Voici quelques enseignements et prospectives plus personnels, une carte des tendances de l’industrie, dévoilés comme chaque année par l’IABM qui se tient à la veille du NAB, lequel s’est déroulé du 13 au 17 avril dernier. Un outil éclairant pour prendre le pouls de tous les secteurs.
En phase de production, force est de constater que la remote, les productions hybrides, les caméras et les workflows « direct to cloud » sont entrés dans une phase d’adoption généralisée tandis que la production XR creuse sa place et s’institutionnalisera dès que l’exploitation des murs Led deviendra plus simple et le coût à la baisse.
Du côté des services, plus aucun acteur ne songe à remettre en question l’utilité et la praticité du cloud, en particulier son modèle de microservices basé sur du « pay as you go ».
Concernant les infrastructures, les réseaux deviennent plus intelligents. L’accroissement de la bande passante résout les problématiques d’embouteillages des signaux audiovisuels avec des serveurs et machines virtuelles qui peuvent recevoir et transmettre en direct des fichiers à large bande passante, tels que JPEG XS et ST 2110. Avec le temps, les réseaux dans le cloud et les réseaux sur site se fondront dans une course à l’amélioration du débit, à la réduction des besoins en calcul. Dans ce cadre, l’IA jouera un rôle de premier plan, les puces dédiées à l’IA améliorant considérablement la vitesse des modèles d’apprentissage.
L’IA est largement passée au-delà du stade du buzz… Les modèles d’IA sont désormais assez solides pour des applications assez fiables telles que la conversion de la parole en texte, l’analyse et la duplication du stockage… Le traitement du langage naturel (NLP), qui permet à un programme informatique de comprendre le langage humain tel qu’il est parlé et écrit, s’attaque même aux applications vocales pour en extraire des données analytiques.
De nouvelles puces d’IA personnalisées apparaissent. Conçues pour un volume élevé de calculs, elles nécessitent moins d’énergie par cycle. Aussi sommes-nous peut être même à l’aube d’une IA verte ? D’autant que grâce à l’IA, les machines peuvent apprendre à optimiser les workflows en sélectionnant les différents microservices en fonction de la vitesse, du coût, de la qualité et de l’efficacité.
L’un des points noirs de l’IA c’est la jurisprudence des droits d’auteur qui varie radicalement d’une région à l’autre à l’échelle mondiale. Cela ralentit les déploiements technologiques mais n’empêche pas les applications de pousser comme des champignons !
Ainsi des outils tels que Sora (text-to-video) sont déjà à la pointe de la création et les outils d’assistance se multiplient à tous les paliers de la chaîne de valeur de production et diffusion des images. Par exemple, dans le domaine publicitaire, la perspective de la génération et la modération des publicités par l’IA, la publicité contextuelle et l’obtention d’informations sûres pourraient bientôt devenir incontournables pour les régies publicitaires… Comme en attestent les moteurs d’apprentissage automatique qui se généralisent peu à peu dans les chaînes de télévision.
Ici, l’IA crée des clips automatiques d’événements sportifs, améliore la recherche d’archives et peut traduire automatiquement des propos, opérer de la correction de couleurs, de la synchronisation des mouvements des lèvres pour les doublages.
Surfant sur ces tendances fortes de l’industrie, ce NAB 2024 a ainsi dévoilé dans ses larges allées :
– une omniprésence de l’IA ;
– une généralisation du cloud et des microservices avec la promesse d’une rentabilité et une efficacité augmentées ;
– une montée en puissance du edge computing, qui séduit de plus en plus pour sa protection de la vie privée et ses délais d’exécution réduits.
Mais l’on a aussi vu un retour aux fondamentaux du salon avec de plus en plus de vrais lancements produits et moins d’upgrades firmwares. Dans le sillon de cette tendance, on a vu le retour des lancements de caméras. Celles-ci affichant plus de pixels, une plus grande compacité et plus d’intelligence embarquée.
…Pour découvrir tout cela, lisez notre compte rendu !
Extrait de l’article paru pour la première fois dans Mediakwest #57, p. 12-34