Wildmoka, pionnier de la TV live dans le cloud public

Dès ses débuts, il y a plus de cinq ans, Wildmoka a conçu une application de clipping et de replay hébergée dans le cloud public d’Amazon. Il n’est donc pas étonnant de voir cet éditeur multiplier aujourd’hui des cas d’usage sur cette plate-forme parmi les plus grands éditeurs TV au monde, d’autant que l’éditeur a grandement élargi le champ d’application de son service.
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La montée en puissance de Wildmoka date de 2016 et de son partenariat avec France Télévisions. Le groupe de chaînes publiques a démarré sa collaboration avec l’éditeur niçois essentiellement dans le but d’adresser ses programmes d’information, de sports et de divertissement vers les réseaux sociaux et ses sites Internet. Cette première phase a permis, dès les JO de Rio, d’habituer les équipes internes du groupe aux outils d’édition de Wildmoka et de publier plus de 300 000 clips vers plusieurs centaines de destinations différentes.

Voyant le fort niveau de disponibilité (SLA) de la plate-forme cloud AWS mise à disposition pour le clipping, France TV a lancé en septembre 2017 un deuxième appel d’offre visant cette fois à basculer l’ensemble de ses flux live… dans le cloud public.

Ce chantier a nécessité, de la part de Wildmoka, la mise en place des architectures de services permettant de renforcer la fiabilité 24/24 et 7j/7. Cela est passé notamment par des solutions permettant de créer une redondance entre plates-formes cloud.

L’hébergement des live mis en place par Wildmoka a permis de livrer plus de 3 200 heures de retransmission couvrant plusieurs événements sportifs comme les championnats d’Europe d’athlétisme, le Tour de France et un grand nombre de spectacles de divertissement tels que le festival de musique électro Sonar, Rock en Seine, ou encore de nombreux concerts dans l’été culturel de France Télévisions.

 

Là où, jusqu’en 2017, France Télévisions devait mettre en place trois workflows de traitement et distribution distincts sur un évènement comme le Tour de France en vue d’adresser le live antenne (CDN), les clips et replays (déjà gérés par Wildmoka) et la distribution vers les réseaux sociaux, Wildmoka a proposé au groupe public de centraliser l’ensemble des assets au sein d’un CMS (Content Management System). Ce CMS permet aujourd’hui à l’éditeur TV de sélectionner ses assets en temps réel et de monitorer en un point central les différentes destinations de ses flux live, clips et replays.

Ce cas d’usage, unique au monde à cette échelle, a d’ailleurs valu à Raphaël Goldwaser, le lead video architect de France Télévisions, de faire une présentation lors du AWS re:Invent à Las Vegas en novembre 2018. Il retient de cette expérience « la nécessité de disposer d’un partenaire fiable et pérenne ayant une parfaite connaissance de l’hébergement dans le cloud public et avec lequel il est possible de réaliser de fréquentes itérations dans les cas de bugs informatiques qui ne manquent pas d’arriver quand on décide de migrer ainsi des live complets dans le cloud public. »

Fort de ce savoir-faire accumulé, Wildmoka a décidé de son côté de passer à la vitesse supérieure en 2019. La start-up veut s’imposer comme un service charnière sur le marché de la TV live hébergée dans un cloud public. Lors du Avid Connect et du NAB Las Vegas, la start-up française fait notamment la démonstration, avec Avid, qu’il est possible d’interfacer un cloud public avec l’ensemble des outils de fabrication d’une chaîne de TV broadcast, et ce, avec une synchronisation des flux à la trame près et un minimum de latence pour le téléspectateur.

 

Pour Cristian Livadiotti, le cofondateur de Wildmoka, le cloud public est aujourd’hui suffisamment fiable pour assumer la charge de l’hébergement d’une chaîne broadcast complète : « Bien entendu, nous sommes en mesure de développer des clouds privés pour nos clients. Mais ce genre de solution s’avère plus onéreuse. Et, à quelques exceptions près, comme la mise à jour d’une plate-forme cloud ou un événement commercial tel le black-friday, le cloud public est suffisamment fiable pour peu qu’on architecture correctement sa solution IT. Afin d’assurer un niveau de SLA suffisant à nos clients et ne pas avoir de blanc antenne durant un live TV, nous proposons des solutions reposant sur le dual cloud. Cela consiste à offrir la possibilité de basculer dynamiquement d’un cloud à un autre suivant la charge. »

Pas de doute, la start-up niçoise ne manque pas d’arguments et de caféïne pour affronter la plateformisation en marche des chaînes de TV.

 

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #31, p.70/76. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.