« Déployer une mise à jour majeure de la plate-forme technique telle celle effectuée par les équipes de Magic Hour pour les Studios de Marseille fut un très beau projet d’intégration », se souvient François Lefebvre, architecte solutions de Magic Hour. « Nous travaillons principalement sur la postproduction de Plus belle la vie, lance Virginie Izard, directrice de l’exploitation des Studios de Marseille, site de production situé au cœur du Pôle Media de La Belle de Mai. Partenaires depuis notre dernière mise à jour de 2010, nous avons naturellement confié cette évolution à Magic Hour et François Lefebvre, expert rompu à nos problématiques et contingences de production, lesquelles comptent une exploitation non stop 52 semaine par an. »
Captation grands capteurs
À ce titre, les matériels à destination des Studios de Marseille ont été configurés et testés dans les locaux de Magic Hour à Meudon pour être ensuite déployés durant deux week ends consécutifs de janvier 2016, à Marseille. « Ce projet a nécessité six semaines d’études et d’ingénierie en amont. À la fois pour l’établissement d’un document de spécifications détaillées préparant les phases de configuration, mais aussi celles d’intégration sur site. Pour, au final, mettre en place une architecture totalement opérationnelle dans le cadre d’une bascule immédiate », précise Ralph Chaloub, cofondateur de Magic Hour.
Le premier pas –de l’outil de production de Newen que sont les Studios de Marseille– vers cette évolution fut « le passage à des solutions de tournage à grand capteurs, rappelle Virginie Izard. Des Sony F55 qui, outre de travailler la profondeur de champ pour une qualité cinéma/fiction, permettent de saisir une image échantillonnée sur 10 bits, parfaitement adaptée pour la suite des traitements. »
Solutions 100 % Avid
Compte tenu de la cadence de production de la série et une nomenclature de séquences conséquente, « Plus belle la vie est sans doute une des rares fictions à avoir besoin d’Interplay, un PAM parfaitement adapté, précise la directrice d’exploitation, avec une migration sur des serveurs Dell R630 certifiés par Avid. » Point d’orgue de cette mise à jour : « une base de données plus fluide et plus facile à exploiter sans oublier un gain majeur en termes de temps de réponse », complète François Lefebvre.
Mais l’évolution passe aussi par des capacités de stockage accrues avec la migration d’un Avid Isis 7000 de 64 To vers un Isis 5500 de 192 To (soit 132 To utiles). Côté Media Composer, ce sont des versions 8.4.4 qui ont été choisies : 3 stations Media Composer avec boîtier Nitris DX missionnées pour l’ingest, tandis que trois stations Media Composer sont dédiées au montage image… Deux Media Composer + After Effects sont vouées au finishing. Enfin, l’exploitation technique dispose de trois Media Composer pour notamment les group clips, l’acquisition « tournages extérieurs », les PAD…
Nouveaux codecs
Si le passage de la captation en Sony F55 permet davantage de latitude artistique à la prise de vues, celle-ci se voit bien sûr renforcée par cette nouvelle plate-forme technique de postproduction. Notamment avec des machines et des softs plus puissants et « up-to-date » pour les années à venir, l’abandon du codec DNxHD120 et la généralisation du DNxHD185X, auparavant utilisé pour les seuls plans truqués.
« Nous sommes entrés dans un univers d’image encore plus qualitatif, note Virginie Izard, avec un codec moins compressé et un échantillonnage en 10 bits, libérant de fait de nouvelles possibilités à l’étalonnage. » Un étalonnage qui passe de Symphony « à la puissance de DaVinci Resolve, ajoute François Lefebvre. Sur une base SuperMicro 2GPU et une surface de contrôle Tangent Element. »
« Nous avons toutefois conservé notre Symphony pour équiper une station polyvalente 1 GPU Symphony/After Effects/DaVinci Resolve et panel Tangent Element, conclut Virginie Izard. Cette configuration hybride nous permet d’anticiper une potentielle demande de moyens supplémentaires. »
Enfin, la partie mix son aura, elle aussi, connu son lot d’évolutions, tant hardware que software, avec un passage d’Avid ProTools V8 à V12, un remplacement des interfaces synchro et audio et l’installation d’une carte HDX trois fois plus véloce que la précédente.
Avec une configuration et une architecture aussi puissantes qu’efficaces, les Studios de Marseille anticipent clairement leurs besoins pour les années à venir. Une fois encore, c’est sur l’expertise de Magic Hour qu’ils se sont tournés et ont renouvelé leur confiance pour acquérir et exploiter le meilleur d’Avid.