Test caméra GoPro Hero 3 / Black Edition

Une véritable Action-Cam surdouée ou une super Pocket Camera tendance ?
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En marge de notre papier sur l’entreprise GoPro et son succès express interplanétaire, MédiaKwest s’est évidemment jeté sur la caméra GoPro Hero3 afin de la tester pendant plusieurs jours et semaines dans divers environnements. GoPro a annoncé tout de go que cette évolution dépassait tout ce qui avait été créé par l’entreprise durant ces cinq dernières années. Qu’en est-il sur le terrain ?

Plantons le décor. GoPro n’a pas 25 modèles dans sa gamme car, à l’instar d’une marque comme Apple, une seule référence suffit, déclinée en plusieurs générations de produits. À l’heure de ces mots, GoPro en est à la troisième génération de ses caméras baptisées Hero. Comme vous vous en doutez, l’entité annonce fièrement que tout a été revu à la hausse sur son nouveau modèle qui se voit proposé en quatre versions : Hero3 White, Hero3 Silver, Hero3 Black Edition, et Hero3 Black Edition (Surf). Nous avons décidé de tester la Black Edition Surf, car ce modèle est le plus complet de la référence Hero3 et le seul qui soit livré directement avec des accessoires aussi indispensables qu’un caisson étanche capable d’assurer la plongée jusqu’à 60 m, ainsi qu’une télécommande qui donne la possibilité de piloter la caméra en Wifi. La boite contient également des accessoires qui permettent d’arrimer la caméra via des fixations diverses : bras articulé tri directionnel, fixation plate via adhésif, fixation incurvée via adhésif, et boucles crochets.

Plus petite, encore plus légère, encore plus robuste, et annoncée comme plus performante.

S’il est très difficile d’obtenir de la part de GoPro des informations techniques quant au développement du produit et la nature même de ces composants, ce qui relève de l’ostentatoire est de se retrouver devant une caméra encore plus petite que ne l’était la précédente génération (réduction de tête de près de 30 %), doublée d’un poids allégé de 25 % et de caractéristiques techniques en hausse. Quand on connaît la finalité de ce type de produit, c’est-à-dire une utilisation très nomade qui tient le plus souvent de la prouesse sportive, il était important pour le fabricant de rendre sa caméra tout-terrain encore plus discrète et légère. L’appareil ne pèse désormais plus que 73 g, contre 98 g pour la précédente génération.

Si cette petite caméra tout-terrain tient magnifiquement au creux de la main, il faut aussi prendre conscience de l’aspect également compact de ses réglages et de sa manipulation. La Hero3 n’a pas la place suffisante pour proposer dix boutons de réglage, du coup, c’est un gros bouton central permet de la mettre en route, tandis qu’un autre permet d’enclencher l’enregistrement, il faudra jouer d’adresse afin de parvenir à pénétrer dans le menu à l’écran (diffusé par une petite lucarne LCD), dont la navigation sur l’interface n’est pas le point fort du produit. En effet, contrairement à de grandes marques d’électronique qui misent sur l’intuition et les commandes conviviales, on ne peut pas écrire que cette caméra assure un réglage aisé de ses modes et fonctions. De prime abord, ce qui manque à cette petite caméra est la possibilité de la régler via un ordinateur une fois qu’elle est connectée sur le port USB. Dans le cas présent, si cette connexion à un port USB est bel et bien une réalité, elle ne sert qu’au transfert des fichiers depuis la caméra vers l’ordinateur. Dommage. Du coup, nous ne vous cachons pas qu’il faut y aller à tâtons afin de régler correctement toutes les spécificités techniques, qui passent par le réglage impératif de ses spécifications quant à la captation des images.

Du 4K, oui, mais à 12 images/s en PAL !

