En 2004, la première caméra Hero GoPro fait une entrée fracassante dans un secteur encore peu connu du grand public : la caméra d’action embarquée. Rapidement le succès est au rendez-vous pour les afficionados des sports aquatiques et de toutes les activités en mouvement (roller, ski, vélo, voiture…). Les ventes dépassent celles du milieu amateur pour atteindre le marché professionnel qui utilisait jusqu’alors des outils bien plus onéreux.
Avec quelque temps de retard, les concurrents ont commencé à pointer le bout de leur nez. De pâles copies chinoises, dans un premier temps, puis des matériels plus aboutis par la suite se sont progressivement introduits. Après quelques modèles proposés, Sony a développé une solution, commercialisée aux alentours de 420 euros HT, qui regroupe plusieurs arguments, dont un excellent stabilisateur optique. Cirque Vidéo a mis à notre disposition la FDR-X3000R.
Un design différent
Si GoPro et ses concurrents sont restés sur une ergonomie carrée, Sony a fait le choix d’une structure toujours compacte, mais de forme allongée. Cet aspect déroute quelque peu au premier abord. En effet, il semble a priori moins facile de l’utiliser sur un harnais, par exemple. De nombreux acheteurs potentiels possèdent déjà bien souvent des accessoires de fixation conçus pour la GoPro. Afin de pouvoir en exploiter une partie, il faudra faire l’acquisition, semble-t-il, d’un adaptateur commercialisé sur le net. Nous n’avons pu tester ce dernier et ne nous prononçons donc pas sur sa pertinence.
En revanche, ce qui est certain, c’est que la FDR-X3000R est pourvue d’un pas de vis photo et vidéo universel qui permet d’utiliser un pied caméras ou tout autre support. Un atout suffisamment rare dans le domaine des action cam, pour être souligné. À proximité de ce filetage, nous retrouvons l’espace qui accueille les cartes microSD/Memory Stick Micro.
Des caractéristiques intéressantes, mais aussi perfectibles
Sur la face arrière de l’appareil, sont situées (derrière un cache) les connectiques micro-USB, micro-HDMI et une prise microphone (mini jack 3,5 mm). Cette prise mini jack permet de connecter un éventuel micro qui viendrait (avec tout de même une qualité d’ergonomie largement amoindrie) pallier la médiocre qualité du micro interne. Notons que ce problème audio est, de par la conception même des action cam, en particulier leur compacité extrême, un point récurrent sur la plupart des modèles commercialisés.
Sur la tranche droite de la caméra est implantée la fenêtre LCD de paramétrage et ses trois touches d’accès aux menus. Attention, l’écran de retour vidéo est, quant à lui, séparé de la coque principale. Il peut être accroché au poignet via un bracelet montre fourni avec l’appareil. Cet écran fait aussi office de télécommande (RM-LVR3). Il a une dimension de 47,8 x 52,6 x 19 mm, ce qui est un peu petit. Il est relié au corps caméra par wifi ou bluetooth.
En cas de forte luminosité extérieure, il n’est pas toujours aisé de contrôler son cadre. Un grip AKA-FGP1, auparavant vendu séparément du pack caméra, était cette fois inclus dans la boîte. Il a le double avantage de permettre de regrouper l’écran de contrôle à la caméra et de tenir à bout de main l’ensemble de manière très agréable.
La FXR-X3000R dispose de trois Led rouges (une dessus, une dessous l’objectif et une à l’arrière) qui permettent de contrôler, sous n’importe quel angle, que vous êtes bien en train de filmer. Les produits concurrents se contentant bien souvent d’une seule Led de « rec », parfois malencontreusement installée sur le devant de la caméra.
Comme c’est souvent le cas pour les action cam, la Sony pâtit d’une autonomie relativement limitée. En utilisation simultanée avec l’écran déporté, difficile de filmer plus d’une heure. En activant le mode avion (wifi, bluetooth, NFC et GPS éteints), nous pouvons espérer gagner davantage d’autonomie, mais naturellement au détriment du cadre.
La caméra filme en 4K/UHD 30/25/24p 100 Mbit/s, en Full HD 120/100p (100 Mbit/s/60 Mbit/s), en Full HD 60p/50p/30p/25p/24p (50 Mbit/s) et en HD 1280 x 720 240p/200p (100 Mbit/s/60 Mbit/s). La caméra offre donc de beaux ralentis. L’UHD est enregistré au format XAVCs. Il impose donc des cartes SDXC à fort débit.
Sony s’est, pour son action cam FDR-X3000R, montré peut-être un peu timoré quant au choix du capteur. Il s’agit d’un Exmor CMOS de 1/2,5” de 8,2 Mpx. C’est relativement peu, mais c’est sans doute suffisant pour filmer en mode 4K/UHD (3840 x 2160 px = 8,29 Mpx) et en Full HD.
Un système de stabilisation qui fait la différence
L’objectif Zeiss Tessar f/2,8 offre trois angles de champs. Un large (éq. 17 mm), un moyen (éq. 23 mm) et un étroit (éq. 32 mm). Il est possible de faire varier l’angle lorsque vous filmez en HD et en Full HD mais pas en 4K/UHD. Dans ce format, vous travaillez automatiquement en position 17 mm. La colorimétrie et le piqué des images procurées par la caméra sont assez similaires aux dernières générations de GoPro.
La grande force du Sony FDR-X3000R réside largement dans son système de stabilisation optique. Jusqu’à présent intégrée à la gamme des caméscopes Handycam, la stabilisation optique Sony, Balanced Optical SteadyShot, fait donc son entrée sur les action cam de la marque. Elle encaisse bien les vibrations, et parfois même des secousses assez prononcées. La stabilisation B.O.S.S. déplace à la fois l’objectif et le capteur. Les images sont donc de bonne qualité, en termes de stabilité.
De notre point de vue, le rapport qualité/prix et cette bonne fluidité des mouvements plaident assez nettement en faveur de l’outil japonais par rapport à ses concurrents directs.
* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #23, p.22. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur totalité.