Premier volet de billets, et pas que de bonne humeur, consacrés au sacro-saint salon du CES de Las Vegas qui s’est tenu en janvier 2012.
Peut-être cela vous surprend-il de voir ainsi MédiaKwest se lancer tout de go dans quelques diatribes et infos enflammées qui rapportent les émois empressés d’un salon qui n’est pas teinté « 100 % secteur Pro », mais sachez que cela fait belle lurette que le CES de Las Vegas est un joyeux melting-pot d’acteurs et de technologies qui n’ont, souvent, rien de « grand public ». La preuve…
Tous les ans, ça recommence, encore et encore, c’est que le début, d’accord, d’accord… Hum, le début de quoi ? Il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que l’univers de l’audio-vidéo et du multimédia est un plein boum réparateur. Plus que jamais, le salon du CES s’est posé comme un étourdissant baromètre de la santé de ses exposants : stands géantissimes pour ceux qui veulent en jeter coûte que coûte, stands plus modestes pour d’autres, et stands moins grands que l’année passée pour certains (ne comptez pas sur nous pour vous donner des noms, quoique…). Petits, moyens ou grands, qu’importe au final, tout le monde était confronté à la même problématique : survivre la tête haute dans un marché qui n’est pas à son avantage, plombé par une crise qui n’en finit pas de ne pas finir, des ventes en berne (le segment des téléviseurs s’essouffle car il sature) et des espoirs douchés (la 3D, comme par hasard, et on va y revenir). Bref, d’allée en allée, les lampions et les sculpturales jeunes filles en fleurs qui ornent les stands ont du mal à cacher une certaine inquiétude exprimée par les entités asiatiques, qui savent cependant donner le change en muant l’anxiété en une débauche qui fait plaisir à l’âme.
Sans aller jusqu’à écrire qu’il y a péril en la demeure dans le marché des téléviseurs HD, lecteurs Blu-ray, PC, audio et vidéoprojecteurs, disons qu’à l’heure de ce papier, les géants du coin n’ont d’autres options que de mettre la gomme pour envoyer des signaux forts à la profession (revendeurs, clients, journalistes), et c’est exactement ce qu’ils ont tous fait, mais avec une arme assez surprenante (parmi tant d’autres) : l’annonce d’une nouvelle génération de matériels dits « 4K », destinés au grand public, avec, pour certains, un lancement en fin d’année (Sharp notamment, qui est fin prêt, car partenaire de la chaîne NHK à Tokyo).
Tiens, le 4K dans le grand public ? En voilà une idée percutante !?
Pour débuter, sachez que, lors du CES, et sans doute histoire de troubler un peu les esprits, les fabricants utilisaient 3 appellations différentes pour parler de la « super Haute Définition/4K ». Les plus proches du secteur pro arboraient le chiffre et la lettre « 4K » sur les affiches promo et le matériel (Sony, JVC, Panasonic…), Toshiba, de son côté, parlait de QFHD (Quad Full HD) et LG, histoire de faire encore plus fort, a baptisé son super téléviseur : UD, pour Ultra Definition. Pas de doute, ça commence très fort, d’autant qu’à notre connaissance, toutes les dalles de ces Messieurs-Dames sont en 3860 x 2160 pixels, soit du Quad Full HD, c’est-à-dire un 4K aménagé en 16/9e. Quoi qu’il en soit, les pros et les journalistes présents en ont eu pour leur argent côté appellations, acronymes et belles images proposées en pâture. Pour notre part, évidemment que MédiaKwest se félicite de voir Sony & consorts se lancer dans le 4K pour le grand public en 2012, mais reste à savoir comment cette nouvelle définition va être lancée, sous quel nom final (un ou trois ?), et avec quels types d’arguments ? Déjà que le public se familiarise « à peine » avec les TV HD et ses périphériques (le Blu-ray représente 21 % de part de marché en France), lui balancer, déjà, une évolution probable en fin d’année 2012, est peut-être périlleux. Ce saut justement très périlleux a d’ailleurs été effectué, cheveux au vent, par un des pontes de LG qui a annoncé tout de go que le 4K, c’est l’avenir et c’est aussi maintenant, et que le Blu-ray évoluera rapidement, car c’est inévitable. Les journalistes, un peu médusés devant tant d’entrain, se sont empressés de rapporter ces propos, qui ont évidemment fait le buzz « around the world ». Tout se passe comme si, pour essayer d’oublier au plus vite cette période un peu trouble, certains fabricants misaient à fond sur un avenir qu’il faut se presser de faire arriver vite, et qui passera également par la mue des sources. Justement, parlons-en de ces sources !
Le 4K ? C’est bien joli, mais les sources alors ?
Dans la série, il va y avoir de la houle, préparez-vous aux secousses. Les fabricants qui effectuaient des démos en 4K sur le salon du CES utilisaient, suivant les stands, des images fournies par la NHK, des images fixes (photos / diaporama) et quelque extraits de films chez Sony, qui avec Sony Pictures, ne cache absolument pas son intention de faire grimper le show en 4K. On s’explique. En parlant avec les gars sur place, il semble que les américains de Sony misent comme des fous sur la sortie de Spider-Man 4 (The amazing Spider-man), qui est justement tourné en numérique 5K avec la caméra Red Epic/3D, et travaillé en 4K en post-prod’ pour une sortie salle. Sony compte s’appuyer sur ce film à grand spectacle pour donner, en quelque sorte, l’un des coups d’envois du « format 4K ». Plus fort encore, Sony lançait au CES un lecteur de Blu-ray Discs intégrant un up-scale en Quad HD/4K via un processeur interne savant. De toute façon, tous les modèles de TV« 4K » présentés à Las Vegas intégraient ce type d’up-scale des sources HD en 4K. Un tour de passe-passe bienvenu que l’on trouve également sur des amplis audio/vidéo haut de gamme (Onkyo, Yamaha…). Bref, ça frétille dur chez les fabricants, et le plus fou reste de les voir lancer ce type de matériel dans le public en fin d’année 2012.
Comme nous le disions en guise de prémices dans ce billet, MédiaKwest pense que les fabricants ont parfaitement raison de prendre ainsi des paris sur l’avenir en misant sur l’évolution, logique, de la définition HD dans le public. Reste à savoir maintenant si les Coréens et les Japonais sont capables de travailler de concert pour plancher sur un message commun unique, ce qui serait souhaitable si on ne veut pas assister à un joyeux capharnaüm de l’acabit de celui qui a accompagné le lancement chaotique de la 3D, avec le résultat que l’on sait.
MédiaKwest reste évidemment sur le qui-vive, et vous offrira un journal de news relatives au 4K et aux autres moments forts du CES au fil des jours.
PS : nous tenons à ajouter que l’un des avantages des TV « 4K » est de permettre aux marques de l’acabit de LG de lancer des TV 3D en passif/polarisé pouvant afficher des images 3D en 1080 lignes (la 3D passive sur TV HD = 540 lignes).
