Outils, travail, formation, statut…Tout sur le métier d’étalonneur

Qu’il s’agisse de longs-métrages, fictions, séries, clips, pubs, documentaires, concerts ou spectacles vivants, pour le cinéma, la télévision, les plates-formes de contenus ou le web, chaque projet audiovisuel nécessite un étalonnage.
Poste de travail de l’étalonneur Stéphane Azouze-Cardin sur le film « Woman » de Yann Arthus-Bertrand et Anastasia Mikova © DR

Avec des compétences techniques et artistiques, l’étalonneur joue sur le contraste, la teinte et la saturation des images afin d’assurer la continuité des plans et des séquences ainsi que l’unité esthétique du film.

 

Ses interlocuteurs

Complémentaire du digital imaging technician (DIT) qui effectue un pré-étalonnage des rushes dès le tournage d’une fiction, l’étalonneur finalise en postproduction le travail de l’image. Tout au long du processus d’étalonnage, il échange avec le chef opérateur, le directeur de la photographie et/ou le réalisateur et respecte leurs consignes et intentions. Il lui arrive aussi d’échanger avec la production ou le diffuseur TV. En publicité, le directeur artistique ou le chargé de projet de l’agence intervient. Il collabore enfin avec un conformateur chargé de préparer le programme en haute définition sur la station (avec les fondus, les effets spéciaux, les plans truqués) et d’effectuer le finishing.

 

Lieu de travail

Il peut travailler dans un laboratoire, une société de postproduction ou son propre studio.

 

Statut

Salarié, indépendant à son compte ou intermittent du spectacle, il est généralement choisi par le chef opérateur ou le réalisateur, parfois par la production.

 

Son travail

Avec le réalisateur ou le chef opérateur, l’étalonneur pose tout d’abord les étalons : il étalonne les plans-clés du film qui serviront de modèles, soit sur les rushes bruts soit après un travail de base de correction colorimétrique. La correction colorimétrique consiste à homogénéiser les plans à l’intérieur d’une séquence et les séquences entre elles, ainsi qu’à gérer les raccords en étalonnage primaire puis secondaire. Vient ensuite le travail esthétique où l’image est sublimée : c’est la stylisation avec l’application de looks (ambiances chromatiques) tel que le look orange and teal (orange et bleu) des blockbusters. L’étape finale consiste à sortir un master d’étalonnage (avec un pré-mixage, sans limitation des niveaux audio et vidéo).

 

Ses outils

Une station de travail, un logiciel d’étalonnage, un moniteur de référence et un pupitre d’étalonnage, parfois une palette graphique (pour effectuer des corrections avec des masques) et des modules paramétrables comme les Stream Deck, Mac, PC ou Linux. La station de travail doit être stable et puissante pour gérer des flux 4K, d’autant plus sur un projet en multicaméras. Baselight et DaVinci Resolve sont les logiciels les plus connus, mais d’autres logiciels existent. Resolve est aujourd’hui un outil polyvalent (montage, mixage, étalonnage, compositing) et accessible financièrement, Baselight est un outil puissant dédié à l’étalonnage et adopté par les laboratoires. Même si cela représente un coût, le moniteur de référence doit être calibré régulièrement car les dalles des moniteurs ont tendance à dériver vers le vert ou le magenta. Un pupitre d’étalonnage Tangent (Wave ou Element) ou Resolve (Micro, Mini ou Advanced) permet de gagner en rapidité d’exécution, surtout dans l’obscurité. L’oscilloscope, qui offre une retranscription de l’image en électronique en canaux RVB, est le « juge de paix ». Enfin, en fiction, il est nécessaire de travailler avec un projecteur, dans un laboratoire ou une société de postproduction équipée.

 

Se former

Apprendre l’étalonnage, c’est combiner l’apprentissage de la théorie des couleurs avec celle d’un logiciel. Dans les BTS Audiovisuel et les écoles supérieures, des cours d’étalonnage viennent compléter les cours d’image et de montage. Pour les professionnels, des formations en présentiel existent, dispensées par des centres tels que Video Design ou Les Lapins Bleus. Pour les étalonneurs en activité, des réseaux contribuent à faire évoluer le métier et des tutoriels en ligne fournissent des explications sur les logiciels.

 

Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #37, p. 68-73. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.