Saramonic SP-RX9 Kit 12, le top du Mojo ?

Sur le papier, cet ensemble se montre extrêmement complet puisque c’est à la fois un support pour smartphone, un double récepteur HF permettant donc de recevoir deux micros sans fil. Mais ce n’est pas tout, puisqu’on peut également y connecter trois micros à fil supplémentaires et un casque, le tout communiquant directement en numérique dans un smartphone en USB-C ou en Lightning…
Dans la gamme UHF UwMic9, Saramonic propose le kit 12 comprenant le récepteur SP-RX9 et sa poignée, l’émetteur ceinture TX9, le micro cravate omnidirectionnel SR-M1, le tout livré dans une mallette style Pelican. © Benoît Stefani

Si Saramonic se montre très actif sur le créneau des liaisons sans fil 2,4 GHz avec sa gamme Blink 500, le constructeur n’oublie pas pour autant la technologie HF traditionnelle, un secteur où la marque est présente depuis quelques années déjà.

On y trouve, par exemple, la série UwMic9 qui comprenait initialement un émetteur ceinture, un plug-on, un micro main, et un récepteur double canal compact. Plus récemment, elle s’est enrichie du récepteur compact double canal RX XLR9 conçu pour se fixer sur l’entrée XLR d’une caméra, ainsi que du SP-RX9 qui a retenu notre attention.

Produit original, à la croisée des chemins, ce combiné fait à la fois office de récepteur HF double canal, de petit mixeur trois entrées, mais aussi de support pour smartphone, le tout étant doté d’une sortie USB-C. C’est ce dernier que nous testons ici dans le Kit 12, une configuration comprenant le double récepteur UHF SP-RX9 livré avec sa poignée, l’émetteur ceinture TX9, le micro cravate SR-M1, ainsi que tous les câbles nécessaires.

 

Présentation soignée

Le pack est livré dans une mallette plastique étanche style Pelican dans laquelle émetteur, récepteur, poignée, micro Lavalier et câbles se présentent parfaitement calés dans leur logement en mousse.

On est tout de suite attiré par la pièce maîtresse de ce kit, l’étonnant récepteur double qui intègre le support pour smartphone et propose, sur le dessus, un petit rail permettant de fixer un micro caméra ou une minette.

Sur les flancs de l’appareil, on trouve d’un côté la première entrée minijack, la sortie casque, l’entrée USB-C pour la recharge et la sortie au format Micro USB par laquelle transitent l’envoi du son vers le smartphone et le retour casque.

De l’autre côté, la deuxième entrée micro en minijack, la troisième en Mini-XLR et une sortie analogique en minijack complètent la panoplie. Au total, deux micros HF et trois micros filaires peuvent donc transiter par le SP-RX9, soit cinq sources qui seront ensuite réparties sur les deux canaux de sortie. C’est copieux ! Notons que l’entrée mini-XLR (encore appelée TA-3) permet, comme sur un caméscope pro, d’alimenter en 48 V un micro statique.

Saramonic s’est montré généreux également sur les câbles puisque on y trouve à peu près tous les raccords nécessaires pour travailler avec un smartphone compatible iOS ou Android : USB-C pour la recharge de la batterie interne (non amovible) du récepteur, Micro USB vers Lightning, Micro USB vers USB-C et minijack TRRS pour connexion avec tous les smartphones, sans oublier l’adaptateur XLR vers mini-XLR indispensable pour utiliser un micro statique pro. Voilà qui est vraiment complet et permet d’envisager bon nombre de situations. Enfin, on trouve l’émetteur ceinture et son micro cravate à jack verrouillable. Nous avons agrémenté l’ensemble d’un micro main sans fil HU9, idéal pour les lieux bruyants type salon, foire expo, rencontre sportive par exemple.

Hauteur limitée

Le support est muni d’une pince de fixation réglable dont la hauteur limitée à 70 mm permet tout juste d’accueillir un iPhone 6, 7 ou 8 en enlevant la coque. Les téléphones plus larges ne passeront pas, dommage. Pour configurer l’ensemble du kit, la consultation du manuel est quasi obligatoire, car ces produits ont des menus qui, sans être complexes, demandent un peu d’habitude. Ainsi, pour valider un réglage, il faut rester appuyé moins d’une seconde tandis que pour ne pas valider, il faut rester appuyé trois secondes, soit plutôt l’inverse de ce qui se fait ailleurs !

