Monaco-PSG en 4K !

Euromedia et Canal+ ont travaillé de concert pour expérimenter en grandeur nature l’ensemble de la chaîne UHD. De la captation à la diffusion ! 
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Ce dimanche soir du 30 août, aux pieds du stade Louis II à Monaco, les techniciens d’Euromedia, et les équipes éditoriales de Canal+, s’affairent encore plus que d’accoutumée pour un match du championnat de Ligue 1. L’affiche est certes intéressante (le vainqueur du championnat de l’an passé rencontre le troisième) mais ce n’est pas cela qui est la cause de cette effervescence : l’excitation est technologique, en effet, le match est filmé et retransmis (dans un pub du quartier Bercy Village à Paris) en 4K, pardon en UHD (terme plus parlant pour le grand public).  

Canal+ envisagerait, à relatif court terme, de faire évoluer la chaîne en 4K ou d’ouvrir un canal dédié UHD. C’est dire si l’expérience est d’importance…

François Charles Bideaux, directeur de la Production des sports de la chaîne cryptée a naturellement effectué le déplacement pour l’opération : « Nous souhaitons exploiter la 4K au mieux de ce qu’elle peut apporter en terme plus value pour le spectateur. L’impression d’immersion est particulièrement intéressante. Mais nous devons repenser à la fois l’emplacement des caméras, en les installant plus bas dans les tribunes (NDRL – ce qui ne sera pas sans pauser un certain nombre de problèmes) mais aussi changer le mode de réalisation » explique t-il.

Dans le tout nouveau car C42 d’Euromedia, Mohamed Hassani est aux manettes. Les échanges sont permanents avec François Bideaux durant le direct. « Nous devons garder des valeurs de plans relativement larges. Les rares gros plans sont utilisé pour faire des coupes. L’image étant nette partout, (à l’arrière comme au premier plan), il faut laisser le temps à l’œil de s’habituer. Nous devons donc donner un rythme beaucoup plus lent à la réalisation, et donc commuter moins », souligne le réalisateur.

« C’est le téléspectateur qui choisit lui même dans l’image la zone sur laquelle il veut se focaliser. Nous ne lui imposons plus ce qu’il doit voir, c’est vraiment très intéressant » poursuit le directeur de la production des sports.

 

Un test d’importance pour Euromedia 

Mohamed Hassani exploite 10 sources (dont deux portables). Neuf sont issues de caméras 4K, la  dixième provenant d’une caméra HD dont le signal est up converti directement au sein du mélangeur Snell Kahuna 9600. Ce dernier, est équipé d’un pupitre Maverick composé de modules détachables ainsi que d’une console Lawo MC2 56 (la première chez Euromedia). 5 LSM XT3 (avec deux entrées et une sortie chacun) sont à disposition pour les ralentis. « Pour l’UHD, nous avons pris le parti d’essayer des caméras et des objectifs de différentes marques : Hitachi, Sony, Panasonic et Grass Valley. Nous bénéficions également de deux objectifs 4K 22X Fujinon. C’est aussi une façon pour nous de comparer les différents outils disponibles aujourd’hui sur le marché, à une période où nous nous préparons à renouveler l’intégralité de notre parc de caméras sur les quatre prochaines années, (NDRL – soit à peu près 400 unités) » déclare Gaël Tanguy, directeur technique d’Euromedia. 

Les graphiques et autres habillages sont eux issus de la réalisation HD qui se tient à quelques mètres de là. 

 

Bientôt d’autres expériences 

Le signal UHD est envoyé par satellite. Pour cela, deux stations Globecast exploitent, sur site, les 4 flux HD SDI 3G de 20 Mb/s qu’elles émettent vers la régie finale de Canal+ à Boulogne. 

Les flux sont ensuite encodés au sein de la chaîne au format H265 avant de repartir (toujours par liaison sat) vers le pub de Bercy Village dans lequel les invités, triés sur le volet, regardent le résultat final. Les commentaires du match sont spécifiques à la production du signal UHD. 

« Les ressources en terme de débit vidéo sont très sollicités, mais le dispositif 4K est dorénavant très facile à mettre en place. Sur ce match, deux grues, avec des caméras 4K, sont exploitées. L’une des deux est utilisée pour envoyer un signal HD vers la réalisation traditionnelle. C’est aussi une façon de tester la mutualisation des moyens en cas de double réalisation » conclut Gaël Tanguy. 

Une nouvelle expérience pourrait être effectuée le 4 octobre sur le match PSG–OM.

À suivre donc…


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