Après avoir souligné avec enthousiasme combien la fiction française est plébiscitée et reconnue au-delà des frontières ( cf. la récente étude de TV France International concernant les exportations de programmes français en 2019) , elle a détaillé la liste des outils mis en place par le gouvernement pour accompagner la filière en cette période chaotique, ceci dans le cadre d’un plan de relance pour le cinéma et l’audiovisuel doté d’un budget de 165 millions d’euros….
L’une des premières mesures a été la mise en place d’un fond de garantie et d’indemnisation de 100 millions d’euros financé par l’État et les assureurs pour accompagner la reprise des tournages dans le secteur audiovisuel. Cette mesure, efficace et exemplaire, a depuis servi de modèle dans d’autres pays européens et la ministre travaille actuellement à la réplique ce mécanisme de garantie pour les programmes de flux.
Les entreprises audiovisuelles du service public bénéficient par ailleurs d’une dotation de 70 millions d’euros qui a vocation poursuivre leur travail avec les producteurs dans la continuité et dans les meilleures conditions.
Un CNC boosté…
Roselyne Bachelot est ensuite revenue dans le détail sur l’enveloppe d’accompagnement à la reprise que le gouvernement consacre aux industries audiovisuelles. Dans un buget culture doté de deux milliards d’euros, 165 millions d’euros sont attribués CNC pour les filières audiovisuelles et cinéma. Au sein de ce budget, 50 millions sont alloués au renflouement de l’institution, qui depuis l’arrivée de la crise de la covid 19 a connu des pertes de recettes fiscales colossales notamment en raison de la fermeture des cinémas. L’enveloppe servira aussi à renforcer certains mécanismes comme l’aide au soutien automatique qui sera revalorisé de 10%.
Plus de 100 millions seront par ailleurs affectés à de nouvelles mesures d’accompagnement de la filière audiovisuelle…
Le soutien des talents émergents fera partie des nouvelles lignes stratégiques du CNC avec un nouveau fonds de 4 millions d’euros destiné aux jeunes diplômés via un mécanisme de bourse « Jeunes Talents ».
Il est à noter que 10 millions d’euros seront consacrés à la modernisation des industries techniques, notamment à la modernisation des plateaux de tournage comme l’avait déjà annoncé Dominique Boutonnat, Président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), au début de l’année lors du Micro Salon de l’AFC… « Cette modernisation devra s’inscrire dans une économie durable et responsable », a souligné la ministre.
Cap sur la croissance Internationale…
Roselyne Bachelot a également annoncé un renforcement du soutien automatique à l’exportation et la création en 2021 d’une Maison de l’export mais aussi un renforcement des mécanismes de soutien au doublage et de nouveaux moyens pour attirer les tournages de séries internationales en France.
Ces multiples mesures ainsi que l’arrivée programmée de la transposition de la directive SMA pour début 2021 (avec son ambition d’une contribution au financement de la production audiovisuelle française de la part des plateformes américaines) devraient favoriser une relative relance du secteur estime la ministre.
“La transposition de la directive SMA et sa mise en oeuvre programmée en Janvier n’est que le premier étage de le révision de notre système de financement audiovisuel” a-t-elle prévenu avant de mentionner deux autres chantiers qui lui tiennent à cœur : celui de la parité et celui du développement durable… La suite au prochain épisode !
“Le soutien et le renforcement de l’attractivité de la filière sont plus que jamais indispensables en cette période si particulière pour l’écosystème des industries techniques ” a mentionné le lendemain la FICAM (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia) dans un communiqué avant de remercier l’ensemble du Gouvernement et en particulier Roselyne Bachelot, ainsi que Dominique Boutonnat et ses équipes au CNC pour leur soutien constant…. ” La situation d’urgence dans laquelle se trouvent les entreprises techniques du cinéma et de l’audiovisuel nécessite de telles mesures exceptionnelles et, compte tenu des fortes variations d’activités dans les mois à venir, celles-ci devront être maintenues voire renforcées dans la durée, au même titre que le maintien de l’activité partielle à taux plein et l’extension de l’exonération de cotisations sociales sur 2021, afin de limiter autant que possible les dommages économiques et sociaux pour nos entreprises et nos salariés permanents et intermittents”, a complété Jean-Yves Mirski, Délégué Général, au nom de la fédération…