Comme à son habitude Sébastien Devaud a signé un film haut en couleur, rythmé, qui tire pleinement parti des fonctionnalités de la caméra.Le film présente les aventures sportives de deux frères, les C Brothers, sur les cimes des Alpes suisses aux plages et fonds marins de la Corse. Une aventure dans toutes les dimensions, une caméra en liberté qui va séduire ceux qui souhaitent plus d’ergonomie, et une facilité de réglage par rapport aux appareils photos numériques.
Mediakwest : Quelle a été la ligne directrice de ce tournage ?
Sébastien Devaud : Le but était de mettre en avant les fonctions de la caméra. Elle vient prendre sa place comme la solution d’entrée de gamme de la famille Cinéma EOS. Surtout la caméra est dotée de nombreuses fonctions automatiques. La caméra est une caméra de poing, elle se tient facilement à la main quand elle est équipée de courte focale. Dans le film, la conclusion et l’introduction sont tournés comme un film avec les C100 sur pieds avec des longues focales ou sur des machineries légères issues de la révolution HDSLR (Steadicam / Skater / Slider) et pour toute la partie centrale du film, les plans ont été faits caméra à la main avec des optiques stabilisés la plupart du temps.
Le tournage a duré combien de temps ?
Nous avons pu bénéficier de 5 jours de tournage. Nous avons d’abord tourné une demi journée dans les Alpes suisses et 2 jours et demi en Corse. Et la partie la plus difficile à filmer fut celle qui se déroule à Roissy. Pour des raisons de sécurité il fallait être accompagné sur chaque lieu. Nous avons tourné 2 jours sur place dans un hall d’embarquement et sur les pistes.
Quel parti pris sur la lumière ?
En fait nous n’avons pas utilisé de lumière, si ce n’est sur la scène intérieure dans l’aéroport, deux projecteurs LED Litepanels pour déboucher les visages qui étaient en contre-jour. La caméra est excellente dans les basses lumières car elle est dotée du même capteur que la C300. Les ingénieurs de Canon ont ajouté sur la caméra le nouveau Custom Profile : Wide DR Gamma, qui reprend 800% du Canon Log déjà présent sur la caméra C300. A la demande de Canon ce nouveau pré-réglage a été utilisé sur l’intégralité du film. A la différence du Canon log, il a été crée pour donner une très belle dynamique d’image en évitant l’obligation de passer en étalonnage.
La caméra C100 bénéficie de réglages automatiques, quels sont ceux que vous avez utilisé ?
La caméra C100 est effectivement dotée de nouveaux réglages automatiques (One shot Focus / Auto Iris / Auto Balance) L’assistance focus est similaire à celle présente sur les boitiers DSLR, en revanche l’auto iris permet à présent de modifier son exposition en évitant les pas crantés du diaphragme des optiques photos de la gamme EF. Sur la séquence de prises de vue sous-marines j’ai tourné en tout automatique, car il était impossible de régler manuellement, et la caméra s’en est très bien sortie. J’ai placé la caméra dans un sac étanche, normalement conçu pour un EOS 5D et il a fonctionné à merveille. J’ai du d’ailleurs retiré tous les grips de la caméra pour avoir un encombrement minimum. Je n’étais pas sûr du point et de l’exposition et donc les réglages automatiques (One Shot Focus et Auto Iris) m’ont vraiment été utiles.
Il y a de nombreuses prises de vues spectaculaires, est-ce que toutes les images ont été faites en C-100 ?
Oui et c’est assez extraordinaire, la caméra est très compacte, elle pèse 1,2 kg sans les grips et sans optique. En dehors des prises de vues aquatiques, elle a même été utilisée pour les scènes de saut en parachute. Je pensais que les parachutistes refuseraient de sauter, mais il y a quelques années ils avaient déjà sur la tête des caméras 16 mm beaucoup plus lourdes que la C-100
Quelles optiques ont été utilisées ?
Nous avions une dizaine d’optiques à notre disposition, un choix de 4 zooms et de 8 focales fixes. Nous tournions principalement avec deux caméras, avec le second opérateur Fitzgerald Jego et moi-même. Une troisième caméra était là pour les plans de caméras embarquées (aériens, sous-marins, voitures, motos). Nous avons tourné de nombreuses séquences à la main avec des courtes focale mais les deux meilleures combinaisons optiques ont été pour nous le zoom16-35mm associé au zoom 70-200mm ou le 400mm associé au zoom 70-200mm, nous avons également beaucoup utilisé le 100 mm stabilisé pour les plans des yeux. Au même titre que la C-300 ou la C-500, il ne faut pas oublier de multiplier par 1,6 les valeurs de ses focales car il existe un « crop factor » pour ce capteur Super35 quand il est associé à la gamme optique EF plein format (24×36).
Y a-t-il des séquences qui ont été plus difficiles à étalonner ?
La postproduction a duré une dizaine de jours et n’a pas posé de problèmes majeurs car l’image AVCHD est déjà très aboutie, avec de la matière. La seule difficulté fut la lumière du hall d’aéroport dont les baies vitrées étaient filtrées, ce qui donnait une dominante verte sur les visages, et il a fallu faire de nombreuses passes en étalonnage pour corriger.
Quels sont les points positifs à retenir ?
La caméra reprend le même capteur que sa grande sœur la C300. Malgré des fichiers compressés en AVCHD, il y a une très belle qualité d’image qui m’a bluffé surement grâce au capteur CMOS Super 35 qui donne un piqué d’image exceptionnel . Les réglages automatiques sont très fins, Il est possible de régler nombre d’entre-eux pas par pas. La prise en main est très simple, en quinze minutes on comprend tout, l’esprit Canon « Easy to use » est toujours au rendez vous.
Pour quels usages conseilleriez-vous la caméra ?
C’est une caméra qui est destinée à des nombreux marchés, et qui va compléter les autres références de la gamme Cinéma EOS. Les photographes et vidéastes indépendants, le marché corporate, le documentaire, le magazine, le clip… et y compris pour des plateaux de tournage et les news (y ajoutant un générateur de synchro externe).
La C-100 est à mon avis la caméra qui remplace vraiment le 5D pour les personnes qui tournaient en HD avec ce pionnier DSLR.
Quels sont vos projets personnels ?
Je viens de mettre en image avec Fabrice Michelin, le nouveau projet de Frédéric Lopez, où nous avons déployé 4 caméras C-300, et 5 appareils photo 5D Mark III ainsi que 4 XF305 et 6 XF105. Frédéric Lopez anime notamment Rendez-vous en terre inconnue. Le réalisateur Claude Lelouch m’a également demandé de participer à son prochain long-métrage comme opérateur et conseiller technique avec la nouvelle C500 pour tourner en 4K. Et enfin avec mes associés nous allons lancer une gamme d’accessoires dont le premier produit sera une loupe.
http://web.canon.jp/imaging/eosd/samples/cinemaeos/c100/