QVC France, une chaîne multi-écrans

Quand la télévision s’associe aux systèmes d’information interactifs, au point de rencontre entre télé-achat et commerce en ligne, on trouve un acteur international représenté par le sigle du groupe américain QVC. Depuis le mois d’août dernier, la filiale QVC France propose ses services multiplateformes de promotion et de vente à destination des publics connectés aux réseaux numériques du web et de la TV. C’est une ingénierie multimédia originale, relayée à une redoutable logistique mondialisée, qui se met au service d’une formule de commerce électronique d’un nouveau genre pour le public français.
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Un an après sa création, qui remonte à 1986, la chaîne d’origine QVC émettait déjà 7j/7 & 24h/24 ses émissions dédiées au téléshopping sur le gigantesque réseau de TV câblé du territoire américain, touchant une très large audience en continu sur les différents fuseaux horaires des états couverts. Avec près d’une trentaine d’années de succès, QVC s’est développée progressivement à travers le monde, avec un chapelet de représentations dédiées au téléachat en Angleterre, en Allemagne, en Italie, au Japon et même en Chine.

Annoncé lors de la création de la filiale française au printemps 2014, le service QVC France a été lancé discrètement au cours de l’été dernier. Confortée par la constitution d’une équipe de direction dynamique, et par un solide soutien logistique international, la nouvelle entreprise s’est structurée à partir du début de l’année 2015 pour réunir les équipes opérationnelles capables de faire vivre au quotidien une chaîne de télévision exigeante, couplée à un réseau de commerce en ligne à haute valeur ajoutée. Transposées en français, les initiales QVC veulent porter les idées de « Qualité, Valeur & Confiance » à des domaines de consommation assumés : beauté, bijoux, maison et mode…

Les infrastructures techniques ont été déployées dans des locaux rénovés situés dans l’enceinte des magasins généraux de la Ville de Paris à Aubervilliers, au cœur du principal pôle d’activité audiovisuel parisien. Dès le début du projet, le calendrier de réalisation était très contraint, avec la volonté d’exploiter des moyens propres, en interne, tant au plan matériel que humain ; avec une autre ambition stratégique : celle de construire un système de production vidéo de haute qualité, tout en haute définition, optimisé pour des flux quotidiens de longue durée en direct depuis les studios.

Dans ce contexte de challenge, c’est Olivier Hermen (il a été à l’origine du dispositif technique au lancement de la chaîne d’information continue I-Télé), qui a été choisi comme directeur des opérations. Il s’est entouré d’une équipe technique volontaire, avec un effectif maîtrisé en regard des volumes de production : « Nos équipes sont plutôt jeunes, avec un état d’esprit ouvert qui nous permet de rester de manière flexible et rigoureuse au plus près des besoins de l’antenne ». Partant d’une page blanche (on n’aime pas parler d’un écran noir en télévision…), il était indispensable de concevoir une organisation des métiers adaptée au contexte, donc particulière, en intégrant « juste ce qu’il faut de polyvalence pour entretenir l’intérêt du travail sans perdre en efficacité ».

Pour la diffusion linéaire, QVC produit des programmes frais en direct tous les soirs en semaine, de 17h à 1h du matin, et le week-end de 13h à 1h du matin, soit 64 heures de vrai direct réalisées par semaine. La chaîne émet en continu avec des rediffusions programmées, et tout son fonctionnement repose sur les installations internes. Chaque jour, la période de direct du prime-time est séquencée par des tranches horaires qui démarrent précisément à heures fixes : le timing de la programmation est maîtrisé, et à chaque heure, une nouvelle rubrique démarre, proposant une nouvelle sélection de produits originaux présentés en studio. À minuit, un rendez-vous attendu propose des promotions du jour.

Le très grand studio est agencé à 360° avec des mini-décors d’ambiance donnant près d’une dizaine de positions de tournage. En plateau, le présentateur s’entretient avec un invité représentant la marque du produit qui est proposé. Si un invité s’exprime en langue étrangère, un poste de doublage est prévu sur place en studio pour que l’interprète soit au plus près de l’action en cours. Les quatre caméras motorisées mises en place sur le décor pour la captation sont alors contrôlées en direct depuis la régie.

