On a pu noter dans les grandes tendances de l’édition 2014 de l’IBC le boom de la TV UHD, un nouvel espace couleur, le retour en force du scope anamorphique, des solutions de portage de caméras innovantes. La course à la définition marque le pas au profit de la couleur et de la latitude d’exposition. Les fabricants semblent chercher ce qui peut vraiment améliorer la perception de l’image par le spectateur. Voici, donc, notre panorama non exhaustif…
Angenieux
Zoom scope anamorphique 30/72mm
Avec l’arrivée d’un nouveau zoom scope anamorphique 30/72mm à ouverture de diaphragme constante T4 après le 56/162mm, la gamme s’élargit. C’est un zoom construit sur la base du 15/40mm sphérique. Il possède une anamorphose arrière afin de limiter le poids (2,4 Kg) et d’augmenter les performances optiques. Il a un pouvoir séparateur de 140 paires de lignes par millimètre au centre, et la définition sur les bords est aussi remarquable. Il est construit pour les caméras numériques les plus définies jusqu’au 8K. La monture est interchangeable en PL ou en Panavision. Le minimum de point est très rapproché : 2 pieds. Il n’y a pas de pompage non plus.
Motorisation d’optiques
Angénieux sort aussi une toute nouvelle motorisation d’optiques mise au point en collaboration avec la firme Preston. Ce sont trois moteurs (zoom, point diaph) qui se fixent directement sur l’optique. Fini les problèmes de dégrénage des moteurs fixés sur des tiges. Ils peuvent être commandés en HF. En outre, il est possible de les positionner où on le désire sur la carrosserie de l’objectif.
Binocle / Angenieux
Les nouveautés du système ABlive
Le système ABlive, composé d’un Rig, de zooms Angénieux et du logiciel de gestion du relief Tagger (développé par Binocle), a été conçu et amélioré pour faciliter la captation et la diffusion en direct 3D. Les nouveautés du Rig : système plus simple à installer et à régler. Angénieux a mis au point un système de tracking sur les optiques. Le rig est aligné automatiquement sur ses différents axes (les deux caméras en latéral, en hauteur, en rotation, afin que les deux images soient confondues). Ainsi il ne reste plus au stéréographe qu’à faire les réglages de relief : entraxe et vergence. Désormais, le rig peut être utilisé indifféremment avec la caméra verticale en dessous ou au-dessus de manière à s’adapter à toutes les configurations. On peut retourner le rig en laissant les caméras fixées dessus. En ce qui concerne les commandes, Binocle a mis au point un OCP (Opérative Control Panel) qui permet de contrôler à la fois le rig et le Tagger depuis la régie. On peut régler les différents alignements d’axes du rig, les réglages du zoom, du point, d’entraxe et de vergence. Ainsi, une seule personne peut gérer jusqu’à quatre rigs en même temps en ayant le retour des infos sur le Tagger commandé par le même OCP. En revanche, les réglages de la caméra se font depuis un OCP distinct. Le cadreur continue de choisir sa focale et sa mise au point sur un cadre en 2D. Le but étant de ne gérer que les réglages spécifiques à la 3D. Tout fonctionne sur un seul réseau via le RFA (Rig Fiber Adapter) développé par Angénieux. La fonction du RFA est de centraliser toutes les informations du rig, des optiques et de la caméra sur une seule fibre et de les dispatcher en régie. Le temps de réponse de correction relief du Tagger est de 120 millisecondes. Tout est ainsi fait pour intégrer le plus simplement et le plus facilement la 3D aux contraintes du direct.
Fujinon
Zoom 25/300mm
Fujinon étend sa gamme de zoom à monture PL avec un 25/300mm d’un poids de 6kg, ouverture T3.5 jusqu’au 275mm et T3.85 jusqu’au 300mm. Ses caractéristiques sont de ne pas avoir de pompage, peu de ramping et une faible distorsion. La nouveauté de l’IBC est sa motorisation compatible avec les poignées broadcast et les commandes HF de cinéma. Chaque zoom possède sa propre motorisation (zoom, point, diaph) indexée par des LDS (Lens Data System) en usine. C’est la garantie d’une plus grande précision. Elle est bien sûr démontable au besoin.
Firefly
Fireday et Firevision
Firefly a mis au point un logiciel d’étalonnage des rushes sur le plateau ou à côté de celui-ci, appelé Fireday. Un seul logiciel permet d’avoir une automatisation maximum de tous les processus techniques, d’assurer à une production que tout a été correctement sauvegardé, étalonné et rendu. L’idée est de rendre le workflow le plus souple possible. Les points forts sont la facilité d’utilisation, la prise en main rapide et l’efficacité du logiciel même sur une petite machine. Ses fonctions permettent de faire la synchronisation des images et des sons automatiquement ou manuellement, l’étalonnage, l’encodage et la sauvegarde des métadatas. La nouveauté de l’IBC est la connexion entre Fireday sur l’ordinateur et Firevision sur un iPad. Les deux logiciels se parlent au travers d’une base de données. Firevision permet de lire les médias et d’y ajouter des commentaires qui seront aussitôt transmis au Fireday. Ainsi, la scripte, le réalisateur ou le producteur peuvent annoter les plans pendant ou après le tournage. Les commentaires ainsi créés voyageront dans les métadatas avec les images jusqu’au montage. De quoi alléger les cahiers de la scripte !
