Avid : nouveautés hard et soft
Un Namm particulièrement riche en annonces avec tout d’abord la MTRX Studio, une nouvelle interface DigiLink compatible avec les configurations HDX et HD Native. Développée en partenariat avec DAD (Digital Audio Danemark) on peut la présenter comme une version moins modulaire et plus abordable de la MTRX qui se présente déjà préconfigurée. Elle est dotée de deux entrées Mic/Line Instrument, 16 In/Out analogiques et Adat et 64 canaux E/S Dante. Sa grille intégrée (512 x 512 et bus de sommation 256 x 16) permet de travailler en Atmos. Assurées via le processing interne de l’interface, la calibration et la gestion de monitoring sont configurables depuis l’appli DanMan et pilotables via EuCon. La MTRX Studio sera disponible dès le mois de mars.
Également à l’approche, les deux châssis HDX Thunderbolt 3 (version desktop et version rack 1U permettant l’intégration conjointe d’un Mac Mini) ont été développés cette fois en collaboration avec Sonnet Technologies. S’adressant aux possesseurs d’ordinateurs dépourvus de bus PCie souhaitant bénéficier de la motorisation DSP, ils facilitent l’intégration d’une carte HDX PCIe dans un environnement silencieux. Du côté logiciel, l’arrivée de la fonctionnalité Folder Tracks est annoncée en fanfare et devrait faire partie de la prochaine version de Pro Tools 2020 prévue pour le mois de mars. Comme son nom le suggère, la nouvelle fonctionnalité permet de classer et grouper des pistes dans des dossiers facilitant ainsi le repérage visuel, la colorisation, mais aussi l’édition globale de manière plus souple qu’avec des groupes de pistes.
Parallèlement à ces « Basic Folder Tracks », un autre type de dossier baptisé Routing Folder Track fait son apparition et permet en outre de gérer l’assignation via une voie « Aux » dédiée, facilitant ainsi les mixages orientés « Stem » avec assignation, Mute, Solo et traitement globalisé. Notons que le pilotage et la gestion de ces Folder Tracks devraient rapidement se trouver intégrés aux surfaces de contrôles EuCon.
Antelope audio Galaxy 64
Première sortie publique pour l’interface audio Galaxy 64 d’Antelope Audio qui, c’est une première pour le constructeur, intègre le Dante. Au standard Thunderbolt 3 Mac et PC, le rack 2U abrite douze puces ARM et trois FPGA utilisés pour le traitement via les plugs-in maison et la distribution de signal. Il concentre le nombre impressionnant de 64 canaux E/S analogiques sur DSub25, 64 canaux E/S Dante, quatre ports HDX pour un maximum de 128 canaux, sans oublier une paire AES et SP/Dif et les ports Madi E/S optiques. Notons enfin que deux unités peuvent être cascadées et que la Galaxy intègre la technologie d’horloge AFC développée par Antelope.
Access Analog : la location audio à distance
Si vous rêvez d’utiliser ou de tester de « vrais » processeurs hard estampillés Neve, API, SSL, Universal Audio, Empirical Lab, Pultec ou Manley, vous pourriez être tenté par le service proposé par Access Analog. Il s’agit en effet d’une location à distance avec facturation à la demi-heure rendue possible grâce à un système de streaming audio direct établi entre le rack de votre choix et votre station audio via le plug-in Analog Matrix qui gère via Internet la facturation, la connexion et le pilotage à distance.
Outre les réglages présents sur le processeur piloté à distance, le plug-in offre des réglages audio additionnels (gain d’entrée, Wet/Dry, volume de sortie). Il permet également le monitoring et l’ajustement des paramètres à régler en fonction du débit disponible, comme le buffer entre le processeur et la station (de 150 à 2 500 ms) ou encore la réduction de débit (de 24 bits sans perte à 128 kbits/sec).
Notons qu’une fois les réservations effectuées, il est possible de chaîner plusieurs processeurs. Lorsque le résultat souhaité est obtenu, l’utilisateur peut, soit l’enregistrer dans la station audio, soit effectuer un rendu Off-Line dans un format sans perte généré par le plug-in. Les tarifs promotionnels commencent à partir de 5,99 $ les 30 minutes et le plug-in est disponible aux formats AAX, VST, VST3 et AU pour Mac et PC. Le début d’un nouveau mode de consommation en matière de périphérique audio ?
Le Midi 2.0 en chemin
La mmA (Midi Manufacturer Association) a profité du Namm 2020 pour officialiser les grandes lignes du Midi 2.0. Parmi elles, on note la rétrocompatibilité avec le Midi V1, une nouvelle architecture baptisée Midi-CI (Midi Capability Inquiry, des message SysEx qui deviennent standardisés), un nouveau protocole permettant la communication bidirectionnelle et donc le dialogue entre les périphériques compatibles, mais aussi un codage (Universal Midi Packet format) qui peut contenir des mots dont la résolution va de 32 à 128 bits.
