ScreenX : l’immersion va-t-elle sauver la salle de cinéma ?

Outre les salles PLF (Premium Large Format), plusieurs technologies de salles immersives et interactives se développent. La plus ambitieuse est la technologie ScreenX...
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Au printemps dernier, deux premières salles ScreenX ouvraient : une salle ScreenX au sein du Pathé de La Villette et une salle combinant ScreenX et 4DX au Pathé Beaugrenelle. Les technologies 4DX (siège dynamique et effets spéciaux : vent, eau, odeur, tonnerre, chaleur…) et ScreenX ont été développées par la société coréenne CJ4DX. Il existe 500 cinémas 4DX dans le monde (soit 60 000 places dans 57 pays). La salle de La Villette compte 156 places et celle de Beaugrenelle 104 places.

Concernant la technologie ScreenX, il s’agit d’une salle immersive qui ajoute deux écrans latéraux à la projection frontale, offrant ainsi une projection de 270°. À l’heure actuelle, on dénombre 145 salles ScreenX dans le monde et la salle de La Villette est la première en Europe.

 

La projection sur les écrans latéraux est envoyée par quatre projecteurs (des modèles non DCI et mono-DLP). Les contenus peuvent être produits lors du tournage. Les équipes techniques de ScreenX et de la production décident des scènes qui seront « augmentées ». Les scènes ScreenX dites « Wing » sont tournées simultanément aux scènes du film, les équipes utilisent des rigs pour créer les plans larges et sauvegardent les métadonnées de ces images élargies. Lors de la postproduction, les images Wing sont synchronisées, étalonnées et ensuite elles sont encryptées pour la diffusion. Il est possible également de faire de la conversion à partir d’images issues du tournage.

Toutefois, les délais de conversion sont assez longs, il faut au minimum deux mois et jusqu’à huit mois pour les séquences les plus complexes. Un film qui utilise la technologie ScreenX comprend en général une vingtaine de minutes de scènes élargies. 4JDPLEX dispose à l’heure actuelle de trois studios de postproduction (Chine, Corée et USA). Le coût de fabrication d’un film ScreenX est de plusieurs millions de dollars (4 à 5 M$ selon nos estimations).

 

La société dispose de 73 brevets pour la technologie de multi-projection en Asie, Europe et Amérique du Nord. Il est possible de produire des publicités au format ScreenX qui, selon les premières études, s’avèrent plus impactantes que les publicités traditionnelles sur l’écran principal.

Lors de l’inauguration de la salle ScreenX de La Villette, nous avons assisté à la projection de Ant Man et la guêpe. Le résultat est bluffant, car il faut bien comprendre qu’il ne s’agit pas d’un recadrage ! L’image principale reste au centre, et les côtés ne font qu’augmenter cette dernière. L’immersion est quasi parfaite, le champ latéral de vision est couvert et il n’y a pas besoin de tourner la tête sur les 270 ° pour apprécier le film.

 

Petite critique, les projecteurs latéraux sont des modèles mono-DLP et parfois on sent quelques mauvais raccords colorimétriques avec la projection principale. En termes de son, pour placer les écrans latéraux, il faut remonter les enceintes ; il en résulte un son un peu moins enveloppant.

 

Après avoir notamment diffusé le film Aquaman en décembre dernier, Pathé Gaumont propose à partir du 26 Janvier une expérience de concert augmentée avec la diffusion de BTS World Tour Love Yourself in Seoul, à découvrir dans les cinéma Pathé Gaumont à partir du 26 janvier (plus d’informations sur ce sujet dand cette même rubrique vendredi).

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #28, p. 98. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.