Le nouveau TriCaster Mini 4K apporte en outre plusieurs évolutions majeures : le traitement de huit canaux « live », des modes d’automation encore plus nombreux et l’intégration de deux modules Skype TX pour organiser des duplex à distance. Il reprend la forme du châssis compact des modèles précédents. Sur la face avant, prennent place les connecteurs audio analogiques jack 6,35 mm, avec une entrée microphone, une sortie casque et deux paires d’entrées/sorties niveau ligne.
En examinant le panneau arrière, on découvre la présence de six prises RJ-45 et la disparition des connecteurs SDI ou HDMI pour les entrées vidéo. Pierre-Laurent Jastrzembski, responsable commercial France chez 3D Storm, distributeur officiel des produits NewTek, détaille les raisons de cet agencement inédit : « Sur le TriCaster Mini 4K, il y a six interfaces réseau. Deux interfaces Gigabit Ethernet sont implantées sur la carte mère et servent à le connecter à des réseaux locaux traditionnels via un switch. En parallèle, il y a quatre entrées IP directes identifiées NDI 1 à 4 pour raccorder directement des caméras ou des interfaces de conversion vidéo/NDI comme les boîtiers Spark. Équipées en POE, elles alimentent ces sources et, grâce à un serveur DHCP, l’utilisateur est libéré de tout paramétrage réseau. Avec ces six connecteurs la bande passante totale du Mini 4K est de six gigabits/seconde. »
Les deux connecteurs réseau Gigabit Ethernet offrent toutes les fonctionnalités habituelles d’un réseau local (accès à des serveurs, transfert de fichiers, connexion à Internet, entrées/sorties de signaux NDI vers d’autres équipements vidéo, diffusion en streaming, pilotage à distance…). Pour les possesseurs de caméras sortant en HDMI, NewTek fournit avec le TriCaster Mini 4K, deux convertisseurs Spark Plus I/O 4K, bidirectionnels. Utilisés en mode sortie, ils permettent le monitoring vidéo de n’importe quelle source NDI du réseau pour un retour plateau ou un opérateur en régie. Des versions SDI avec les mêmes fonctionnalités sont disponibles en option.
Huit sources « live » en UHD
L’architecture interne du TriCaster Mini 4K a été conçue pour traiter huit sources live UHD, HD ou SD. Pour chacune d’elles, un menu de configuration sert à sélectionner au choix une source raccordée à l’une des quatre prises NDI directes, soit à d’autres ressources NDI disponibles sur le réseau local, caméras, sorties d’un autre mélangeur compatibles NDI, smartphones équipés du logiciel NDI HX Camera ou encore la reprise d’écran d’ordinateurs munis du logiciel NDI Scan Converter, des convertisseurs divers, ou même des flux de streaming…
À noter que le TriCaster Mini 4K est le premier mélangeur de NewTek à accepter en entrée des signaux IP encodés avec le protocole de transmission à faible latence SRT. Chaque entrée dispose d’un scan converter pour adapter la résolution de la source à celle choisie pour la sortie « programme ». Ce menu de configuration donne également accès aux deux modules Skype TX incorporés, à un générateur de mire et à un fond noir. Au-delà des huit entrées « live », les barres de sélection accueillent deux lecteurs vidéo DDR, deux players graphiques, les quatre générateurs de mix/effects internes et un accès direct à neuf mémoires d’images, parmi les dix « buffers » pour séquences animées et les cinq pour images fixes.
La gestion des appels Skype nécessite d’installer le logiciel Skype TX Manager sur un ordinateur séparé, relié par réseau au mélangeur. Skype TX est une version améliorée pour le broadcast de l’application Skype grand public. À partir de l’ordinateur, un assistant lance la connexion vers les interlocuteurs, leur transmet les dernières consignes. Les flux sont alors re-routés vers le TriCaster Mini 4K. Dans l’autre sens, la sortie programme est renvoyée vers les interlocuteurs distants. Grâce aux logiciels NDI Tools, il est possible d’exploiter d’autres services de visioconférence dans une architecture similaire.
Deux lecteurs de médias sont disponibles en accès direct. Chacun peut stocker douze listes de lecture. Comme sur toute la gamme TriCaster, une conversion dans un format optimisé sera nécessaire lors du chargement des séquences sur la machine. Il est possible de poser des points « in » et « out » sur la time-line de lecture et si nécessaire une fonction « auto play » démarre la lecture lors de la commutation à l’antenne.
Quatre générateurs de mix/effects et deux DSK
Pour les effets spéciaux, on retrouve les fonctionnalités habituelles des autres mélangeurs, à savoir quatre barres de mix/effects, chacune pourvue de deux incrustateurs et en fin de traitement deux DSK avec outil de repositionnement et de mise à l’échelle. Il y a également quinze mémoires (buffers) dont dix pour contenus animés et cinq pour des titrages ou des images fixes.
Le mélangeur Mini 4K est pourvu d’un module de mixage audio similaire à ceux implantés sur les autres modèles de la gamme. Il traite les signaux embeddés des sources NDI, les pistes audio des deux lecteurs de média, ceux des modules Skype et les signaux envoyés sur les deux entrées analogiques. En l’absence d’entrées multiples pour les micros, il sera nécessaire de l’associer à un mélangeur audio externe pour effectuer un prémix de la prise de son du plateau.
Concernant les sorties physiques, le TriCaster Mini 4K est équipé de quatre connecteurs Mini DisplayPort que l’utilisateur peut affecter au choix à la sortie « programme » ou « preview », à une sortie « clean » à celles des générateurs de mix/effects ou éventuellement à une entrée, ainsi qu’un affichage en mode multiviewer totalement configurable, disponible sur trois des quatre connecteurs.
