« Channel in a box », pour qui ? pour quoi ?

Le concept de « Channel in a box » (CIAB) a été lancé il y a une quinzaine d’années avec l’objectif de regrouper, dans un boîtier unique, tous les outils pour assurer la diffusion d’une chaîne TV : un serveur vidéo, le générateur d’habillage graphique et l’automation. Destiné au départ à la diffusion de petites chaînes locales ou thématiques, son usage s’est élargi aux grands centres de diffusion pour assurer la redondance de la diffusion principale ou décliner des versions locales. Ses fonctions sont multiples. (1)
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Les premiers fabricants de systèmes CIAB comme PlayBox, VSN ou Publitronic, racheté depuis par Grass Valley, utilisaient une plate-forme de type PC intégrant, dans un premier temps, le stockage vidéo et la gestion d’une play-list simplifiée. Avec la montée en puissance des cartes graphiques, des éléments d’habillage ont été ajoutés à la vidéo (logo, bandeaux d’information, coming next…).

De leur côté, les constructeurs traditionnels d’équipements broadcast (Harmonic, Grass Valley, Imagine Communications, entre autres) mettaient en place des systèmes de diffusion en associant des équipements distincts (serveurs, générateurs graphiques, mélangeur de continuité) câblés en SDI et pilotés par une automation externe. Avec la montée en puissance des plates-formes hardware, ils ont regroupé, dans un seul châssis électronique, le serveur vidéo avec son stockage, des entrées SDI pour un système d’ingest ou insérer des sources « live », un DVE et des processeurs graphiques pour l’habillage et, enfin, une automation pour gérer la diffusion.

Cette association des fonctions de diffusion dans un boîtier unique de une à trois unités de rack présente de nombreux avantages : simplification du câblage, installation plus rapide, volume limité en baie et réduction de la consommation électrique. Ainsi, Harmonic annonce pour son CIAB Spectrum une consommation de 45 watts par canal diffusé.

Pour insérer des émissions en direct dans la programmation, les systèmes CIAB sont pourvus d’une ou plusieurs entrées vidéo. Celles-ci servent aussi pour l’ingest de contenus dans des petits systèmes quand le stockage est interne. Mais pour des canaux gérés dans un centre de diffusion plus large, on préférera souvent raccorder le CIAB à un NAS ou à un SAN, son stockage interne faisant alors office de mémoire cache avant la mise à l’antenne. Dans une vision plus large, le système ITX de Grass Valley s’interface avec des services de livraison de contenus comme Path Fire, Pitch Blue, Masstech ou SGL.

La plupart des systèmes CIAB sont équipés de plusieurs sorties SDI (d’une à quatre selon les modèles). Selon la puissance du système, cela permet de gérer jusqu’à quatre canaux séparés à partir de la même unité. Deux sorties pourront être associées pour fournir un signal simulcast en HD et en SD avec un habillage adapté si le système est pourvu de deux moteurs graphiques indépendants. Ou, autre possibilité, avec une sortie complète « habillée » et la seconde en clean feed pour un enregistrement, un time delay ou une version linguistique adaptée.

Snell Advanced Media (SAM) intègre dans son système ICE une vraie grille vidéo intégrant les entrées/sorties physiques du système et tous les modules de traitement internes. Cela permet, par exemple, de reboucler une sortie vers une entrée pour démultiplier toutes les configurations de diffusion (simulcast, versions locales, multidiffusion décalée…).

On constate d’ailleurs deux stratégies dans l’évolution des produits. D’un côté les constructeurs d’équipements broadcast jouent la carte de la complémentarité avec le reste de leur catalogue. Dans un centre de diffusion multichaînes, les CIAB sont associés aux gros systèmes des chaînes premium et sont réservés aux chaînes thématiques, aux décrochages locaux ou à la diffusion avec décalage horaire. Un outil unique d’automation et de supervision facilite le travail des équipes techniques.

À contrario, les acteurs parvenus sur ce marché par la mise en place de petits serveurs enrichis en CIAB ont d’abord visé le marché des chaînes locales, puis ont enrichi leur système en le couplant à d’autres unités hardware pour gérer le « traffic », préparer les contenus et gérer leur transfert entre plusieurs unités de CIAB, détecter les alarmes en sécurisant le système. Leur catalogue s’élargit sans cesse avec de nouvelles fonctions associées au CIAB de base.

 

(1)Cet article est extrait de « Les systèmes de diffusion « Channel in a box », en route vers l’IP et le cloud » paru en intégralité, pour la première fois, dans Mediakwest #15, p46-50. Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage )pour recevoir, dès leur sortie, nos articles dans leur totalité

 

Demain la suite avec Channel In a Box: une offre multiple et diversifiée…