La Scam publie une étude sur la parité dans le secteur de la production documentaire

Présentée au FIPADOC dans le cadre de la table ronde intitulée « La Place des femmes dans le documentaire ", l'étude de la Scam 2009-2019 sur la parité des auteurs et autrices dans la filière documentaire offre un regard éclairant sur plusieurs domaines de la création ... Objectiver un problème, c’est commencer à le résoudre et en publiant désormais chaque année ces chiffres, la Scam incite l’ensemble de la filière a changer de paradigme... Allez, en route vers la « La Parité, pour changer ! ».
La Scam publie une étude sur la parité dans le secteur sur la dernière décennie © conception graphique : ABM StudioLa Scam publie une étude sur la parité dans le secteur sur la dernière décennie © conception graphique : ABM Studio

Le document publié par la Scam permet d’observer la répartition des autrices et des auteurs sur une décennie (2009-2019). On y notera une évolution en faveur d’un rééquilibrage femme/homme qui se traduit notamment dans les jeunes générations : en 2019, on compte 37 % de femmes sur l’ensemble des membres mais elles forment 43 % des nouvelles adhésions. Cependant, qu’il s’agisse de la répartition des droits par tranches de revenus ou des horaires de diffusion des documentaires à la télévision, les autrices restent désavantagées.

La répartition selon les droits : les revenus les plus élevés sont encore l’apanage des hommes, mais l’écart s’amenuise. En 2009, 20 443 ayants droit ont perçu des droits dont 33 % de femmes et 67 % d’hommes. En 2019, 35 832 ayants droit ont perçu des droits. La part des femmes progresse et atteint désormais 36 % (+3 points).

Les primo diffusions des œuvres télévisuelles : une féminisation des œuvres, mais le documentaire unitaire reste le bastion des hommes. Majoritaires dans la traduction audiovisuelle, la visibilité des femmes augmente significativement pour les autres genres du répertoire de la Scam. Plus 19 points en reportage d’investigation pour les œuvres 100 % féminines en dix ans. Néanmoins, si la présence des femmes au sein des œuvres unitaires progresse (de 15 à 34 % en une décennie), ce genre reste toujours un bastion masculin.

La répartition des œuvres sur les chaînes de télévision : aux heures de grande écoute, le regard porté sur le monde reste masculin. On constate cependant de nettes améliorations sur les chaînes du service public. France 5 (de 36 à 48 % en 2019) et M6 opèrent les plus fortes progressions. Arte est en progression de 7 points (de 33 à 40 %). En dix ans, TF1 n’a pas progressé sur cette tranche mais a vu augmenter de 10 % le nombre d’œuvres signées par des femmes alors que Canal+ est en nette régression aux heures de grande écoute (un tiers d’autrices en 2009 réduit à un quart dix ans après).

Les primo diffusions des œuvres radiophoniques : les nouvelles œuvres tendent à se féminiser (5 points de plus en dix ans), mais les hommes gardent l’avantage avec 55 % de premières œuvres déclarées. Si on note une nette évolution de la diffusion des œuvres d’autrices entre 2009 et 2019 pour les chaînes France Culture (de 40 à 52 %) et France Bleue (de 25 à 31 %), la tendance s’inverse sur France Inter (49 % contre 44 %). RFI, malgré une légère baisse en dix ans, offre une plus large diffusion aux autrices (55 %) qu’aux auteurs (45 %).

 

Etude complète disponible ici