En mobilité, la gamme Hewlett Packard ZBook G10 est séparée en 4 familles, ZBook Firefly G10, ZBook Power G10, ZBook Studio G10 et le vaisseau amiral, ZBook Fury G10. C’est la version Firefly, porte d’entrée de cette série, qui nous a été confié, équipée de son écran 16 pouces full HD (1920*1080 pixels). Une version 14 pouces est également disponible.
Il s’agit d’une machine au design affirmé pour la mobilité qui s’exprime via une grande légèreté, une ergonomie bien pensée et un bruit maîtrisé pour des utilisateurs concepteurs ou créatifs exigeants. Pour équilibrer ce compromis, le choix des composants est forcément critique dans la maîtrise de la consommation et la proposition d’une puissance de travail suffisante.
Déballage
Le portable est livré dans un emballage entièrement cartonné assez discret; l’ensemble pèse 2,8 kilogrammes. La légèreté de la station de travail est marquante dès la première prise en main. La faible épaisseur de 1.92 cm et le dessin élégant de la tranche du G10 Firefly contribuent à un ressenti positif. Sur la gauche du portable l’utilisateur dispose de 2 ports Thunderbolt 4 avec USB4 Type-C (vitesse de transfert de 40 Gbit/s, alimentation USB, DisplayPort 1.4) ainsi qu’une prise HDMI 2.0b. Deux connecteurs USB Type-A SuperSpeed (vitesse de transfert de 5 Gbit/s) sont répartis entre les côtés gauche et droit où l’on trouve également une prise jack micro/casque 3,5mm. Conçu sur une base améliorée des notebooks haut de gamme de la marque; le châssis du ZBook Firefly est en aluminium. De nombreux plastiques internes sont recyclés et/ou d’origine océanique.
Prise en main
Le ZBook G10 Firefly s’ouvre facilement d’une seule main. La qualité de la charnière, pièce centrale dans l’appréciation de la qualité d’une station de travail portable inspire confiance. L’écran peut quasiment s’ouvrir à l’horizontal à 180 degrés. Une vingtaine de secondes suffisent dès l’appui sur le bouton “ON” pour débuter une session. L’utilisateur est reconnu par son visage, un mot de passe ou l’apposition de son doigt sur le lecteur d’empreinte. Le touché du clavier rétroéclairé HP Premium Quiet est véritablement bon. L’excursion des touches DuraKeys est bien équilibrée, et on peut les manipuler en toute discrétion sans déranger son entourage. Résistant aux éclaboussures et équipé d’un trou de drainage, le clavier dispose d’un très utile pavé numérique sur la version 16 pouces du Firefly. Le Pavé tactile en verre est également agréable, les gestes multipoints sont pris en compte et les clics gauche et droit facilement accessibles. Il ne semble pas trop sensible aux traces de doigts.
Configuration et tarif
A l’heure de la rédaction de ces lignes, le plus abordable des ZBook Firefly proposé sur le site internet de Hewlett Packard est monétisé juste en dessous de 2000 euros. Il est équipé d’un processeur intel core i7 1355U de 13ème génération, épaulé par 16Go de RAM, un SSD de 512 Go NVMe TLC (triple level cell) et un écran 16 pouces 16:10 WUXGA Full HD (1920×1200). L’écran IPS de 250 Nits est propulsé par une carte graphique RTX A500 avec 4Go de RAM. Le modèle en notre possession, pour un peu moins de 2200 euros, passe à 32 Go de RAM. Le disque dur NVMe 4.0×4 installé dans une fente M2 est un modèle 1To Hynix PC801 qui obtient de très honorables résultats sur les benchmarks. Nous avons vérifié son efficacité à l’aide du logiciel AJA System test et obtenu des débits oscillant entre 3000 et 4000 MB/sec.
Un compromis qui balance vers la légèreté
Les concepteurs de stations de travail portables sont des optimisateurs de compromis dans un triptyque légèreté-prix-puissance. Nous avons mesuré un poids de 1924 grammes à vide et de 2262 grammes en y ajoutant son chargeur. Le processeur Intel 1355u est armé de 10 cœurs/12 threads dans une configuration hybride (big.LITTLE) avec les deux cœurs A cadencés à 1,70 ghz et les 8 cœurs B cadencés à 1,30 Ghz. Il intègre un iGPU Intel Iris Xe Graphics 96 (Alder Lake). Basée sur la puce GA107 Ampère, la seconde carte graphique est une Nvidia RTX A500 dédiée aux stations de travail professionnelles. Elle offre des performances moins élevées qu’une RTX 3050 dédiée aux ordinateurs portables. Gravée en 8nm, elle bénéficie de 4Go de VRAM en GDDR6 et contient 2048 coeurs CUDA, 16 coeurs raytracing et 64 coeurs tensors utiles notamment pour les applications de plus en plus nombreuses exploitant la puissance de l’intelligence artificielle. En comparaison, la RTX4070 pour ordinateurs portables arbore 4608 coeurs cuda, et 8Go de GDDR6. Les puces Ampère intègrent également un encodeur vidéo de 5ème génération NVENC dédié aux formats H.264 et H.265.
