Une nouvelle vision dans le monde des actioncams

L'offre en matière de caméras embarquées ne cesse de croître, avec l'apparition continue de nouveaux modèles, ce qui pousse les marques à proposer des produits de plus en plus innovants pour se démarquer dans ce milieu. Parmi elles Kodak, qui a désormais complètement tourné la page de la pellicule et qui se lance dans le secteur avec un concept original : mettre la vision à 360° dans les mains de tous. C'est le cas avec la caméra PixPro SP-360, développée par JK Imaging, qui vient en complément de la SP1, de conception plus traditionnelle.
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La PixPro SP-360 est un petit cube jaune et noir, de 4 cm de côté, surmonté d’une lentille semi-sphérique qui agit comme un méga fish-eye, offrant un angle de vue panoramique de 360°. Elle est équipée d’un capteur MOS de 1/2,33″ et 16 Mégapixels, qui permet de filmer en Full HD à 30 images par seconde, de doubler cette cadence en HD Ready (720p) et de monter à 120 images par seconde en 480p pour un usage web uniquement. L’accent n’est donc pas mis sur des couples taille d’image/cadence élevés, plébiscités en sport pour ralentir des actions, mais plutôt sur les expériences visuelles liées à cette lentille à 360°. Elle propose ainsi cinq modes de prise de vue, photo ou vidéo : carrée, sphérique, anneau, dichotomie, panorama pour varier les sensations. Notons que, pour une majorité de ces modes, les vidéos sont carrées, soit en 1440×1440, à une cadence de 30 images par seconde. Elles s’enregistrent dans un format mp4 au codec h264 sur carte micro-SD.

 

Il est donc possible de varier les visions en navigant d’un mode à l’autre sur la caméra, pour obtenir une vue frontale à grand angle (214°) typique des actioncams, en format carré ou 16/9e, mais surtout des vues plus originales jouant avec le 360°. Parmi elles, la vue sphérique crée une image ronde donnant la vision de tout ce qui se trouve tout autour de la caméra, l’anneau qui affiche un panoramique sur un support circulaire, la dichotomie qui scinde l’image en deux bandes horizontales pour voir simultanément devant et derrière la caméra, ou encore le panorama qui reproduit sur un mince bandeau l’ensemble de la vue circulaire. Ces effets sont produits de manière logicielle à partir d’une image carrée contenant les informations captées par la lentille fisheye, ce qui permet de choisir à posteriori quelle vision on souhaite appliquer grâce au logiciel PixPro SP360. Des modes supplémentaires sont alors proposés, comme le quartage qui coupe l’image en quatre parties, ou encore le dôme qui génère un volume sur lequel s’affiche l’image sphérique.

Le logiciel permet en outre de marquer un rush avec des points d’entrée et de sortie, de lui appliquer l’effet de vision panoramique choisi en sélectionnant le cadrage, éventuellement de retoucher légèrement l’image, et d’exporter la sélection dans un format h264, en 1280×960 pixels, à une cadence de 30 images par seconde. Bien entendu, selon les modes choisis, la qualité d’image peut être dégradée puisqu’un upscaling sera nécessaire. On peut ainsi regretter que les résolutions proposées ne soient pas meilleures, mais on peut imaginer que les versions prochaines seront équipées de plus grands capteurs, pour une meilleure définition.

Ces différents modes permettent donc des prises de vue originales, qui sont attrayantes surtout quand il y a des éléments hauts autour du cadreur (par exemple une forêt) ou de l’action de tous les côtés. Les vidéos s’intègrent peut-être difficilement dans un film « classique » mais prennent leur intérêt sur le net, grâce notamment au player 360 de YouTube, dans lequel le spectateur peut choisir quelle partie de l’image il souhaite afficher, ou encore avec des lunettes Oculus. La vision à 360° prend alors toute sa dimension avec une réelle immersion du spectateur.

Outre ses spécificités techniques, la PixPro SP360 est de construction robuste, garantissant une résistance aux éclaboussures, aux chutes de moins de deux mètres et à des températures descendant jusqu’à -10°C. Pour l’avoir testée dans l’hiver alaskan, je peux attester qu’elle résiste bien au froid, de même que sa batterie donnée pour trois heures d’enregistrement. Pour un usage totalement immergé dans l’eau, un boîtier étanche vient en complément, qui augmente toutefois considérablement le poids et l’encombrement de la caméra.

Un mini écran LCD permet de naviguer dans les menus, et une application iOs et Android offre la possibilité de piloter la caméra sur son smartphone avec un retour vidéo, en utilisant une connexion wifi. Pratique, mais à éviter si l’on souhaite économiser la batterie, comme sur toute actioncam.

 

Un kit complet

Autre point fort, le packaging est très complet, comprenant une foule d’accessoires variés, allant des plus indispensables comme une housse, des bouchons d’objectifs ou un chargeur de batterie externe, jusqu’aux attaches dédiées à divers équipements sportifs : patches pour casques, pince pour tige, harnais, etc. On est là bien loin de la concurrence qui propose tout cela en achat séparé.

C’est néanmoins dans une utilisation sportive que l’ergonomie de la caméra s’avère la moins convaincante. Pour être fixée à un casque, elle doit être dans son caisson sur le dessus de la tête, avec une protubérance et un poids importants. Les boutons sont petits et rapprochés, ce qui rend malaisé pour le sportif de déclencher l’enregistrement lui-même, surtout avec des gants. Il est donc plus facile de l’utiliser sur une perche ou sur un guidon de vélo, et le rendu visuel est plus riche car le sportif est alors visible dans l’image.

Un mode de détection de mouvement lance l’enregistrement au passage d’un objet dans le champ, et le stoppe après dix secondes d’inactivité. Pratique pour poser la caméra sur le passage d’un athlète, à tester en vidéo animalière.

En plus des fonctions vidéo, la caméra prend aussi des images fixes, à l’unité en 10Mpixels ou en rafale de dix images par seconde. Il manquerait un retardateur pour pouvoir poser la caméra sur un support et laisser le temps au cadreur de s’éloigner, la vision à 360° lui laissant peu d’espace pour se cacher.

Un mode permet d’enregistrer des timelapses, qui sont compilés directement dans un fichier vidéo en 1440×1440, et ne permettent pas d’accéder aux photos individuelles. Cela est plus aisé pour un usage familial et permet de choisir à posteriori le mode de prise de vue panoramique comme pour les autres vidéos, mais c’est un peu regrettable pour les professionnels de ne pas pouvoir bénéficier des images fixes indépendamment.

La PixPro SP360 est un produit prometteur et très bon marché, à seulement 350 € TTC, accessoires inclus. Cette caméra offre des visions originales, qu’il est rassurant de pouvoir changer en post-production grâce au logiciel associé. Elle est peut-être à utiliser de manière différente des caméras classiques, dans des montages dédiés à l’expérience panoramique, mais elle ouvre une voie qu’il faut sans doute continuer à explorer, d’autant plus qu’il existe maintenant des players pour profiter réellement d’une vision à 360°, afin de proposer des prises de vue novatrices et de nouvelles expériences au spectateur.