Sony, qui pousse le 4K sur tous les marchés, compte bien, avec ces ceux modèles, contrer la concurrence des nouveaux entrants comme Canon ou Blackmagic. La PMW-F5 et la PMW-F55 sont deux modèles avec des caractéristiques qui devraient séduire les loueurs mais aussi et surtout les indépendants, car c’est vers cette population de professionnels que Sony a jeté son dévolu. La clef de voute de ces caméras repose, entre autres, sur un nouveau codec développé par Sony, le XAVC. Le développement de ce codec dont l’architecture est ouverte et pourra être reprise par d’autres constructeurs (éditeur de solution de montage, fabricant de carte d’acquisition, station d’étalonnage…) a pour ambition de démocratiser le 4K. Le XAVC doit encourager l’adoption du 4K dans des domaines autres que le cinéma, notamment dans la production de téléfilms, d’émissions de divertissement, de documentaires et de publicités.
« Le nouveau format XAVC renforce l’engagement de Sony à fournir des contenus de grande qualité sur le marché de la production générale » confie Takao Yoshikawa, Corporate Vice President chez Sony. « La qualité des films HDTV enregistrés en 4K est simplement stupéfiante et permet aux diffuseurs et aux sociétés de production d’établir rapidement un catalogue de contenus haut de gamme durables. »
En plus des applications traditionnelles pour le marché HDTV professionnel, le format XAVC de Sony a été conçu pour favoriser l’essor des contenus 4K dans les applications grand public. Le XAVC est un codec évolutif qui s’adapte en fonction de l’évolution des besoins des professionnels travaillant avec le 4K et des contenus HD High Frame Rate, 120P.
Basé sur les normes de l’industrie, le format XAVC de Sony exploite la norme MPEG-4 AVC/H.264 de niveau 5.2. XAVC offre une grande souplesse opérationnelle en matière de production de contenus, notamment pour le traitement des données proxy en résolution 4K, pour les codecs intra image et long GOP et pour la capacité d’infrastructure 1080/50P/60P.
Axé sur des principes clés comme l’optimisation des workflows, le format XAVC de Sony prend en charge les spécifications suivantes :
• 4K (4096 x 2160 et 3840 x 2160), résolution HD et Proxy
• Compression vidéo MPEG-4 AVC/H.264
• Profondeur de couleur de 10 et 8 bits
• Prise en charge de l’encapsulage MXF
• Échantillonnage des couleurs 4:2:0, 4:2:2, 4:4:4
Le codec XAVC vient prendre sa place entre le MPEG2 4.2.2 à 50 Mbps et le HDCAM SR MPEG4 SStp. Il vise un marché qui est plutôt orienté vers la télévision (documentaire, fiction, publicité) mais également celui du cinéma, pour ceux qui ne peuvent pas s’offrir la F65 !
PMW-F5 et PMW-F55, deux caméras modulaires
Les deux caméras ont été bâties autour du codec, et la beauté du concept est que ce dernier soit implémenté dans ces caméras : cela offre une très grande versatilité. Il est donc possible de gérer énormément de formats. Ce que Sony appelle le concept All in One, une caméra modulaire dans son approche et dans sa forme. Sony a réalisé un véritable tour de force en concevant un « chipset » qui sera présent dans les deux nouvelles caméras professionnelles mais aussi dans une gamme que Sony commercialisera pour le grand public et dans des produits tierces. Un processeur 4K multi codec, belle performance.
Le modèle PMW F5 est doté d’un capteur S 35 mm 4K CMOS capable d’enregistrer à 120 im/s en progressif, et qui pourra accepter les optiques en monture PL et FZ.
Le modèle PMW F55, outre les caractéristiques de la F5, peut enregistrer en interne en 4K. Il est doté d’un Global Shutter (qui limite les problèmes du rolling shutter), d’un gamut plus étendu et est capable d’enregistrer des images à 180 fps et 240 fps (sur enregistreur externe).