Comportement avec les logiciels de post-production et de graphisme
Dans la barre des touches de fonction, un icône est ajouté à la touche F12. Il permet de piloter l’ouverture d’une ou plusieurs applications. Dans un cadre professionnel, les utilisateurs suivent souvent un même workflow. Ils pourront ainsi accélérer l’accès à leurs outils favoris d’un simple doigt La carte graphique Nvidia Geforce RTX A500 reste un atout dans l’exploitation des logiciels de post-production tels que ceux d’Adobe Creative Cloud ou de Blackmagic DaVinci Resolve; deux suites de logiciels que nous avons testé avec succès et fluidité. Nous avons manipulé des rushs de la HD au 12K aux formats Apple Prores, DNxHD et même certains en RAW, montés dans des séquences haute définition (1920*1080) ou 4K UHD (3840*2160). Nous avons poussé le vice en augmentant la résolution de nos timelines au-delà de 4K et rencontré alors les limites de la station. Pour travailler plus fluidement à la création d’animations en motion design ou à l’affinage de travaux d’effets visuels (VFX), il est conseillé de s’orienter vers des stations plus musclées des gammes ZBook Power, Studio ou Fury chez HP. Avec les modèles Firefly, la légèreté reste le paramètre de l’équation privilégié dans un budget qui reste raisonnable. Si vous choisissez cette station pour vos travaux en mobilité et disposez d’une configuration fixe de plus haut niveau, les performances seront très honorables pour la préparation des projets, le montage, l’habillage simple et même le pré-étalonnage colorimétrique de vos images (en choisissant l’écran adapté). L’exploitation de Photoshop et d’autres outils graphiques 2D et 3D en images fixes est très fluide. C’est dans le cadre spécifique de l’exploitation des outils les plus gourmands en calcul GPU, la post-production avec des formats compressés ou en très haute résolution et les exports multiples que les limites se feront sentir.
Quelques tests en situation
Pour tenter de comprendre les possibilités de cette station; nous avons mesuré quelques durée de traitement lors de la génération de vidéos avec deux des solutions aujourd’hui les plus utilisées par les professionnels. Un export lancé depuis Adobe Premiere Pro via Media Encoder d’une séquence de 10 min, avec des rushs en H264, vers un fichier préparé selon une pré-configuration YouTube prend environ 1 min. Pour la même opération à partir de rushs en Apple Pro Res, le temps passe à 2 min. Le décodage NVENC des médias H264 intégré aux puces Ampère démontre son intérêt. Le même type d’exports à partir d’un projet Blackmagic DaVinci Resolve prend approximativement la même durée.
Ecran
L’écran IPS WUXGA (1920*1200) du modèle que nous avons testé propose une finition MAT agréable. Nous avons mesuré via notre sonde Calibrite Display Plus et son logiciel Calibrite PROFILER une luminosité maximale de 264 Nits conforme aux 250 Nits annoncés. L’écran, avant et après calibration, propose une bonne fidélité aux couleurs (limitées) qu’il peut afficher (valeurs de DeltaE). Le choix d’un autre modèle d’écran s’impose aux professionnels qui souhaitent travailler la colorimétrie d’images fixes ou animés en raison de la couverture très limitée des espaces colorimétriques de l’écran que nous avons pu mesuré et qui est fidèlement validé par l’annonce d’une couverture à 45% seulement du gamut NTSC dans les caractéristiques fournit par HP.
Vidéo et affichage sur les autres configurations ZBook G10
Pour les travaux sensibles à la qualité colorimétrique, nous conseillons donc d’opter pour d’autres écrans proposés avec les stations Firefly tels que le modèle WQXGA (2560*1600) de la célèbre gamme HP DreamColor disponible sur la version 14 pouces du ZBook Firelfly G10. Egalement IPS et antireflet, il propose une luminosité maximum de 500 nits et couvre 100% de l’espace colorimétrique du DCI-P3 (gamut du cinéma). Un écran tactile 14 pouces est également disponible. Du côté des ZBook 16 pouces, un écran de technologie OLED couvre également 100 % de l’espace colorimétrique DCI-P3. Présenté comme compatible HDR, sa luminosité maximale est de 400 nits avec un large angle de vision. La technologie HP Adaptive color ajuste la réponse de l’écran aux conditions d’éclairage. Les versions ZBook Power, Studio ou Fury proposent des GPUs appréciés des professionnels de l’audiovisuel avec les modèles RTX A1000 (6Go), Nvidia 2000 (8Go) jusqu’à l’ambitieuse Geforce RTX 4080 armée de 12Go de RAM équipant une station ZBook studio G10 aux côtés d’un processeur Intel Core i9 13900 de 13ème génération et commercialisé environ 4500 euros TTC.
