Un show room ouvert à tous
Installée dans un peu moins de 1 000 m² au 10, rue Germain Nouveau à Saint-Denis depuis le printemps dernier (avec dock de chargement et plusieurs camionnettes de livraison « disponibles de 7h00 à 22h00 », précise Romain Bénard, chargé du planning), la société dispose d’un espace démo et essais, ouvert à qui souhaite découvrir le matériel ou chercher des solutions précises.
Le matin de notre visite, une équipe est venue avec une caméra Phantom pour tester en très haute fréquence de prise de vues un projecteur à forte puissance : à 6 000 i/s, la led unique du Tenerled de Mole-Richardson (1 600 W avec lentille de Fresnel, équivalent à un HMI 4 kW en flux lumineux) n’a produit aucun effet de flicker, même fortement dimmé à 15 %. Ce n’est pas le cas de tous les projecteurs à leds multiples, mieux vaut donc venir les essayer. La stratégie d’Acc&Led repose sur ce genre de rencontre : en s’intéressant à toutes les nouveautés, l’équipe est en mesure de proposer du matériel peu ou pas disponible ailleurs.
Pour cette raison, les fabricants qui proposent des nouveautés sont invités à venir les montrer en salle de démo, où il est possible d’observer les qualités susceptibles d’intéresser les clients d’Acc&Led. Par exemple, des projecteurs automatiques, montrés l’après-midi, même n’ont pas passé la rampe : leur IRC est encore insuffisant. Pour se tenir au courant des pratiques et des besoins des directeurs photos, Jacqueline recueille leurs retours d’utilisation autant que possible.
Les tendances
Faciles à mettre en œuvre, fonctionnant sur 16 A (le secteur) ou batterie V-Mount, peu chauffants et peu bruyants, dimmables de 0 à 100 % en intensité et variables en température de couleur pour la plupart, les intérêts des projecteurs à led sont désormais connus.
Beaucoup sont aussi RVB, tels les incontournables Skypanel de Arri ou les Celeb et les Free Style de Kinoflo : il est possible de renseigner les coordonnées RVB d’une couleur pour l’obtenir à la source, de simuler l’effet des gélatines colorées type Rosco ou Lee Filters, voire de créer ses propres filtres. Le projecteur en forme de plaque allongée SL1 Switch de DMG Lumières-Rosco existe désormais en modèle SL1 Mix RVB, contrôlable via l’application dédiée myMIX sur smartphone connecté en Bluetooth.
Les tubes Astera sont de plus en plus demandés : les AX1 (28 W) et la nouvelle gamme, les Titan, plus puissante (70 W) et surtout dotée d’un IRC supérieur à 93. Kinoflo revient aussi aux tubes, avec le projecteur 4 Bank disponible à la location à partir du printemps prochain : quatre tubes de 120 cm RVB, ouverts sur 310 ° et posés sur un fond miroir. Ainsi retrouve-t-on une lumière enrobante et le large reflet unique dans les yeux des modèles, nous explique Franck Ledesma (Keylite) également de passage ce jour-là.
Si la plupart des projecteurs à puissance standard ont gagné en compacité ces dernières années, les grosses puissances de plus de 1000 W arrivent et prennent de la place : outre le Tenerled, Mole-Richardson propose un Seniorled à Fresnel de 900 W. Senna (fabricant européen) a un Lightwall de 1400 W et Lightstar, une marque chinoise, propose le Lightman Luxed-9, projecteur bicolore qui ressemble à un maxi-brut avec ses neuf lentilles Fresnel bicolores de 170 W.
Enfin, parmi les modèles les plus demandés, la led a permis la création de dalles souples (à divers degrés de fluidité) faciles à disposer dans les décors les plus contraignants, comme celles d’Aladdin, marque taïwanaise dont Acc&Led propose désormais le Fabric-Lite. Le module de base est un carré de 90 cm en tissu « brodé » de leds bicolores de 200 W (Fabric 1) ou 350 W (Fabric 2), qui peut être multiplié et tendu sur cadre ou toute disposition imaginable ! Sa légèreté ne l’empêche pas de disposer d’un récepteur Lumen radio et donc d’être DMXable sans fil.
De nouvelles pratiques
« Plus que la technologie, c’est par la commande des projecteurs que la led va transformer les méthodes de travail. On peut sculpter sa lumière à distance », nous explique Jacqueline Delaunay, bien consciente que les éclairages conventionnels n’ont pas vocation à disparaître. Dans son dialogue avec les fabricants, elle constate que c’est parfois la forme et la disposition du panneau de contrôle qui peut faire qu’un projecteur n’est pas bon, plus que la qualité même de sa lumière. En veille technologique constante, « il ne faut pas fermer les usages ! », conseille-t-elle aux fabricants, pour la plupart étrangers à l’audiovisuel avant de se mettre à la led, et qui n’ont jamais autant d’imagination que les utilisateurs finaux de leurs produits.
À visiter, le site www.accled.fr et, bien sûr, le show room à Saint-Denis, où l’équipe de sept permanents, épaulés de stagiaires étudiants, est à l’écoute !
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #30, p.14. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.