Nouvelles optiques Schneider – Les Xenon FF-Prime (Partie 2)

Après les Cine-Xenar III en monture PL*, nous poursuivons notre test des nouvelles séries d’optiques Schneider-Kreuznach avec ici les Xenon FF-Prime Lenses en monture EF que le constructeur présente ainsi : « Une série d’objectifs professionnels spécialement conçus pour les exigences du cinéma numérique d’aujourd’hui et faits pour durer au travers des générations et l’évolution de la technologie des caméras, et ce à un prix abordable ».
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Regardons de plus près les caractéristiques techniques annoncées : ce sont des optiques conçues pour les caméras Red Dragon, Canon C100/C300/C500, Arri Alexa, Black Magic, Sony F5/F55 et les appareils HDSLR.

– Couvrent les capteurs du Canon 5D MarkIII et du Nikon D800.
– Conçues pour la résolution 4K.
– Légères
– Compatibles accessoires optiques standard
– Toutes les focales sont carrossées aux mêmes dimensions
– Montures sont interchangeables en atelier (Canon EF, Nikon F, Sony E et PL)
– Toutes les focales sont raccord en colorimétrie
– Pompage du point est réduit
– Flares optimisées, rendu cinéma
– Iris de diaphragme constitués de 14 pales pour offrir un bokeh remarquable
– Gravures des bagues de point et de diaphragme très lisibles
– Échelles de gravure des distances calibrées pour permettre un réglage fiable et la répétition des prises
– Filetage porte filtre de diamètre 95 mm sur l’avant

 

Essais optiques

Les Xenon FF-Prime furent soumises au même régime d’examen scrupuleux par Lahaziz Kheniche que les Cine-Xenar III. Nous n’avions en notre possession que les 25 mm, 35 mm, 50 mm, 75 mm et 100 mm. Le 18 mm est annoncé pour le second semestre, le 135 mm pour début 2017. Voici le compte rendu de nos observations :

Le 25 mm à une distance de 4ft à pleine ouverture (T2.1) : Pouvoir de résolution 140 traits/mm au centre, 70 traits/mm à droite et à gauche. On peut observer une légère dissymétrie entre les bords droit et gauche. Objectif qui manque de piqué, de contraste et de définition à pleine ouverture. On constate quelques aberrations chromatiques.

Le 35 mm à une distance de 4ft à pleine ouverture (T2.1) : Pouvoir de résolution 100 traits/mm au centre ; il est difficile de lire le nombre de traits par millimètre sur les bords en raison d’aberrations chromatiques à pleine ouverture. On peut aussi observer une coma (diffusion chromatique en queue de comète). Objectif mou et diffus à pleine ouverture, qui manque de piqué, de contraste et de définition.

Le 50 mm à une distance de 6ft à pleine ouverture (T2.1) : Pouvoir de résolution 140 traits/mm au centre, 70 traits/mm à droite et à gauche. Objectif de bonne qualité, meilleure que les focales précédentes. Il manque quand même un peu de définition et de contraste. On constate moins d’aberrations chromatiques que sur les deux précédents objectifs.

Le 75 mm à une distance de 6ft à pleine ouverture (T2.1) : Pouvoir de résolution 100 traits/mm au centre et sur les côtés. Objectif parfaitement symétrique. On observe une dominante rouge. Objectif qui manque de piqué, de contraste et de définition à pleine ouverture.

Le 100 mm à une distance de 6ft à pleine ouverture (T2.1) : Pouvoir de résolution 70 traits/mm au centre et sur les côtés. Objectif parfaitement symétrique. Objectif qui manque de définition et de contraste.

 

Les essais filmés

Ils ont été effectués dans les mêmes conditions que les Cine-Xenar III. La distance était de 7ft.

Le 25 mm
À pleine ouverture, il est assez peu défini, très doux avec une légère dominante magenta.
À T2.8, il est mieux défini et conserve une légère dominante magenta, mais amoindrie.

Le 35 mm
À pleine ouverture, il est très doux, voire mou, on cherche le point, légèrement magenta.
À T2.8, il reste toujours très doux, on cherche encore le point sur les yeux. La légère dominante magenta persiste.

Le 50 mm
À pleine ouverture, il est très doux, voire mou, on cherche le point, assez magenta.
À T2.8, il reste toujours très doux, on cherche encore le point sur les yeux. La légère dominante magenta persiste.

Le 75 mm
À pleine ouverture, c’est un objectif moins défini et magenta.
À T2.8, on récupère un peu de définition et la dominante magenta est nettement amoindrie.

Le 100 mm
À pleine ouverture, c’est un objectif peu défini et très magenta.
À T2.8, on récupère un peu de définition et la dominante magenta est nettement amoindrie.

 

En conclusion, ce sont des optiques très douces dont il faudra maîtriser les dérives chromatiques lors de l’étalonnage. Elles sont effectivement toutes raccord en colorimétrie. Remarquons néanmoins leurs qualités mécaniques et de carrosserie qui seront d’un grand secours sur des tournages légers. Remarque importante, ces objectifs peuvent être recalés, ce qui n’est pas toujours le cas des focales avec ces montures. Nous avons choisi de tester avec objectivité ces optiques ; nous pensons qu’elles sont parfaitement adaptées pour de nombreux tournages. Ces séries permettent de décupler la créativité sur le plateau pour un rapport qualité/prix imbattable.

Nous remercions TRM pour le prêt des optiques et la société Digitaccess qui importe les optiques Schneider en France.

* Cet article est paru en intégralité pour la première fois dans Mediakwest #18, pp.38-39. Soyez parmi les premiers à lire nos articles en vous abonnant à notre magazine version papier ici

La première partie est accessible ici