DJI, le Ronin
Un système à cardan sur trois axes stabilisé pour des prises de vues à la main. Ce type d’appareil tend à se multiplier. Les points forts du Ronin : il emporte une caméra jusqu’à 7,2 kg, il se monte facilement sans outils, il est utilisable dans trois positions (caméra au-dessus, en dessous et en mode « attaché case » où l’appareil peut être mis à la verticale et porté le long de la jambe). Un seul opérateur peut le piloter. Il est aussi possible qu’une deuxième personne commande les panoramiques verticaux et horizontaux pendant que l’autre porte la caméra et se dirige via une télécommande. Bien sûr, on peut adjoindre une motorisation sur les optiques commandée par HF, du moment que l’on ne dépasse pas le poids maximum autorisé.
Transvideo
Ciné Multi Track
Encore à l’état de prototype, il sera commercialisé à la fin de l’année. Il s’agit d’un télémètre qui fonctionne avec un récepteur et jusqu’à trois émetteurs appelés « tag ». Le Ciné Multi Track (CMT) donne la distance entre le sujet et la caméra avec une précision de 10cm. Les informations sont transmises au Ciné Monitor auquel il est relié par la prise accessoire. Ainsi, l’assistant opérateur peut connaître très vite la distance de son sujet et ajuster sa bague de point en conséquence. Sur l’axe des distances, MT indique la distance du tag, le surlignage vert indique la profondeur de champ, et H l’hyperfocale. Les tags seront alimentés par des batteries et fixés sur les comédiens par exemple. Le CMT fonctionne avec les LDS (Lens Data System) ou le système « I » de Cooke. Ainsi les informations de l’objectif peuvent être transmises au CMT.
Starlight HD
Moniteur 5’’ OLED 3G-SDI. De la taille d’un Smartphone, cet écran tactile (résolution 1280×720) peut aussi enregistrer pendant deux heures en vidéo compressée en H264 sur une carte SD externe. L’enregistrement peut être manuel ou automatique, pour cela on reliera le Starlight au signal SDI de la caméra, ainsi l’enregistreur de la caméra pilotera celui de l’écran. En plus des images, on peut générer un PDF qui comprendra le time code de début et celui de fin, la première image du plan, et toutes les métadatas de l’optique si elles sont accessibles. Des captures d’écran sont possibles. Il possède une entrée SDI et une sortie SDI Rec lock, le signal est ainsi bouclé et on peut le ressortir sur un autre écran. L’alimentation est en prise Lemo2 ou via un dos qui peut accueillir une petite batterie Sony ou Canon. La consommation est de 5W. C’est un moniteur au format 16/9ème, des corrections sont prévues dans l’avenir pour le mettre au format anamorphique deux ou trois fois. Sur l’écran, on trouve un indicateur d’horizon pour le steadicam, entre autres. On peut créer des raccourcis du menu via les « smart corners », ainsi, il est possible d’assigner une fonction choisie à chaque coin de l’écran. Les outils disponibles sont un histogramme, un vecteurscope et un waveform, on peut disposer de ce dernier avec ou sans image ou sur une image grossie. En effet, un zoom dans l’image est disponible en pixel to pixel, il suffit de glisser le doigt sur l’écran comme sur un téléphone. Un seul bouton avec fonction marche/arrêt et appel du menu principal présenté sous forme d’icônes. Réglages du contraste, de la luminosité et de la saturation, cette dernière peut être descendue jusqu’au noir et blanc pour une plus grande précision de la mise au point. En effet, il n’y a pas de fonction « focus in Red » ou « peaking ». Transvidéo développe une gamme d’accessoires, ainsi en ôtant la garniture aimantée de l’avant de l’écran, on peut ajouter soit un pare-soleil soit un œilleton qui permet, grâce à une ouverture en dessous, l’accès à l’écran tactile. Transvidéo continue de faire des mises à jour software sur ce produit. Prix : moins de 1 500 euros.
Zeiss
Nouveaux objectifs photo
La firme allemande a sorti des nouveaux objectifs pour les appareils photo 24×36 et les DSLR. Pour l’instant seules les focales 55mm T1.4 et 85mm T1.4 sont disponibles, d’autres viendront dans l’année. Elles possèdent une course de point sur une demi-bague mais pas de bague crantée pour un follow focus, elle sera à jouter. Malheureusement, les frontales sont de diamètres différents ce qui peut poser des problèmes d’accessoirisation. Ces optiques sont conçues pour des photographes et d’une haute qualité optique, Zeiss oblige.
