Le savoir-faire d’Ad Valem, dans le giron de TDF depuis le 28 septembre 2015, repose sur trois piliers : la connectivité dans les stades et lieux événementiels, la gestion souple et puissante de l’interconnexion entre chaînes et prestataires et la captation satellitaire. Trois arguments qui séduisent les diffuseurs, tout en allant dans le sens de l’histoire, car aujourd’hui les méthodes de production et de diffusion évoluent, les budgets sont globalement à la baisse. Il faut être capable de proposer des services souples et financièrement adaptés aux contraintes du marché.
Ad Valem possède un savoir faire mixte sur les liaisons hybrides satellitaire et fibre. La société a notamment fibré tous les stades en France. Un boîtier est présent dans les stades permettant de rapatrier le flux vidéo vers l’éditeur. Ce réseau AVNIX est l’élément qui a concouru sans conteste à la reprise des activités d’Ad Valem par TDF.
Le réseau AVNIX s’adosse désormais au réseau RUHD de TDF. Il est présent dans 150 points, dont des sites institutionnels comme l’Elysée, l’Assemblée nationale, mais surtout dans les lieux d’événements sportifs, dont vingt-et-un stades de Ligue 1, vingt stades de Ligue-2, quinze stades du Top 14 et l’Accor Hôtel Arena.
Ad Valem a inventé ce concept de cars SNG très mobiles et compacts équipés de moyens satellitaires et fibre. Cela permet de bénéficier du meilleur des deux mondes, de pouvoir utiliser l’une ou l’autre technologie, voire les deux lorsqu’il faut sécuriser la transmission. En pratique, le flux SDI de la réalisation arrive dans le car Ad Valem, il est encodé puis distribué en IP via le backbone Completel MPLS/VPLS ; le site Ad Valem reçoit le flux via une liaison 10 Gig Ethernet et redistribue les contenus à ses clients finaux. Ad Valem dispose de cinq cars SNG hybrides ; ils sont envoyés pour des matchs importants.
Lorsqu’il s’agit de compétitions moins stratégiques Ad Valem confie au prestataire de la captation vidéo unfly case permettant de se brancher sur le coffret Ad Valem. Les câbles fibre ont été conçus et fabriqués par Ad Valem (1 000 m de fibre par véhicule). Actuellement il y a une liaison de 120 Mb/s (4 flux de 30 Mb/s) au départ de ces différents points de présence. Le fait de travailler en mode IP sur fibre, outre l’acheminement de la vidéo, permet de faire bénéficier les clients d’autres services gratuits compris dans l’offre, comme un réseau d’ordre quatre fils en full duplex entre le lieu de l’événement et le client. Sur place, ils ont également l’accès à Internet.
Une régie centralisée
Ad Valem, sur son site de Saint-Denis, possède une régie finale de contrôle permettant de gérer de manière optimisée les bookings des chaînes et de faciliter l’interconnexion entre les éditeurs. Enfin, la société y assure également de la captation satellitaire comme elle le fait pour Canal+, pour la Formule 1 (redistribution vers les abonnés de Canal+).
Ces différents points ont été déterminants dans la reprise, comme l’évoque Franck Langrand, directeur de la division Audiovisuel de TDF : « Ad Valem vient parfaitement compléter notre offre de diffusion ; surtout, nous partons d’un portefeuille important de clients existants. Notre objectif est de mutualiser cette offre avec les moyens de TDF. Nous faisons déjà 15 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le transport, notamment pour la TNT. Cette acquisition va nous permettre de diminuer les coûts et augmenter nos capacités de diffusion. Désormais, nous allons pouvoir proposer une offre de Remote Production plus conséquente, notamment en allégeant les équipes techniques grâce au fibrage des stades. »
Les clients abonnés aux services d’Ad Valem peuvent facilement réserver leurs contributions satellitaires grâce à un outil de réservation conçu par Ad Valem. La société gère la diffusion des chaînes du groupe NRJ et a une activité importante sur la retransmission événementielle. « Les clients utilisent largement nos services, car nous avons mis en place une tarification forfaitaire. Ils ont la main sur le booking. La partie playout va partir chez Arkena », confirme Franck Langrand.
TDF étudie actuellement la possibilité d’accroître le débit dans les stades, ce qui permettra justement le déploiement d’offres de Remote Production et, en dehors des stades et autres arènes sportives, ce seront les lieux de concerts et d’événements qui seront également fibrés, comme c’est déjà le cas pour l’Olympia.
« En augmentant la bande passante dans ces différents lieux, nous sommes capables d’offrir du wi-fi à l’ensemble des spectateurs présents. Il faut que les différents acteurs y trouvent leur compte, mais nous pensons que de plus en plus d’organisateurs d’événements, de clubs sportifs, de détenteurs de droits proposeront aux spectateurs de pouvoir suivre, sur leurs smartphones ou tablettes, d’autres angles de prises de vues et des données additionnelles », estime Franck Langrand.
À terme, TDF va regrouper les moyens techniques d’Ad Valem sur son site de Romainville et conserver des équipes dédiées d’une vingtaine de personnes. En termes de moyens techniques, TDF a agrandi son téléport de Nantes qui, désormais, dispose de vingt antennes motorisées capables de gérer quatre cents flux permanents. Ad Valem commercialisera les services de TDF via un contrat de service interne.