Le mélangeur dispose également d’un enregistreur interne à quatre canaux, (extensibles à dix avec l’option Premium Access) vers lequel on aiguille au choix les entrées et/ou les sorties. Les images sont stockées avec le codec NDI dans un conteneur Quicktime avec une fonction de relecture immédiate avec ralenti.
Pour assurer la diffusion du programme à distance, deux encodeurs de streaming indépendants sont intégrés au Mini 4K. Pour chacun, l’utilisateur pourra choisir la résolution, le ratio d’écran, le mode d’affichage (paysage ou portrait), le débit et la plate-forme de destination. L’appareil est fourni préconfiguré avec les profils d’une quinzaine de plates-formes de streaming, mais l’exploitant peut aussi créer ses propres profils pour des destinations spécifiques.
Des outils de pilotage pour assister le réalisateur
Pour contrôler le fonctionnement du TriCaster Mini 4K, NewTek propose plusieurs interfaces de commande. Pierre-Laurent Jastrzembski précise cette philosophie : « Dans sa gamme de mélangeurs, NewTek multiplie les fonctions et les interfaces de contrôle. En particulier sur le Mini 4K, il en offre encore plus mais avec beaucoup de souplesse de manière à ce qu’un réalisateur puisse assurer seul un direct. Par exemple, pour une émission littéraire avec l’interview d’un auteur en plateau, il pourra gérer les caméras et les enchaîner avec toutes les illustrations calées à l’avance. À l’opposé pour un plateau plus complexe, les tâches seront réparties entre plusieurs opérateurs, grâce entre autres à l’outil Live Panel, chacun installé devant son ordinateur avec l’interface de l’outil dont il a la charge, le mélangeur audio, la gestion des players ou des habillages, le scoring, etc.. NewTek propose un outil qui s’adapte facilement aux contraintes spécifiques de chaque production. »
Comme pour les autres modèles, le mélangeur Mini 4K fonctionne de manière traditionnelle avec les pupitres TC1 SP et Mini CS. Grâce à l’une des quatre sorties écran, configurée en mode interface de contrôle, il peut également être piloté via un clavier et une souris. Pour un usage avec un écran tactile, NewTek propose une version réduite de l’interface graphique sur laquelle ne sont affichées que les vignettes des huit sources, la barre programme et les sorties « preview » et « programme ». En cliquant directement sur l’une des sources, celle-ci est commutée immédiatement à l’antenne, avec éventuellement un effet préprogrammé.
Pour une large partie de sa gamme, le constructeur propose sous forme d’abonnement l’option NewTek Premium Access, une série de fonctions logicielles venant enrichir les outils graphiques et d’automation. Pour le TriCaster Mini 4K, il a décidé d’inclure dans la configuration de base sans surcoût plusieurs de ces options, et en particulier le pilotage NDI KVM, les interfaces configurables LivePanel et l’outil de scripting Live Story Creator.
En combinant son protocole NDI avec une architecture de type KVM (Keyboard, Video and Mouse) NewTek offre une fonction de pilotage complet de son mélangeur Mini 4K depuis un ordinateur Windows raccordé au même réseau local. Sur son écran, l’utilisateur retrouve l’interface complète du mélangeur. Grâce au transport en NDI à faible latence il visualise également les fenêtres des sources et des sorties avec un confort identique à celui d’un écran connecté au mélangeur. Avec le NDI KVM, il est très facile de déporter l’affichage multiview du réalisateur vers un autre poste technique sans déployer une matrice ou un autre multiviewer.
NewTek a également intégré en base dans le Mini 4K, la fonction LivePanel, proposée en option sur ses autres modèles. Elle est basée sur un serveur web intégré au mélangeur, qui permet, via un simple navigateur web, de piloter ses diverses fonctions au travers de pages spécifiques : sélection des sources, gestion des lecteurs de médias avec une fenêtre de preview, le mélangeur audio, le rappel des mémoires PTZ des caméras, le suivi des scores pour un sport, ou la modification d’un habillage graphique… LivePanel permet également de créer sur mesure des panneaux de boutons associés à des macro-commandes pour déclencher des actions particulières avec gestion de variables. Comme ce sont des fenêtres web, elles sont accessibles depuis un ordinateur relié par réseau, ou une tablette à disposition du présentateur en plateau, ou un simple smartphone pour un conférencier.
Une fonction prompteur avec le Live Story Creator
Toujours dans la partie « Automation », NewTek propose un autre outil, le Live Story Creator, également fourni en base avec le Mini 4K. Il est basé sur la création d’un fichier Word dans lequel le présentateur rédige le texte de ses interventions. Sous réserve de respecter des formats de style prédéfinis par NewTek, le fichier est ensuite transféré dans le TriCaster Mini 4K pour être lu via une fonction prompteur intégrée. Sur l’interface de contrôle, le réalisateur lance la lecture automatique du texte en ajustant la vitesse de défilement selon la diction du présentateur.
Mais ce n’est pas tout, au fil du texte il est possible de sélectionner des mots-clés, un peu à la manière des commentaires de Word, auxquels on associe en langage clair des commandes du mélangeur, par exemple « fade PIP on ». Lors de la lecture du fichier, le mélangeur suivra les instructions indiquées dans le fichier Word, comme l’affichage d’un sous-titre, le lancement d’une séquence ou autre. À condition de préparer soigneusement son conducteur, l’outil Live Story Creator pourra soulager la tâche du réalisateur dans des programmes récurrents comme des journaux télévisés ou des plateaux de sports.
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #37, p. 44-47. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.