Le ministère justifie sa décision concernant France 4 en avançant que dans « un contexte sanitaire qui demeure incertain, le report momentané de la fermeture d’une chaîne avec des programmes destinés à la jeunesse et pouvant servir de relais pédagogique complémentaire apparaît souhaitable ».
L’annonce du décalage à 2021 de la disparition de l’offre jeunesse du service public a été qualifiée par la Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques (SACD) « d’incompréhensible sursis ». Si la SACD se félicite que la ministre de la Culture ait compris, « à juste titre, que la survie de France 4 s’imposait dans l’immédiat », elle n’en appelle pas moins à poursuivre le combat « car l’avenir de France 4 mérite mieux que le sursis provisoire et inquiétant d’un an qui vient d’être acté. Ce sursis ne traduit ni une stratégie ni une ambition et encore moins le désir de doter le service public des moyens de s’adresser à la jeunesse. »
« Aucun groupe public n’a fait le choix désastreux de se séparer d’une chaîne hertzienne dédiée à la jeunesse », fait remarquer la SACD qui dit rejeter la perspective de la disparition de la chaîne et rester « pleinement mobilisée pour que la politique jeunesse de l’audiovisuel public puisse continuer à reposer, au-delà de cet horizon d’un an, sur deux jambes : une offre numérique renforcée, consolidée et étendue ; une chaîne hertzienne pour la jeunesse accessible à tous, partout et gratuitement. »
« Le maintien à plus long terme de France 4 n’interdit d’ailleurs pas une évolution de sa ligne éditoriale. Déjà esquissée dans le projet de Delphine Ernotte avant sa reconduction à la tête de France Télévisions pour 5 ans, la reconfiguration de France 4 autour d’une offre d’animation globalement confortée, mais aussi complétée par des programmes éducatifs et pédagogiques, ferait tout à fait sens pour la chaîne qui a été la plus grande école de France durant près de 3 mois », plaide la SACD.