Comme pour la série Blink déjà testée dans nos colonnes, le manuel est disponible uniquement en anglais et commun pour toute la gamme UwMic9, ce qui ralentit un peu la consultation…

 

Des fonctionnalités HF complètes

L’examen de la partie HF dévoile une largeur de bande comprise entre 514 et 596 MHz, soit une plage tout à fait confortable répartie sur deux banques de 96 mémoires. Le récepteur propose une procédure d’autoscan pour aider à choisir la ou les bonnes fréquences en cas de soucis sur le terrain. La syntonisation entre émetteur et récepteur via infrarouge est possible, elle est même obligatoire avec le micro main.

De son côté, l’émetteur ceinture avec son boîtier en métal respire la solidité, mais au prix d’un poids conséquent. Un bon point pour le micro cravate câblé avec un minijack à verrouillage. L’alimentation est assurée par deux piles LR6 qui pourront donner jusqu’à six heures d’autonomie en sélectionnant la puissance d’émission la plus faible, soit 10 mW, sachant que l’on passer sur 20 ou 30 mW au besoin.

Les touches d’accès au menu ne sont pas protégées par une trappe, mais se montrent en pratique suffisamment fermes pour ne pas être facilement déclenchées accidentellement. Fait inhabituel, l’émetteur ne propose pas d’afficheur de niveau, ni de réglage du niveau d’entrée.

Des contrôles audio limités

Sur le SP-RX9, le contrôle de la HF est réparti en deux sections A et B concernant chaque récepteur. L’écran par défaut affiche les niveaux de réception HF et les niveaux d’entrée pour chaque canal HF. Plus restrictifs, les contrôles de l’audio ne proposent aucun moyen pour doser, muter ou affecter individuellement chaque entrée audio comme sur un petit mixeur, ce qui limite les possibilités. L’entrée 1 et le signal reçu sur récepteur A seront donc obligatoirement dirigés sur le canal 1 du smartphone avec un volume global, idem pour l’émetteur B et les entrées 2 (minijack) et 3 (mini-XLR) qui attaqueront le canal 2.

De plus, l’afficheur étant situé à l’opposé de l’écran du smartphone, tout contrôle ou réglage pendant la prise de vue est impossible. Heureusement la sortie casque nous donne le retour son du smartphone, pendant l’enregistrement ou la lecture, ce qui reste le contrôle le plus fiable.

Nous essayons successivement un micro statique (AT 4041) et le petit VMic de Saramonic comme micro caméra, utilisé soit avec le micro cravate lors d’un meeting ainsi que le micro main sans fil HU9 pour des interviews. Après quelques tâtonnements, nous trouvons le bon équilibre, mais le fait de devoir entrer dans un menu situé à l’opposé de l’écran du smartphone n’est pas idéal, et pourtant nécessaire lorsque l’on passe du micro main au micro HF.

On peut aussi envisager de les utiliser en même temps et ils sont alors obligatoirement assignés sur chacune des pistes, ce qui est une bonne chose, mais il faut alors penser à couper le micro caméra qui sinon polluera le canal 2, et pour ce faire, le plus efficace est de le débrancher. Bref le manque de contrôle impose ses limites.

D’autre part, entre le téléphone, le récepteur et le micro caméra, le poids augmente, et même si la poignée est agréable, le besoin de se stabiliser sur un monopode se fait rapidement sentir. Sinon la qualité audio et la portée HF sont correctes en regard du prix, et le retour casque assurant le retour du smartphone pendant le tournage, mais aussi la relecture des rushes, est un vrai plus.

Des prestations intéressantes, mais…

En équipant un smartphone avec le SP-RX9, l’utilisateur s’offre la possibilité d’utiliser de « vrais » micros HF main ou cravate ainsi que des micros caméra pro, bref, une multitude de sources réparties sur les deux pistes du smartphone. Ces prestations ouvrent incontestablement des possibilités, au prix il est vrai d’une solution plus onéreuse et plus complexe à mettre en œuvre que les configurations « pure digital 2,4 GHz » type Saramonic Blink 500, Rode Wireless Go ou XS Wireless Digital chez Sennheiser.

Techniquement, le SP-RX9 est sans doute actuellement le seul qui permette de retrouver sur un téléphone les possibilités audio d’un caméscope broadcast, voire plus. Malgré tout, sur le terrain, le manque de contrôle physique et visuel reste un frein réel pour un tournage style news où l’on se doit d’enchaîner avec un rythme intense des plans de coupe avec son d’ambiance et des séquences ITV au micro cravate ou main sans fil.

Dommage que Saramonic n’ait pas équipé le SP-RX9 d’un potentiomètre rotatif pour chaque source, comme sur ses interfaces SmartRig ou ses petits mixeurs pour DSLR. Un afficheur situé du côté de l’écran pendant le tournage serait également bienvenu. Pour une version 2 ?