Vous avez vu les Vœux 2019 de TF1 ou encore découvert le clip vidéo de Youssoupha et son titre Polaroïd Expérience ? Alors vous avez déjà eu un aperçu des facultés de Jarvis, le robot de motion control de Spline, en tant qu’opérateur de prise de vue, mais aussi en tant que comédien !
« Notre robot 6 axes est la clef de voûte de Spline. Nous possédons aussi notre propre département VFX et pouvons assurer la postproduction de nos prestations, nous avons l’ambition de devenir un acteur important de l’ingénierie visuelle, annonce Romain Bourzeix, gérant et co-fondateur du studio. L’ingénierie visuelle, c’est l’expertise et le savoir-faire permettant de produire des images irréalisables sans techniques et technologies originales et novatrices. »
Alors qu’en France des confrères de Spline ont aussi développé leur solution, en Europe et en France, les spécialistes de ce type de prestations ne sont pas légion. « Développer notre propre solution était à nos yeux une manière de proposer un nouvel outil flexible, alliant agilité, artistique, technologie, tournage et postproduction… »
Motion control : consommateur de R&D
Avant d’exploiter leur robot issu du monde de l’industrie, Spline a mis en place un programme de recherche et développement. À travers un cahier des charges précis élaboré en interne, Antoine Grasset, cofondateur du studio et directeur technique, mais aussi opérateur der Jarvis, insiste : « Il fallait adapter notre robot à l’exigence demandée par le travail de l’image, tant dans la rapidité de mise en place que la fluidité des mouvements… Des notions évidentes pour tout professionnel, mais qui, du point de vue technique demande des adaptations mécaniques avec l’usinage de pièces utilisées en tournage, et des développements software conséquents. » Vient ensuite la programmation pour une utilisation en production. À ce titre, Spline a développé une interface de commande qui permet en un temps record, de paramétrer à la fois les mouvements complexes, mais aussi de synchroniser le focus et d’autres déclencheurs externes. « L’objectif de ces développements est de répondre aux pressions croissantes en termes de budget et de délais de production. Aujourd’hui, nos solutions sont principalement demandées dans le secteur publicitaire ; nous avons d’ailleurs d’excellents retours. Nous souhaitons par ailleurs développer les usages en fiction » précise Antoine.
High-speed avec Phantom Veo 4K
Pour parachever son offre de prise de vue en motion control, il était nécessaire de proposer des prestations haute vitesse. « Motion control et high-speed est une combinaison parfaite pour créer des plans originaux et sensoriels, réaliser des plans techniques faisant appel aux SFX est notre ferme intérêt, raconte Romain Bourzeix. Nous nous sommes ainsi rapprochés de Magic Hour, avec qui nous avions pris contact au moment de la création de Spline, pour acquérir une Phantom Veo 4K. ». Une caméra « compacte et performante » selon Antoine Grasset, fixée sur Jarvis, elle permet d’effectuer des mouvements d’une grande liberté de par le peu d’espace occupé par son bloc principal.
Un robot ultra-mobile et cost-cutter
Si ces particularités ont pesé sur le choix de l’équipe de production de Yann-Arthus Bertrand pour une séquence de Woman, son long-métrage à venir coréalisé avec Anastasia Mikova ( sortie prévue en septembre 2019 ), le choix fut également motivé par les possibilités de mobilité et d’agilité du robot de Spline, et de sa rapidité de mise en place, élément vital en termes de coût qui séduit aussi les directeurs de production.
… Sur Woman , il s’agissait d’effectuer des plans ultra-précis en macro sur des corps de femmes. « Outre ce prestigieux projet, nous avons été séduits par la vision du réalisateur en tant qu’artiste, et sa démarche d’adapter la technique à l’artistique, laquelle est l’ambition de Spline, lance Romain Bourzeix, et non à l’artistique de s’adapter à la technique ! Vision beaucoup trop limitée et issue d’un pragmatisme exacerbé. Cependant du pragmatisme il en faut ! », se reprend Romain : entre deux tournages, notre solution de motion control a su séduire les applications événementielles, que nous devons aujourd’hui autant planifier que nos prestations de production. » À cet égard, Spline utilise une tête permettant de fixer un Smartphone lorsque la Phantom Veo 4K n’est pas de mise : « Les agences et les marques apprécient particulièrement Jarvis pour animer leurs soirées. Les visiteurs repartent ainsi avec leur story tournée en mouvements complexes, prête à être envoyée sur les réseaux sociaux. »
Lier pré-prod, tournage et post
Si Spline est déjà bien occupé, à travers Jarvis, mais aussi à travers son studio pour lequel la société investit dans de l’éclairage LED dernière génération en phase avec les exigences du motion control et du high-speed, la R&D continue. Notamment sur la voie de la « previs », Spline propose déjà à ses clients de pouvoir générer eux-mêmes la trajectoire de Jarvis, quel que soit le logiciel 3D qu’ils utilisent. « Nous gardons à l’esprit que le tournage doit être en lien avec la postproduction sur le plateau, poursuit Romain Bourzeix. Lier les trois silos que sont préprod-tournage-postprod est notre credo. Trop souvent isolés les uns des autres, ils sont générateurs de coûts supplémentaires que toute production peut et doit aujourd’hui éviter pour ne pas recourir au sempiternel “on verra ça en postprod”. »
Enfin, si les projets sont légions et bouillonnent chez Spline, le studio s’est fixé l’objectif d’apporter des solutions technologiques de pointe, d’ordinaire coûteuses, à des productions qui ne les auraient jamais envisagées : « Nous pouvons aujourd’hui intéresser la fiction pour des plans artistiquement complexes et des trajectoires élaborées. Avec la possibilité de préparer le tournage en amont et ainsi limiter les prises. » Reste à former des opérateurs, ce que Spline accepte déjà volontiers via les candidatures spontanées. L’équipe est aussi ouverte à des collaborations sur des sujets communs de développement. Le message est passé…