Le point fort qui séduira les lecteurs de MédiaKwest est que la Hero3 Black se voit enfin compatible 24p. Dotée d’un capteur de 12 mégapixels, elle donne le choix des armes en permettant, notamment, de travailler en WVGA, 720p, 960p (50 et 120 images/s en PAL – ralentis), 1080p 1440p, 2,7K (25 ou 24p au choix)…et 4K (3840 x 2160, ou 4096 x 2160 !). Mais attention, concernant le 4K, cette petite caméra est certes capable de capter des images à cette définition, mais uniquement avec une cadence de 12 images par seconde en PAL. Ce qui signifie en clair, et sans décodeur, que certes il y aura bien à l’écran une image d’une définition 4K, mais qu’elle sera royalement saccadée, donc, absolument inexploitable (et nous l’avons évidemment expérimenté !).

Concernant l’optique, s’il a vraiment été très compliqué d’avoir des informations techniques, nous savons que l’ouverture de l’objectif est de f2,8 avec un angle de 170° en mode Ultra Wide (120° en Wide). L’ensemble est composé de six lentilles asphériques de haute qualité qui, selon GoPro, se marient à la perfection avec l’optique à lentille plate du boîtier étanche. Le but de la manœuvre étant évidemment d’éviter les distorsions et les flous optiques qui étaient légion sur les générations précédentes… À noter également, et cela a son importance, qu’il n’y a pas à notre connaissance de stabilisation optique sur ce modèle. En résumé, on a donc affaire à un mode 4K qui relève de l’anecdotique et à une absence de stabilisation optique ou numérique, ce qui ramène la Hero3 Black au niveau des certaines caméras performantes que l’on peut trouver chez d’autres fabricants. Cependant, GoPro a eu la bonne idée d’intégrer le mode Protune (à activer dans le menu) sur sa petite bestiole, qui a été conçu pour faciliter une post-production et des retouches numériques sur ordinateur. Il est synonyme d’un débit vidéo très élevé, donc gourmand en place et en énergie, mais qualitativement intéressant.

Concernant le mode photo, que l’on peut enclencher d’une simple pression sur le bouton principal, il assure jusqu’à 30 captures par seconde en mode rafale, et se voit équipé d’un excellent mode de prise de vue par intervalles, qui s’étend jusqu’à une prise de vue par minute. L’aspect bivalent vidéo/photo de cette petite caméra est un de ses gros points forts.

La botte secrète : compatible Wifi.

Parmi les points forts de cette nouvelle génération de caméras GoPro, la Hero3 Black Edition fait enfin ses premiers pas dans le monde du sans fil grâce à une compatibilité Wifi. Preuve en est faite avec la présence dans la boite du produit d’une télécommande riquiqui mais fort utile qui permet de piloter la caméra en Wifi. Elle est parfaitement étanche et assure notamment le contrôle d’un maximum de 50 petites caméras GoPro sur une distance de 180 m. Quand on sait que de nombreux studios hollywoodiens sont en pourparlers pour réaliser de nombreuses séquences d’action avec des dizaines de caméras GoPro, on saisit immédiatement l’importance d’une telle télécommande Wifi. Mais ce n’est pas tout. En utilisant l’application téléchargeable app/GoPro, l’utilisateur peut également prendre le contrôle de la caméra via un Smartphone ou une tablette (Apple ou Android). Plus intéressant encore, cette application donne accès à la prévisualisation de la scène captée directement sur l’écran du Smartphone ou de la tablette. Pratique.

Sur le terrain : entre le jouet ludique de luxe et la super caméra tout-terrain !

Cela fait des semaines que nous avons cette petite caméra sous les yeux, dans la poche, sur notre casque, etc., et que nous utilisons tous les accessoires, y compris en mode étanche. Après une mise en jambes qui n’a pas été facilitée par l’accès houleux aux divers réglages du menu – que nous persistons à ne pas trouver très user-friendly – l’heure est venue de compiler toutes nos réactions et conclusions.