Panasonic
Varicam 4K
Dans l’esprit des historiques Varicam HD, Panasonic sort enfin sa caméra 4K capteur S35mm (MOS 8,9 M pixels 4096×2160 4K ou 3840×2160 UHD). Elle annonce une latitude d’exposition de 14 diaphragmes, plusieurs espaces colorimétriques au choix : un très large nommé V-Gamut, un V-log, et un V-709. Des filtres neutres sont intégrés (0,6ND,1,2 ND,1,8ND,clear) ainsi des filtres passe bas, UV et IR. Du côté de l’enregistrement, plusieurs solutions : du RAW à l’Apple ProRes en passant par différents AVC intra (4K, 100 et 200). Pour l’enregistrement en RAW, on ajoute un enregistreur Codex, pour les autres formats, des cartes P2. Vitesse variable de 1 à 120 images/seconde. Cette caméra possède une fonction d’étalonnage des rushes (CDL) disponible sur le plateau en utilisant un control panel. Les CDL et les LUT 3D sont enregistrées avec l’image. En ce qui concerne l’ergonomie, le tableau de commande est détachable du corps de la caméra avec un accès direct aux fonctions les plus utilisées, un écran LCD de 3,5’’ permet de voir l’image pendant le tournage, monture PL.
Varicam HS
Panasonic présente aussi la petite sœur. Elle est équipée d’un capteur 2/3 ‘’ (2,2 méga pixels 2K, 3MOS). Vitesse variable de 1 à 240 images/seconde. Elle ne peut pas enregistrer en RAW. Mais le V-log et le V-709 ainsi que le F-REC (gamma des premières Varicams) sont disponibles. Les formats d’enregistrement vont de l’AVC-Intra 100 à l’Apple ProRes en passant par l’AVC-longG50 et l’AVC-longG25. Pour le reste, ses caractéristiques sont les mêmes que la Varicam 4K, exceptée la monture optique qui est ici en B4.
Sony
Caméra FS7
C’est une caméra avec un capteur CMOS 4K super 35mm équipé d’une monture pour objectifs photo (E et A). Elle enregistre en 4K (10 bits 4.2.2) et 2K RAW ou au format XAVC. Caractéristiques techniques : Sensibilité : 2000 ISO, latitude d’exposition 14 diaphragmes, 4 courbes de gamma (Standard, hypergamma, utilisateur et S-log 3), vitesse de 1 à 60 images/seconde en 4K, jusqu’à 120 images/seconde en HD.
Caméra F5 et F55
Il est maintenant possible d’enregistrer en ProRes 4.4.4 sur ces caméras.
Solutions d’archivage :
Sony a mis au point un nouveau support d’archivage, l’Optical Disc Archive (ODA) qui permet de stocker jusqu’à 1,5 To de données sur un seul disque. Cette solution est garantie pour 50 ans de pérennité.
Canon
L’arrivée de la norme ITU-R BT.2020
Ce nouvel espace colorimétrique défini par l’Union Internationale des Télécommunications (ITU) pour l’UHD est maintenant disponible sur les caméras C500 et sur le moniteur de contrôle 30’’ DP-V3010. Il améliore significativement la qualité des images, notamment dans leur perception par le spectateur. L’espace de travail des opérateurs et des étalonneurs est agrandi, le rendu des couleurs plus proche de la réalité. Le micro logiciel implémenté prend aussi en charge l’ensemble des gammas cinéma et l’espace couleur DCI-P3. Ce moniteur est capable d’afficher des plans tournés à 48 images/seconde à leur vitesse native.
Microdolly
Un travelling de poche
La société Microdolly, basée à Hollywood, présentait à l’IBC, un petit travelling très léger (4,5Kg), capable de supporter un poids de 45 kg. Sa longueur est de 4 m, il peut être installé en 2 mn sur n’importe quelle surface. On peut lui ajouter des rails courbes et des accessoires.
Movietech
Scooter Dolly
Un slider malin quelles que soient la longueur et la hauteur des mouvements. Il ne nécessite pas l’utilisation d’un bazooka, la hauteur peut être réglée par le pied. D’un faible encombrement, il ne requiert pas une construction de machinerie élaborée.
Movi
Movi M15
Une évolution du maintenant célèbre Movi, il pèse 2,47Kg et peut emporter jusqu’à 6,8 kg, on peut donc fixer une Sony F55 ou une Alexa M dessus. La cage de la caméra mesure L203mmx l 203mmx H187mm. Il est possible de mettre la caméra au-dessus ou en dessous.
Movi controller
La télécommande du Movi a été revue et corrigée. Les mouvements de panoramiques horizontaux, verticaux et de roll sont plus précis. Les réglages de point, zoom diaph sont aussi pris en charge. Les batteries sont intégrées. La portée de la télécommande est de 1200 pieds (environ 365 m).