Parmi les nouvelles possibilités évoquées, on note l’augmentation de canaux (256 organisés en 16 groupes de 16, contre 16 canaux pour le Midi 1) ou encore une meilleure fidélité du geste musical avec par exemple la vélocité codée sur 16 bits au lieu de 8 actuellement. On imagine qu’il en sera de même pour le volume Midi, ce qui permettrait à terme d’envisager des surfaces de contrôle capables de retranscrire plus fidèlement les mouvements de faders. À suivre…
SSL se lance dans l’interface desktop
Avec les SSL 2 et SSL 2+, deux interfaces USB 2.0 au format desktop dont les prix publics sont situés en dessous des 300 euros, SSL s’adresse clairement au marché du petit home studio et de l’éducation, deux secteurs où le constructeur britannique était absent jusqu’à présent. Capitalisant sur son prestige, SSL propose deux préamplis micros dotés de 62 dB de gain, une fonction Legacy 4K permettant d’émuler la couleur sonore des consoles vintage série 4000 et une conversion 24 bits/192 kHz signée AKM, le tout à prix serré. De quoi équiper un petit studio de montage ?
La console Wing Behringer : au-delà de la sonorisation ?
Parallèlement aux séries X32, XM et XS qui continuent leur carrière, Behringer lance la Wing, une nouvelle console 24 faders, 48 canaux stéréo ou mono, dont l’ergonomie et la souplesse d’utilisation ont été particulièrement travaillées. Architecturée autour d’un écran tactile 10 pouces (un copilotage via tablette est également possible), la section centrale laisse apparaître une interface utilisateur où icônes, tags, glisser-déposer et codes couleur sont utilisés pour faciliter la configuration de la console. Le concept fait apparaître des sources que l’on affecte à des channels assignés eux-mêmes à des faders avec des configurations usines, mais aussi des configurations users particulièrement flexibles pouvant inclure les faders, mais aussi les GPI/GPO ou le Midi.
Grande souplesse également du côté des traitements audio où l’utilisateur retrouve sur chaque voie, cinq emplacements de plugs-in personnalisables choix de traitements maison. Parmi la connectique analogique, on trouve notamment huit entrées micro dotées des préamplis Midas, tandis que pour les connecteurs numériques on trouve deux ports RJ45 pour le pilotage réseau, trois ports AES50/SuperMac compatibles notamment avec les stagebox Midas et Berhinger, un port XLR au standard maison StageConnect permettant de véhiculer 32 canaux, une interface USB 48 x 48 canaux pour le studio, une paire AES, et un emplacement pour carte fille occupé par un double enregistreur SD, mais qui pourrait à l’avenir accueillir des modules optionnel Dante, Madi et SoundGrid. Outre la sonorisation et l’installation fixe, on imagine que la Wing pourrait intéresser le marché institutionnel et pourquoi pas les régies Web TV à budget contraint.
Apogee annonce une interface haut de gamme format desktop
Baptisée Symphony Desktop 10 × 14, cette nouvelle interface USB est présentée par Apogee comme une synthèse entre la simplicité du modèle Duet et la qualité audio de la Symphony. Reliée à l’ordinateur Mac (10.12 minimum), PC (Windows 10) ou l’iPad (iOS 13) via USB-C, elle apporte deux entrées (Micro, Instrument) dotées d’une confortable réserve de gain (75 dB), deux sorties analogiques, deux sorties casque, l’Adat et le SP/Dif. Le paramétrage se fait via l’écran tactile intégré ou l’application Symphony Desktop Control. Des bundles incluant les plugs-in maison sont prévus.
Presonus ioStation 24C
Sorte d’hybride entre la Surface Fader Port et l’interface IO Station déjà au catalogue, la nouvelle ioStation 24c de Presonus combine une interface audio USB C 24 bits/192 kHz dotée de deux préamplis micros Xmax à un contrôleur tactile proposant un fader motorisé 100 mm, une molette cliquable multifonction, une vingtaine de boutons dédiés et une section transport. Le contrôle suit le protocole HUI Mackie Control et permet de piloter différentes fonctions comme les niveaux (volume, pan) et quelques commandes essentielles (solo, mute, arm, modes d’automation, métronome, navigation…).
Fournie avec Studio One Artist, le bundle de plug-in Studio Magic, plus de 6 Go de boucles et d’échantillons sonores, la ioStation s’adresse avant tout aux musiciens et podcasters, mais peut également intéresser les monteurs souhaitant enregistrer des voix dans leur station vidéo tout en bénéficiant de plus de contrôle tactile sur le transport et l’audio.
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #36, p. 72-74. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.