Dans la galerie marchande d’Auchan Faches-Thumesnil, un portable sonne. Jusque-là, rien d’anormal. Mais sur le smartphone, ni mail ni texto, c’est un bon plan promotion qui s’affiche à l’écran. Alors qu’il se trouve à proximité d’un point de vente, ce client vient d’expérimenter le principe du « geofencing » qui l’invite à entrer dans l’enseigne. Une fonctionnalité de plus sur l’application mobile My Auchan mise en place par Phocéis, une agence conseil en commerce et marketing digital qui travaille à la mise en œuvre de stratégie sur terminaux mobiles et nomades. Les jeunes entrepreneurs de cette boîte sont des cerveaux tout droit sortis du Picom, le pôle de compétitivité des industries du commerce de Lille.
Geofencing et couponing mobile
Dans son hypermarché de Faches-Thumesnil, Auchan éprouve la récente trouvaille de Phocéis, premier lauréat du prix Picom au Fast 50, basé sur le « geofencing » applicatif et le couponing mobile. « L’opération Auchan Deals propose des offres exclusives distribuées en temps réel sur le mobile des clients et scannables en caisse. Il s’agit d’offres et d’alertes flash envoyées à l’utilisateur lorsqu’il passe à proximité du centre commercial », explique-t-on à la direction de l’enseigne. Des « bons plans » ou « deals » sont accessibles aux clients qui auront, au préalable, téléchargé l’application My Auchan. « C’est plus de réactivité pour le magasin qui pourra éditer rapidement une promotion alors qu’un tract demande plusieurs semaines à être réalisé », fait savoir Julien Saumande, président de Phocéis, « le consommateur intéressé par l’offre télécharge le bon de réduction sur son mobile et fait scanner le code-barre en caisse ».
La ville nordiste s’adosse à la troisième place des pôles d’enseignement supérieur en France. Mieux, elle a conforté ces dernières années une « tradition historique de métropole marchande européenne ». Une avancée notable que Lille doit à ce pôle de compétitivité de niveau international dans le domaine des industries du commerce. Leur ambition ne s’arrête pas là puisque le comité dirigeant du Picom veut ériger la métropole en « laboratoire et capitale internationale du commerce du futur » dans les dix prochaines années. Une évolution qui a déjà commencé à grands renforts de nouvelles technologies sur les e-services. La dernière en date travaille autour du multicanal. Il permet au client de s’affirmer notamment comme point de relation central.
Améliorer les usages du client
Le Picom travaille, en ce moment, à une deuxième vague d’appel à candidatures. Avec le projet « I use IT », les PME et entreprises partenaires du pôle s’appliqueront à amorcer de nouvelles approches des projets d’innovation par les usages. Partant du principe que le commerce se fait aujourd’hui partout, tout le temps et depuis tout support, le pôle mise sur la science des technologies de l’information et de la communication pour son développement. Selon la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), en 2012, 32 millions de Français ont acheté en ligne. C’est ce que Patrick Brunier, délégué général du Picom, définit comme « le commerce ubiquitaire ». Un commerce tridimensionnel « capable d’investir tous les espaces du consommateur et d’interagir avec lui à partir du média le plus adapté. Il faut projeter l’usage des technologies dans la vie quotidienne des consommateurs. » Une innovation qui ne soit pas uniquement technologique mais d’usage.