Il est important de préciser que sur les deux caméras, l’enregistrement en 4K et à des fréquences élevées ne pourra se faire que grâce à un enregistreur optionnel, le AXS-R5, capable d’absorber les très hauts-débits nécessaires pour le 4K à 240 images par seconde en progressif.
Physiquement les deux modèles sont identiques, le corps de la caméra est compact, modulaire, et totalement personnalisable selon les utilisations et les budgets.
De nouveaux supports d’enregistrement
Sony est coutumier du fait, et pour chaque nouveau format, la société lance un nouveau support d’enregistrement. Cette fois il y en a deux, avec tout d’abord une évolution du SxS. Le SxS Pro+, disponible en 64 Go et 128 Go, pourra servira en enregistrement interne pour la caméra F55, permettant d’enregistrer en XAVC 4K, XAVC 50p, XAVC HD HFR et SStP (Mastering). Pour les formats encore plus exigeants en bande passante, Sony a développé l’enregistreur AXS-R5 qui reçoit des cartes nouvelle génération, pour le moment d’une capacité de 512 Go, capables de soutenir un débit de 2,4 Gbps et pouvant enregistrer du 4K RAW jusqu’à 60P et du 2K RAW jusqu’à 240P.
L’enregistreur a été spécialement designé pour s’adapter parfaitement au corps de la caméra. Cela veut dire qu’il n’y a pas de câble externe, tout se raccorde facilement, sans risque et problème de connectique.
Sur le modèle F55, les ingénieurs de Sony ont imaginé la possibilité d’enregistrer sur la même carte SxS Pro+ un fichier XAVC 4K et MPEG2 HD 4.2.2. L’utilité est toute relative, mais permet d’utiliser le MPEG2 comme un proxy pour commencer son montage et de conformer en 4K une fois le montage fini. Toutefois il sera sans doute plus utile d’utiliser une carte pour un format et le second slot pour le format plus haut de gamme.
Les deux caméras pourront accepter les optiques en monture PL et FZ, des optiques disponibles auprès des grands fabricants mais comme Sony veut séduire les indépendants, la marque a décidé de sortir ses propres optiques. Cette nouvelle série F en monture PL, T 2.0 possède une bague de mise au point 240°. Il y aura 2 kits disponibles : un kit de 3 optiques et un kit de 6 optiques.
Pour regarder, visionner les images 4K, Sony propose le moniteur PVM-X300 de 30 pouces avec une résolution de 4096 x 2160 pixels.
Le PVM-X300 incorpore l’architecture technologique TRIMASTER de Sony. C’est la garantie d’une fidélité des couleurs et d’une très grande qualité d’image. Ces qualités en font le moniteur idéal pour la production cinéma 4K (monitoring sur plateau, rushes et édition), la production live 4K (contrôle de la caméra, prévisualisation des programmes) et la présentation 4K en temps réel.
Ce nouveau moniteur vidéo professionnel incorpore aussi un panneau 10 bits RVB et une commande d’uniformité. Il peut également afficher avec précision l’espace colorimétrique standard du secteur : ITU-R BT.709. Le PVM-X300 est par ailleurs doté de la technologie IPS (In Plane Switching) qui offre un plus grand angle de visualisation.
Son vaste éventail d’interfaces permet de connecter le PVM-X300 à pratiquement tous les équipements d’imagerie 4K et supporte divers modes d’affichage. Il offre, enfin, d’autres fonctions appréciables comme la Balance automatique des blancs* (pour la prise en charge des principaux analyseurs de couleurs du marché), une fonction d’assistance caméra (mise au point en couleur, zoom) et un son stéréo (haut-parleur stéréo, sortie ligne, prise jack pour écouteurs).
• 4 entrées 3G/HD-SDI avec sortie moniteur
• 4 entrées HDMI
• 2 entrées DisplayPort*
Il prend en charge des résolutions 4096×2160/24p et 3840×2160/24,25,30p* avec un unique câble HDMI. Le PVM-X300 offre aussi une fonctionnalité unique permettant l’évaluation du signal vidéo de 4096×2160/60p avec un unique câble HDMI s’il est connecté à la nouvelle caméra 4K F55 de Sony.
