Tour d’horizon du Micro Salon AFC 2017

La 17e édition du Micro Salon 2017 a attiré 2200 visiteurs, curieux de découvrir les nouveautés des exposants, et d’assister à des conférences et des projections. Un programme dense comme le visitorat fidèle à ce rendez-vous bien à l’étroit désormais dans les murs de la Fémis.*
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Aux côtés de l’Alexa Mini, tous les loueurs se félicitaient de la disponibilité des poignées Arri Master Grips. Reprenant l’ergonomie de caméra à l’épaule à double poignée, traditionnelle en cinéma, les poignées Arri ajoutent des contrôles électroniques : zoom, diaphragme, mise au point. Elles sont munies de molettes de réglages et d’un afficheur LCD multilingue pour adapter la configuration. Quatre modèles existent : poignées droite ou gauche, avec soit un bouton à bascule (pour le zoom), soit une molette (pour le diaphragme ou la mise au point).

Les master grips peuvent aussi servir de reports de mise au point et de zoom en tournage multi-caméras, par exemple avec l’Amira, configuration mise en avant sur son stand par PhotoCineRent. Arri propose différents accessoires mécaniques (extensions, adaptateurs pour manches…) et l’adaptateur électronique L-Cube qui sert d’interface entre les poignées et le protocole ENG Hirose 12 connecteurs.

La récente Canon C700 représente le haut de la gamme EOS Cinema. Répondant aux usages actuels, la caméra est modulaire et reçoit une large gamme d’accessoires. La monture d’objectif est soit PL soit EF renforcée. L’enregistrement est en codecs XF-AVC ou ProRes en interne – sur cartes CFast 2, proxy sur carte SD. Un enregistreur externe Codex apporte le Raw. La caméra est présentée comme susceptible d’évolutions, tant du côté fonctionnalités internes que du capteur. Actuellement disponible en version rolling shutter, la C700 avec capteur global shutter est annoncée pour juin 2017.

Deux têtes Cartoni de hautes performances chez Cartoni France, la tête fluide Maxima 30 et la tête nodale Lambda 25 (version renforcée pour charge jusqu’à 25 kg, rotation sur 360 °…). Le système stabilisateur Arri Trinity ainsi que le Steadicam léger Aero 30 pour caméra jusqu’à 9 kg étaient présentés en action. On pouvait voir aussi l’enregistreur-moniteur HDR 4K Atomos Shogun Inferno. L’écran LCD est en traitement 10 bits et monte jusqu’à 1 500 nits en luminosité. La technologie AtomHDR du Shogun permet de visualiser une large plage dynamique sur le tournage en vue d’une postproduction HDR. Le visiteur pouvait aussi découvrir les séries d’optiques Schneider en monture PL.

CW Sonderoptic, compagnie sœur de Leica exposait les optiques Leica Ciné M 0.8 avec quatre focales f/1,4 (21, 24, 28 et 35 mm) et le 50 mm Noctilux à très grande ouverture f/0,95. Transfuges de la photo, ces objectifs adaptés au cinéma restent compacts et légers avec la qualité et le look légendaire Leica M. Ils couvrent les grands capteurs comme celui de la Red Dragon 8K VistaVision, et bien sûr les APN Sony Alpha 7 ou Leica SL. Pour des raisons de compacité, la Serie M0.8 conserve la monture M Leica. Il faudra donc prévoir une bague adaptatrice en fonction de la caméra. Pour compléter la série cinéma Summicron-C (dix objectifs, du 18 au 135 mm), Leica ajoute le 40 mm T 2.0.

Aux côtés des zooms 4K et 35 series HK, ZK et XK, Fujifilm présentait le boîtier photo hybride (à viseur électronique) X-T2 en mettant en avant ses capacités vidéo. Il était exposé avec une bague PL et un enregistreur-moniteur externe Atomos. Il enregistre en interne sur une carte SD UHS-II en UHD 4.2.0. à 24, 25 ou 30 i/s. et codec H264 jusqu’à 100 Mb/s (fichiers .mov). Le capteur est un CMos X-Trans APS-C de 24,3 Mpixels sans filtre OLPF.

Next Shot présentait deux têtes gyrostabilisées, la Maximus 7 de Spacecam et la nouvelle Scorpio de Service Vision. Une nouvelle station DIT Qtake Light a été conçue en interne par les techniciens de Next Shot, aboutissant à un ensemble compact et léger. Le logiciel de vidéo assist Qtake a été intégré dans un MacBook Pro avec une interface Aja Io 4K, le tout logeant dans une petite valise. L’ensemble permet la lecture synchrone de deux flux caméra. Le logiciel Baselight tourne sur la station, ainsi que la version beta du Prelight. Il est possible d’associer un réseau wifi.

Panasonic présentait les trois variantes de ses caméras conçues autour du fameux capteur S35 à double sensibilité, la Varicam 35, la Varicam LT et la Varicam Pure. On pouvait aussi découvrir le tout récent GH5, un appareil photo doté de fonctions vidéo particulièrement développées. Le capteur Micro 4/3 délivre une image 4K jusqu’aux fréquences image de 50 et 60 Hz (bien sûr en progressif). L’enregistrement interne se fait en 4.2.2. et en 10 bits, ce qui est exceptionnel pour un APN, et évite l’ajout d’un encombrant enregistreur externe. Le débit monte jusqu’à 400 Mb/s, autorisant une compression intra-image (et non temporelle) moins destructive.

