Une enquête d’UP3D et d’AlloCiné sur la perception du relief par les spectateurs

L'idée a été lancée en 2010. « L'étude effectuée avec AlloCiné a pour objectif d'acquérir une connaissance des sensations du spectateur de façon à ce que l'industrie technique en profite », explique Sylvain Grain, UP3D. La rencontre entre UP3D et AlloCiné a eu lieu quelques mois après la sortie d'Avatar alors que l'intérêt porté par ce film a été vite émoussé suite à la sortie de films S3D de moins bonne facture. La première étude faite exclusivement en ligne et assurée du 2 au juillet 2010 a réuni sur le territoire français 2 000 répondants de 15 à 34 ans. Fanette Jobard d'AlloCiné a souhaité poursuivre l'étude pour lui donner un caractère international et approcher au plus près des évolutions de la perception de la stéréoscopie. La seconde étude, réitérée en ligne du 15 juin au 8 juillet 2011, a recueilli 11 867 répondants âgés de 15 à 64 ans. Elle a été menée conjointement avec Filmstarts sur l'Allemagne et SensaCine en Espagne (la participation a été plus forte en Allemagne qu'en Espagne). Sur le territoire français, l'étude a poussé un peu plus loin les critères d'analyse prenant en compte le fait que les répondants résidaient pour 30 % d'entre eux en Île-de-France et 70 % en province.
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À la question : Auriez-vous préféré voir le film en 2D ou en S3D, 80 % des spectateurs ayant vu le film en S3D auraient préféré le voir en 2D. Les raisons évoquées sont avant tout liées au coût plus élevé de la place de cinéma pour un spectacle S3D, suivies du poids ressenti des lunettes encore trop lourdes pour un quart des répondants. Près de 60 % des spectateurs portant des lunettes de vue ont été gênés par le port de lunettes par-dessus. La perte de luminosité vient ensuite pour 15 % des spectateurs, à égalité avec la migraine. Les derniers 10 % sont liés à la présence d’handicaps visuels.

Les spectateurs se sentent davantage gênés par le port des lunettes lorsque celles-ci sont en technologie active. Cependant, les spectateurs donnent une note plus élevée à un film S3D vu en lunettes actives que ceux ayant vu le film en technologie passive. Sur cet échantillon de répondants, les lunettes actives sont les plus portées en Espagne (44 %, puis la France 33 % et l’Allemagne 22 %). « Les technologies de lunettes actives et passives tendent à se lisser aujourd’hui et feront reculer cette perception », remarque Sylvain Grain.

Notons que le spectateur préfère un film tourné en S3D à un film converti même si aujourd’hui le mélange des deux devient plus habituel. Profitant de l’affinement des techniques, la distinction est plus difficile à faire.

Et puis, contrairement aux préconisations, les spectateurs – probablement les plus jeunes – préfèrent se placer dans le triangle central des premiers rangs, souhaitant voir de plus nombreux jaillissements.

Alors que reste-t-il de la sensation « d’émerveillement » ? Les films d’animation en relief sont mieux perçus que les films en prise de vues réelles, l’image de synthèse étant déjà habituelle ! Rappelons toutefois qu’un bon scénario prenant en compte le relief est le socle indispensable d’une véritable compréhension du spectacle.

Enfin, les répondants sont prêts à profiter d’un bon spectacle en salle (60 %) bien plus que sur tout autre support. Vient ensuite la télévision S3D sans lunettes bien avant la console de jeu !

UP3D et AlloCiné ne s’arrêtent pas là. L’étude prochaine portera sur une sortie de films en hiver, les choix de récits différant des films sortant en été. Elle s’étendra plus largement encore sur le Brésil, la Turquie, le Royaume-Uni et sera renouvelée.