Le PVM-X300 peut incorporer un lecteur 4K optionnel pour la lecture de contenu 4K. Ce dernier permet d’utiliser les nouvelles cartes de mémoire haut débit « SxS PRO+ », qui prennent en charge l’enregistrement HFR 4K XAVC et HD XAVC, pour une visualisation rapide des images et des programmes 4K. Ce lecteur SxS devrait être commercialisé au printemps 2013.
Les options pour les deux caméras F5 et F55
Sony propose en option plusieurs viseurs : un modèle OLED avec un écran 0,7 pouces, d’une résolution de 1280 x 720 pixels. Pour ceux qui ne peuvent pas s’offrir ce modèle, seront également disponible le viseur DVF-L350, technologie LCD avec une résolution 960 x 540 pixels. Autre modèle, le DVF-L700 un écran 7 pouces de résolution de 1920 x 1080 pixels.
Pour les nouvelles caméras, Sony propose une nouvelle batterie, le modèle BP-FL75, qui a une durée deux fois plus longue, compacte qui s’intègre parfaitement avec les deux modèles.
Un workflow 4K
XAVC est conçu comme format ouvert avec un programme de licence disponible aux fabricants de l’industrie Broadcast et de production. Grâce à ce programme, les fabricants pourront développer leurs propres produits de pointe à fréquence d’image élevée. Les quatorze fabricants suivants ont l’intention de soutenir le format et les workflows XAVC de Sony :
• Développeur de systèmes de montage non linéaire : Adobe, Apple, Avid, Grass Valley, Quantel, Sony (Vegas Pro)
• Épreuves sur le lieu de tournage : Codex, Colorfront, MTI, YoYotta
• Étalonnage colorimétrique: Assimilate, FilmLight
• Solutions logicielles de codage : Rovi
• Cartes d’encodage : Matrox
Et « one more thing »
Outre le lancement de ces 2 modèles, Sony, qui a décidément envie d’occuper le devant de la scène 4K, a annoncé une mise à jour de la F65 3.0 qui sera disponible au premier trimestre 2013. Parmi les nouveautés, nous retrouvons quelques unes de celles disponibles en option pour la F5 ou F55, comme le viseur DVF EL-100 OLED, ou l’enregistreur AXS R5.
La F65 possède un capteur CMOS 8K et il sera possible, sur la nouvelle version, de pouvoir, en postproduction, être capable de créer des images 6K ou 8K en interpolant l’image raw full RVB. Pour cela les sociétés tierces devront bien évidemment également faire une mise à jour de leur outil, on pense notamment aux sociétés qui proposent des outils d’étalonnage colorimétrique. Parmi les autres nouvelles fonctions, le support du 120 P en RAW, et la possibilité d’adapter des optiques anamorphiques.
Enfin, le caméscope NEX-FS700E, qui est doté d’un capteur CMOS « Exmor » Super 35 4K (11,6 millions de pixels au total), pourra avec une simple mise à niveau optionnelle du firmware, produire un flux binaire 4K sur le port HD-SDI 3G. L’entrée HD-SDI 3G du module d’interface HXR-IFR5 assurera alors le transfert des données RAW 4K dans l’enregistreur AXS-R5 où elles seront enregistrées sur une carte de mémoire d’accès.
La sortie au format RAW 4K du NEX-FS700E se distingue par une résolution de 4096 x 2160 pixels et des fréquences de 23,98 p, 25 p, 29,97 p, 50 p et 59,94 p. Une fois les données RAW 4K enregistrées sur la carte de mémoire d’accès, le workflow est le même que pour le tout récent PMW-F5.
Le HXR-IFR5 et la mise à niveau de firmware optionnelle du NEX-FS700E, qui devraient être disponibles entre avril et juin 2013, mettront l’acquisition RAW 4K à la portée d’un bien plus large éventail d’utilisateurs.