Prise de vue
Après l’étude de la qualité des images diffusées par les stations portables ZBook, celle de la partie prise de vue du ZBook Firefly G10 est également intéressante. La webcamera de 5MP surmontant traditionnellement l’écran peut être configurée via l’interface dédiée au contrôle vidéo du logiciel myHP pour permettre un cadrage automatiquement ajusté avec un suivi des déplacements de votre visage lors des webinaires ou visioconférences. Ce logiciel dispose également d’une option multicaméras pour proposer une captation simultanée de différents angles de l’action présentés dans une fenêtre multivue. Un professeur de guitare peut par exemple positionner une seconde caméra dédiée aux doigts de la main gauche, et peut-être même une troisième ciblant le médiator joué avec la main droite et une quatrième esthétique en haut du manche. La correction des distorsions en trapèzes des caméras et quelques ajustements automatiques de luminosité sont également au programme. La prise de son bénéficie elle aussi des avancées permises par l’intelligence artificielle pour améliorer l’expérience des échanges en visioconférence grâce à un réducteur de bruit efficace et à un réglage automatique et dynamique du niveau audio.
What it sounds like
La partie audio du ZBook Firefly conçue par HP et améliorée (fine tune) par Bang and Olufsen est plutôt agréable pour la consultation de vidéos ou la navigation internet. Il est évident que les professionnels du son travailleront avec des enceintes ou un casque sur leurs stations DAW (Digital Audio Workstation). La puissance de l’ordinateur est adaptée pour le travail sur Protools ou Fairlight. Le bruit du ventilateur a une grande importance qui s’étend bien au-delà des utilisateurs souhaitant préparer un home studio transportable. Nous avons remarqué en utilisation normale 2 niveaux de rotation du ventilateur. Le premier niveau est très discret. Le second, même s’il reste fortement moins bruyant que de nombreuses stations portables de “gaming”, gènera les personnes souhaitant travailler en silence pour des travaux audio par exemple. Nous l’avons mesuré à 48 dB. Un troisième niveau se déclenche rarement lors de mises à jour par exemple. Il est alors sensiblement plus bruyant.
Alimentation
L’alimentation ultra efficace fait partie de la démarche d’éco-conception d’HP pour cette station Firefly, conjointement à l’exploitation de plastiques recyclés (jusqu’à 30%) et d’un emballage sans plastique. Le bloc de 65 Watts avec connecteur USB-C permet de charger une batterie Li-Ion HP longue durée 3 cellules, 51 Wh. Celui qui nous a été livré avec notre modèle de test est la version basique pourvue d’un cordon en plastique à l’esthétique très commune. Un modèle d’alimentation plus en phase avec la qualité d’une station de travail portable dont l’esthétique du châssis a été finement travaillé est disponible en option. Il inclut un câble en tissu tressé. L’option HP Fast Charge annonce une demi recharge en 30 minutes. L’intelligence artificielle est ici encore exploitée par HP avec la fonction Intelligent Charging qui étudie votre usage pour optimiser la durée de vie et les performances de la batterie. La durée d’utilisation de la station avec une batterie entièrement chargée dépend sensiblement des conditions d’utilisation. On nous a annoncé des valeurs maximales allant jusqu’à 19H30 pour une configuration ZBook Firefly sans carte graphique dédiée (avec uniquement la carte Intel Iris Xe Graphics). Lorsqu’une carte telle que la Nvidia Geforce RTX A500 est adjointe à la station, cette durée descend à 16H40 maximum. Pour optimiser l’exploitation des outils de post-production, il est possible de choisir un mode d’utilisation dédié aux performances élevées, qui baissera la durée de vie de la batterie. Conscient de la difficulté d’estimer la tenue des batteries, nous avons choisi d’effectuer notre propre test pour vérifier le temps de vidage de la batterie lors de la lecture en boucle d’un film sur le lecteur open source VLC. Sous cette contrainte, la charge diminue d’un peu plus de 14 pourcent par heure. L’ordinateur s’arrête un peu avant le vidage complet soit un peu plus de 6H30 après le début de l’expérience. L’alimentation ultra efficace fait partie de la démarche d’éco-conception d’HP pour cette station Firefly, conjointement à l’exploitation de plastiques recyclés et d’un emballage sans plastique.
Conclusion
Nous avons vraiment apprécié ce moment passé en compagnie de cet ordinateur portable ZBook Firefly G10 à l’élégance indéniable. Entrée de gamme des stations de travail, le Firefly propose une prestation et un compromis différent face aux stations de travail avec un grand T des gammes Power et surtout Studio et Fury qui intègrent de véritables cartes graphiques indépendantes de haut de gamme Nvidia RTX ou AMD et des processeurs de haut niveau Intel core i9 ou AMD Ryzen 9. La gamme Firefly offre également un choix ample de configurations pour s’adapter aux besoins précis des utilisateurs professionnels, on pense bien sûr aux choix de l’écran HP Dreamcolor du Firefly 14 pouces ou de l’écran OLED 2.8K qui arbore une résolution 2880 * 1800 que les concepteurs de HP trouvent bien optimisé à la taille des écrans de portables comparativement à des écrans 4K qui peuvent aboutir à des icônes de bureau difficilement lisibles. Nous aurons l’occasion de tester prochainement la nouvelle version G11 du modèle 14 pouces équipée de son écran DreamColor.