La nouvelle Panavision Millennium DXL n’était pas là, car déjà utilisée sur un tournage. Patrick Leplat l’a présentée dans la salle de projection. Il s’agit d’une caméra modulaire, relativement légère (4,5 kg) bien que conçue autour d’un capteur « large format », 40,96 x 21,60 mm, avec une diagonale de 46,3 mm. C’est un Cmos de 35,5 megapixels et de définition 8192 x 4320 pixels (soit 4 x 2048 sur 4 x 1080). L’enregistrement Raw se fait sur un SSD avec création en parallèle de proxy 4K en codecs DNx ou ProRes. Les fichiers sont des r3d compatibles avec le SDK Red.

La DXL est en effet issue d’un partenariat entre Panavision et Red, ainsi que Light Iron Color pour le traitement de la couleur. Le capteur est le même que la Red Weapon 8K, mais avec un traitement d’image spécifique Panavision. La monture d’objectif comporte l’interconnexion avec les récentes optiques Primo 10 à motorisation interne, gage de simplicité et rapidité de mise en œuvre. La DXL intègre un accéléromètre-gyroscope qui fournit les métadonnées de positionnement dans l’espace de la caméra, lesquelles sont enregistrées associées au time-code pour que chaque image soit repérée. Un supplément qui sera apprécié pour les films à effets spéciaux. Cinq connecteurs BNC assurent un monitoring simultané en 4K et HD, tandis que le viseur est en technologie Oled.

Sony a conçu un nouvel enregistreur embarqué pour les F5 et F55. Plus robuste, mieux protégé de la poussière, l’AXS-R7 reçoit deux cartes AXSM série A qui s’introduisent par le côté gauche et plus par le dessus comme sur l’AXS-R5. L’AXS-R7 comporte une mémoire-cache d’environ 24 secondes.

Sony propose aussi un nouveau codec de tournage, le X-OCN (EXtended tonal range Original Camera Negative) compatible avec l’AXS-R7. Codec 16 bits linéaires, compatible HDR, il permet l’enregistrement jusqu’à 120 i/s avec la F55 en pleine définition du capteur 4K. L’AXS-R7 est compatible avec deux versions du X-OCN, standard et light. La qualité X-OCN ST est annoncée comme visuellement identique au Raw de la F55 (environ 660 Mb/s en 4K 24P), avec un gain de 40 % en poids de fichier. Le X-OCN LT (light) permet, quant à lui, de gagner encore plus en durée d’enregistrement (environ 390 Mb/s en 4K 24 i/s). Les cartes AXSM A (AXS-A512S48 de 512 Go et AXS-A1TS48 de 1 To – attention, le « A » a son importance) ont une vitesse d’écriture garantie par Sony de 4,8 Gbits/s.

Transpagrip exposait la tête stabilisée Scorpio de la firme catalane Service Vision. Selon le type de tournage et au choix de l’opérateur, elle se pilote avec une commande à manivelles, à barres ou un pupitre avec joystick. La caméra est montée sur un berceau autostabilisant avec un débattement de 30° en roll. La rotation se fait sur 360° en panoramique (en 2,8 secondes) et 270° en azimuth.

Sur la base du Cantar, enregistreur portable reconnu et plébiscité par les professionnels du cinéma, les ingénieurs d’Aaton Digital ont divisé par deux la taille, mais aussi le prix pour aboutir au Cantar Mini. Le Mini dispose bien sûr de moins d’entrées et de moins de boutons, mais l’esprit reste identique et la qualité au même niveau. La carte préampli est de conception identique, avec seulement quatre entrées micro, deux paires AES et deux AES42. La partie logicielle et l’interface restent identiques avec quelques ajustements liés à la diminution de taille et en fonction de l’avis des utilisateurs. Ainsi, il n’y a pas de potentiomètres rotatifs et l’utilisation à l’épaule a été privilégiée. L’écran est positionné derrière les mains et les contrôles sur la droite. Le Cantar Mini pèse 2,8 kg avec ses deux batteries et coûtera 50 % du prix du Cantar actuel. L’enregistrement se fait simultanément sur un SSD interne mSata de 256 Go, sur deux cartes SD et par le port USB sur un support externe.

Sur la base du moniteur 5 pouces StarliteHD-5 Arri développé pour l’Alexa Mini, Transvideo lance le StarliteRF-a, un moniteur-enregistreur combiné à un transmetteur sans fil capable de contrôler les caméras Arri Alexa Mini et Amira. Côté caméra, un transmetteur TitanHD2 Tx se raccorde au connecteur Ext par un câble spécifique fourni.

TSF montrait sur son stand des essais techniques de différents systèmes de monitoring HF permettant d’en estimer la portée et la résistance aux interférences. Danys Bruyère a présenté en projection les tout premiers essais techniques faits avec la nouvelle caméra Red Helium 8K, avec l’aide de trois chefs opérateurs, Mathias Boucard, Manu Dacosse et Georges Lechaptois. La caméra semble prometteuse en colorimétrie et plus encore en rapport signal sur bruit. Il apparaît ainsi possible d’exploiter les basses lumières à l’étalonnage sans montée désagréable du bruit.

 

* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #21, p.22-24. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.