On peut parler de résultats assez surprenants dans le sens où cette petite caméra a le chic pour se sortir de la plupart des situations avec tact et brio. Excepté quelques effets d’éblouissement et de surexposition qu’elle a visiblement du mal à gérer, la plupart des images captées en vidéo l’ont été avec des résultats tout à fait concluants. Nous avons cependant rapidement laissé de côté le mode 4K, car l’image très saccadée nous a vraiment déplu. À ce propos, nous avons justement beaucoup apprécié le fait que GoPro permette à l’utilisateur de choisir distinctement la définition de l’image ainsi que son débit en nombre de trames par seconde. Cette souplesse rendra beaucoup de services aux utilisateurs qui désirent, notamment, effectuer un montage et quelques trucages en post-production. Ils pourront directement adapter la captation à leur matériel ou/et leur desiderata.

La colorimétrie est assez saisissante, nous en voulons pour preuve la qualité des images filmées par beau temps avec un ciel bleu clair uniforme, accompagnées par un contraste qui s’est révélé flagrant. Concernant le piqué / définition, on a affaire à une image souvent assez impressionnante compte tenu de la compacité du produit et de son prix. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette dernière génération de GoPro est de plus en plus sollicitée lors de certains plans de films et de séries télé. Les résultats lors de la prise de vue en basse luminosité sont bons, dénotant une bonne gestion du bruit vidéo.

À l’usage, l’absence d’écran LCD de contrôle au dos de la caméra nous a beaucoup gênés. Il faut savoir que cet écran existe, mais qu’il s’agit d’un accessoire optionnel. L’utilisation du boîtier étanche relève du jeu d’enfant, et les images qui découlent de la plongée sous-marine sont le point fort de ce produit. Rappelons également que ce boîtier n’a pas pour unique fonction de permettre l’étanchéité de la caméra, il revêt l’habit d’une coque protectrice des chocs. En ce sens, nous ne saurions trop vous conseiller de n’utiliser la GoPro qu’avec ce boîtier livré sur la Hero3 Black Edition.

Le tableau n’est pas parfait, à commencer par une batterie dont nous trouvons l’autonomie très limitée, se situant aux environs d’une heure en mode vidéo haute définition. Cette autonomie chute encore lorsque l’on accroche l’écran LCD optionnel au dos de la caméra. Pire encore, si vous utilisez à la fois le mode Wifi, l’écran LCD optionnel, et que vous enclenchez l’enregistrement, l’autonomie peut ne pas dépasser 25 minutes. Vous voilà prévenus. Autre point discutable, il n’y a aucune vis pour la fixation d’un trépied et aucune entrée jack pour micro externe (adaptateur optionnel). Le son de la caméra par lui-même est tout à fait correct sans être exceptionnel. La GoPro enregistre en monophonie, en 48 kHz, avec une compression Apple AAC. La capacité de stockage peut s’étendre jusqu’à 64 GB sur une micro card SD.

En conclusion

 

La réputation de cette nouvelle génération de caméras GoPro n’est pas surfaite, car on a affaire un produit bien pensé, capable de devenir le partenaire privilégié de tous les sportifs, de certains cinéastes, et d’un public qui désire pousser à fond son expérience de capture des moments les plus agités de sa vie. Le choix dans la définition d’image ainsi que dans son débit est pour nous une des principales qualités de la Hero3, à laquelle il faut ajouter les accessoires quasi indispensables (caisson étanche, accessoires de fixation), et d’autres qu’il est selon nous important d’acquérir tel que l’écran LCD optionnel, qui assure une visualisation immédiate de ce qui se passe. Cela dit, le mode Wifi permet également cette prévisualisation sur un Smartphone ou une tablette, mais le Wifi est très énergivore. En mode photo, la GoPro s’est également montrée très performante, notamment dans son mode rafale. Il reste cependant à GoPro à plancher sur l’autonomie de sa petite bestiole, ainsi que sur ses réglages, que l’on ne peut effectuer que via un minuscule afficheur et sur deux touches, ce qui n’est pas ce qu’il y a de plus pratique. Pour l’heure, il est vrai que cette caméra GoPro est à la fois performante et très attachante. On a l’impression d’avoir entre les mains un gadget geek dont l’étonnante compacité relève de l’exploit, exploit qui est également au cœur de la qualité de la plupart des images visionnées.