Les super ralentis ne sont plus l’apanage des films scientifiques et des crashs tests. Depuis plusieurs années, ils sont utilisés dans le sport. Les caméras haute-vitesse en numérique ont touché d’autres secteurs comme la pub et la fiction qui ont pris goût aux milles images par seconde.
Il y a deux ans, Sublab a créé un bureau en Espagne, à Barcelone, pour s’adresser au marché ibérique, notamment pour la production de films publicitaires. Désormais Sublab compte 5 personnes à temps complet sur les deux structures.
Originellement, la société était présente uniquement sur de la prestation de services. Depuis peu, Sublab développe ses propres outils et devient donc un constructeur à part entière en complément de son métier originel de loueur. La société possède 3 caméras Phantom Flex de Vision Research et une caméra Miro M320S. La Phantom Miro M320S reprend la majorité des fonctionnalités qui ont fait de la Flex, une référence sur le marché. Elle vient combler le vide laissé entre les caméras D-Cinema actuelles (25 i/s) et la Phantom Flex, et pourra, de surcroît, s’adapter à tout type de budget. Avec un capteur de 1920 x 1200 pixels et une vitesse variant de 24 à 1380 i/s, elle ouvre la voie à un large éventail de possibilités. La Miro réussit le tour de force de ne peser qu’un 1,4 kg, ce qui est exceptionnel pour une telle technologie. La caméra dispose d’un tout nouveau système de stockage amovible et unique sur le marché, les Cineflashs. Ceux-ci permettent de stocker plusieurs prises d’affilée en conservant le format natif de la camera, le RAW. Ce format permet de profiter de toute la puissance du capteur de la caméra, tout en laissant le maximum d’option de traitement en phase de post production et d’étalonnage.
R&D
Depuis un an, Sublab a mis en place un bureau d’étude composé d’ingénieurs et intégrateurs qui cherchent les solutions les plus concrètes et appropriées aux problématiques industrielles qui leurs sont soumises. L’objectif est de développer des outils liés bien évidemment à la prise de vue haute vitesse. Parmi les premiers projets, SpectR, qui a pour ambition de simplifier la prise de vue des caméras Phantom.
« Nous développons SpectR, une télécommande tactile pour les caméras Phantom, le but est de démocratiser un peu plus la prise de vue haute-vitesse en simplifiant les outils. Ce système a été conçu par des utilisateurs pour des utilisateurs », insiste Raoul Rodriguez.
SpectR se compose de plusieurs modules. Une télécommande iCU qui remote les caméras Phantom et qui a pour objectif de donner de l’intuitivité aux utilisateurs. Le projet a été présenté en avant première sur le stand de Vision Research lors d’IBC.
La télécommande se compose d’un écran tactile de 4,5″ et permet, grâce à une interface simple et intuitive, de contrôler les réglages de la caméra (6 presets) et de la motorisation de l’optique. Les différents paramètres peuvent être sauvegardés et partagés. Depuis la télécommande, il est possible de relire les images à différentes vitesses et différentes cadences. L’opérateur peut également sélectionner des Luts, des préférences colorimétriques. Autre produit développé par Sublab, iJOG, un jog qui se connecte à la télécommande iCU et qui permet de choisir facilement et tester la vitesse d’enregistrement, de relire les images, de changer l’iris et le focus. Pour piloter la caméra Phantom il faut lui associer une « break out box » qui permet de l’interfacer avec la télécommande iCU. Baptisée iBOB, elle gère les senseurs, les périphériques et est compatible avec toutes les caméras Vision Research. La télécommande sans fil fonctionne en 2,4 GHz à une distance de 1000 m en extérieur et 300 m en intérieur.
Enfin, Xcage pour Miro est un rig modulaire pour la caméra Miro qui combine légèreté et robustesse.
Des workflows adaptés aux marchés
La R&D est l’un des moteurs de Sublab, qui ne cesse d’améliorer les workflows et les fonctionnalités des caméras. La Phantom n’intègre pas d’origine la vision désanamorphosée. Afin d’offrir un confort de travail au réalisateur et au chef opérateur, Sublab a développé une solution software dans la caméra, ce qui permet de travailler avec des optiques Panavision anamorphique 2.1 et de voir le résultat en temps réel directement dans la visée et les moniteurs du plateau sans accessoires électroniques additionnels.
Ce développement a été réalisé spécifiquement pour que le réalisateur Bruno Aveillan et le directeur de la photographie Patrick Duroux puissent exploiter au maximum ces magnifiques optiques dans des conditions de tournages extrêmes et, grâce au Digital Lab, la vision et le contrôle des rushes désanamorphosés se font également en temps réel. Cette première mondiale fut utilisée sur le film réalisé pour Cartier par Bruno Aveillan et produit par Quad.
L’une des principales difficultés de la prise vue haute vitesse est la gestion des rushes. Il faut en effet transférer des images de la caméra vers du stockage. Ainsi Sublab a développé une technologie de déchargement des rushes via fibre optique, ce qui permet, notamment, de voir les rushes en temps réel.
Sublab travaille principalement pour le marché de la publicité et de la fiction, toutefois, depuis peu, la demande d’images hors du commun de projets interactifs pour le web se développe. « Nous sommes ouverts aux idées neuves et nous pouvons adapter nos budgets. Nous voyons les marques qui cherchent à se différencier sur le web », indique Raoul Rodriguez.
Parmi les réalisations récentes et spectaculaires qui illustrent le travail de Sublab, nous pouvons citer, Astérix et Obélix au service de sa majesté en 3D, Au bonheur des Ogres, Shanghai Belleville, et de nombreux films publicitaires pour Vuitton, Garnier, Paco Rabanne, Lexus…
Il y a également une demande du milieu industriel : « Comme nous faisons des prises de vues spéciales pour le cinéma et l’audiovisuel, cela intéresse le monde de l’industrie qui nous demande de travailler en mode projet. ».