A l’issue de ces rencontres, les membres de l’ARP ont publié un communiqué qui laisse entrevoir la possibilité de trois scénarios possibles face aux changements vécus par l’industrie du cinéma français… Le scénario d’une domination des Chinois, qui ferait bien peu de place à la liberté d’expression et de création… Celui des Américains, qui semble ne s’écrire que par les seules règles du marché… Et enfin, le scénario de l’histoire que les cinéastes français souhaitent continuer à écrire : celui de l’exception culturelle qui propose aux spectateurs une offre cinématographique plurielle, qui ne nie pas le marché, mais qui affirme avec force sa portée politique au service du rayonnement des valeurs démocratiques portés par l’ARP….
Des pages importantes du scénario de l’ARP se sont écrites au cours de ces Rencontres… Notamment au sujet de l’Audiovisuel public qui a, au travers la voix de la Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, réaffirmé sa mission culturelle et plurielle et au travers celle du ministre Franck Riester réaffirmé la pérennité d’une redevance dédiée, avec la confirmation d’un budget de 60 millions d’euros alloué au cinéma pour les chaînes du service public. Pour l’ARP, le service public s’inscrit dans une pratique vertueuse du droit moral d’autant que la plateforme numérique de VOD Salto, dont les investissements ne sauraient être confondus avec les obligations des chaînes en clair, représente une vitrine de visibilité supplémentaire de la diversité de la création.
A l’occasion de ces Rencontres de Dijon, Arte s’est par ailleurs engagé à ne pratiquer un replay de 90 jours qu’avec l’accord préalable de la profession. Dans un autre registre Netflix a aussi exprimé sa volonté d’observer le droit moral, en se pliant aux règles françaises et ouvert la porte à des négociations sur la durée des droits et sur la redéfinition du label Netflix original, en soulignant également son envie de parvenir à un accord avec la filière du cinéma français…
C’est une avancée certes mais la régulation des plates-formes et leur participation au financement de l’audiovisuel reste un sujet brûlant… Alors que jusqu’à présent les législateurs ont envisagé une taxation basée sur un pourcentage du chiffre d’affaires, l’ARP préfèrerait un minimum garanti par abonné, une option qui lui paraît incontournable, simple et lisible…