En coulisse, une étonnante logistique matérielle est mise en place pour transporter, entreposer et préparer ces produits en vue de leur passage devant les caméras ; c’est l’une des grandes spécialités de QVC. Des locaux spécialement prévus à cet effet sont équipés, à proximité du plateau de télévision, pour faire en sorte que les éléments matériels, habituellement « accessoires » – mais qui sont ici les véritables vedettes du show télévisé – soient exposés sous leur meilleur jour, au bon endroit du décor et au bon moment, et toujours synchronisés avec le système de la vente en ligne.

Car l’autre domaine d’excellence des équipes de QVC, traité à une échelle internationale cette fois, c’est la maîtrise des technologies d’information appliquées à la vente en ligne. La synchronisation des services interactifs d’achat avec la retransmission de la présentation du produit, est un enjeu vital. Pour fiabiliser l’ensemble de ces processus techniques complexes, qui sont décisifs dans ce contexte de transaction commerciale dématérialisée, QVC n’a pas hésité à concevoir ses propres outils répondant au mieux aux besoins d’interaction entre le SI commercial et le système broadcast.

Olivier Hermen explique : « Notre système développé en interne supervise le trafic général et les échanges d’informations, entre les systèmes de vente en temps réel et ceux de télévision en direct. Il concentre toutes les informations utiles au cheminement d’un produit dans les murs de QVC, pour assurer la parfaite cohérence de sa promotion à l’écran avec sa mise en vente en temps réel. Il synchronise la présence à l’écran avec la mise au marché des produits, qui sont les véritables vedettes de cette chaîne. Un autre outil, lui aussi conçu en interne, permet de collecter et de lire en régie les visuels (images fixes et clips vidéos) illustrant les séquences de mise en valeur des produits. L’infographie occupe toujours une place stratégique dans le dispositif de mise en image ; les données renseignant les caractéristiques des produits (taille, couleur, caractéristiques, disponibilité, prix, période de promotion) sont obtenues et diffusées automatiquement dans un cadre de l’écran grâce à un système dédié. »

La chaîne fonctionne en permanence : pour la continuité d’antenne, le play-out dans la régie de diffusion est construit autour d’un serveur de diffusion Omneon alimenté par un stockage de masse StorNext de Quantum.

 

Regarder QVC… et acheter

Actuellement, QVC est distribuée sur les réseaux TV par ADSL de Orange (canal 191) et Free (29), également par satellite sur les bouquets de FranceSat (70) et CanalSat (77). Bien sûr, le programme peut être visionné en streaming sur le site web https://www.qvc.fr/ qui complète l’image à l’écran par le dispositif interactif permettant de passer commande par téléphone ou directement en ligne. Sur l’écran d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone, l’affichage de la page web du site par le logiciel navigateur s’adapte à la surface pour un confort de lecture optimisé et simplifier l’accès au menu d’achat. La transaction est simplifiée par une étape préalable qui consiste à référencer le visiteur internaute – et futur client – en l’invitant à s’identifier en déclarant ses modalités de paiement bancaire sur le site.

L’organisation et les infrastructures, logistiques et techniques, qui encadrent l’édition des programmes de téléachat en flux continu sont vitales pour le dispositif télévisuel, comme pour la vente. Qualité et fiabilité sont de mise. Avec l’expérience capitalisée au fil des années, et grâce aux déclinaisons du modèle d’origine dans les différents pays, ce dispositif repose sur un schéma de fonctionnement et un savoir-faire bien rodés.

Dans le panorama des diffuseurs français, devenu multimédia au gré des services interactifs et des applications de second écran, l’arrivée de ce téléachat 2.0 met la barre à hauteur respectable pour les autres acteurs nationaux du secteur ; des acteurs qui devraient naturellement relever le défi en alignant leurs prestations sur celles de ce concurrent… ou bien le voir rapidement devenir la nouvelle référence du genre.