Monitoring et casque
Ne serait-ce que pour vérifier l’affectation de chaque micro, le contrôle au casque est incontournable. En situation d’interview, il permet de surcroît d’apprécier l’intelligibilité d’une voix et de vérifier que la séquence sera exploitable. Comme le volume du monitoring casque est parfois un peu juste sur certaines caméras, mieux vaut trouver des modèles qui isolent efficacement de l’extérieur. Comme il n’existe pas encore de casques sans fil adaptés aux contraintes de tournage, il faudra se résoudre à utiliser un casque filaire. Certains semblent trouver leur bonheur avec des écouteurs intra-auriculaires qui ont le mérite d’être discrets et faciles à transporter ; d’autres préfèrent travailler avec un « vrai » casque. Les professionnels du son ont coutume de privilégier des modèles solides, dotés d’un câble de taille réduite (environ 1,50 m) ressortant sur un seul côté et qui procure un bon isolement. Répondant à ce cahier des charges, on peut citer le Beyer DT770 ou l’indétrônable Sennheiser HD 25-1, plus léger et dont on peut relever un côté pour dégager facilement une oreille afin de rester en contact avec l’extérieur. Du côté des casques grand public nomades, il existe aujourd’hui des dizaines de références proposées parfois à des prix supérieurs aux modèles pro et des rendus pas toujours très neutres. Malgré tout, on peut au besoin se rabattre sur des modèles pliables relativement bon marché comme le PX 200 Sennheiser ou l’AKG K451 intéressant pour voyager léger, ou encore des produits conçus pour être mis à rude épreuve comme le Philips O’Neill doté d’un câble détachable et d’un arceau résistant à la torsion et à l’écrasement… Une fois le casque sur vos oreilles, il reste à le brancher sur la bonne sortie… pas toujours évidente à trouver, il faut bien dire ! Pour régler le monitoring, il faudra ensuite chercher le réglage de volume et repérer l’éventuel sélecteur d’écoute dont certaines caméras sont dotées. Parfois très accessible juste en dessous du viseur, parfois logé dans les fins fonds de la section Output du menu son, cette option, loin d’être un gadget, permet de sélectionner ce que l’on souhaite écouter sans pour autant influer sur ce qui sera enregistré au final. Par défaut, l’entrée 1 est envoyée à gauche et l’entrée 2 à droite, mais en situation d’interview, si le micro cravate est par exemple connecté à l’entrée 1, il est souvent plus confortable et plus facile de se focaliser sur ce signal en l’affectant à gauche et à droite.
Régler le niveau
Si les procédés de réglages de niveau automatique type AGC (Automatic Gain Control) ont progressé ces dernières années, les risques d’effets de pompage sur la voix parlée et la musique sont encore réels, d’où l’intérêt d’enclencher le mode manuel, sur les interviews notamment. La plupart des constructeurs prévoient un affichage miniature des niveaux audios qui permet de vérifier que le son rentre. Mais pour tester et régler les niveaux avant la prise, mieux vaut utiliser un affichage plus précis. Sur la plupart des Sony et sur certaines Canon, c’est via le bouton Status ou Status Check que l’on trouve une page dédiée au son qui propose généralement un peak-mètre de taille confortable ainsi qu’un résumé de la configuration audio de la caméra. Chez Panasonic, la visu grand format passe généralement par l’intermédiaire de la commande Magnify Audio Level qu’il faut attribuer au préalable à un bouton dans les menus de configuration. Le but du jeu consiste ensuite à régler les niveaux d’entrée au moyen des molettes, de façon à contenir le signal dans des valeurs optimale. Pour une voix parlée, entre – 20 et – 10 dB, FS constitue généralement une base satisfaisante. Si, pour obtenir un niveau correct, leur position s’éloigne trop fortement de la valeur médiane, rendez-vous au menu audio dans la section XLR Input où se trouve généralement un ajustement de la sensibilité de l’entrée en question. Suivant les caméras, ce réglage est affiché en fonction de la sensibilité du micro (… – 40 dB, – 50 dB, – 60 dB…), ou en fonction du gain appliqué (– 6 dB, 0 dB, + 6 dB…). Certains modèles de caméra proposent également un limiteur que l’on peut enclencher pour éviter la saturation en niveau manuel.
Distribuer de signal
Les caméras permettent généralement de distribuer le signal provenant d’une des entrées pour l’enregistrer simultanément sur les deux canaux audios. Ainsi, chez Sony, l’entrée 1 peut être distribuée sur les pistes CH1 et CH2, tandis que chez Panasonic, ce sera plutôt l’entrée 2. On accède à ce réglage soit via des sélecteurs situés à proximité des commandes audios de la caméra ; mais comme les ingénieurs sont parfois farceurs, cette fonction se retrouve parfois dans les menus. L’intérêt, lorsque l’on ne dispose que d’un seul micro, est de pouvoir travailler avec un niveau différent sur les deux pistes, de façon à avoir une marge de sécurité face à l’impondérable. Mais attention, si l’on connecte deux sources, il faut veiller à ne pas oublier de remettre la position standard sous peine de n’en enregistrer qu’une seule !
Polyvalence ?
Fragiles, délicats, peu standards, et pas toujours simples à interfacer avec des petites caméras à l’ergonomie parfois discutable, les accessoires audio demeurent malgré tout indispensables. Il demandent une attention et représentent une charge de travail supplémentaire dans un domaine où la polyvalence devient la règle : cadrage, réalisation, journalisme, éclairage, travelling léger, montage… Voilà qui explique sans doute le succès de certaines formations qui proposent désormais d’aborder en une seule session l’ensemble de ces points…
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