Les tendances de l’éclairage Led en 2022

Jacqueline Delaunay, présidente de la société Acc&LED, loueur spécialisé sur le secteur de l’éclairage Led et des accessoires afférents, créée en 2012, nous partage sa vision des tendances actuelles sur le marché de l’éclairage Led.
L’équipe Acc&LED, avec Jacqueline Delaunay (deuxième à gauche). © DR

 

Parmi ces dernières, l’utilisation progressive des projecteurs asservis et sans-fil sur les tournages de fiction ou publicité, l’arrivée de nouveaux modèles de forte puissance, la nouvelle génération de batteries (en vue du remplacement des groupes électrogènes).

Acc&LED fut pionnière sur la location d’éclairages Led sur les tournages. Il y a dix ans, Jacqueline Delaunay s’est heurtée à de nombreuses réticences, que ce soit chez les chefs opérateurs ou les autres loueurs. Sa détermination lui a donné raison et la Led est devenue un choix incontournable. Les autres loueurs généralistes en ont tous au catalogue et les chefs op en utilisent de plus en plus sur leurs tournages.

Parmi les tendances en croissance, l’utilisation des projecteurs d’effets habituellement employés sur des concerts ou de l’événementiel s’immisce progressivement sur des tournages de fiction, de pub ou de magazines TV. Il ne s’agit pas d’utiliser ces projecteurs asservis pour leurs effets en mouvement ou, du moins, on ne recourt pas à ces mouvements de la même manière mais on utilise leur polyvalence pour gagner du temps en prise de vue.

Les projecteurs scéniques jusqu’à présent souffraient d’un handicap en termes de qualité sur la fidélité de restitution de la couleur (IRC) pour la prise de vue. En effet, sur ces projecteurs Led, même si cela change, le choix se fait entre puissance et qualité. En résumé, plus vous souhaitez une qualité maximale et donc un IRC élevé, plus il faut filtrer et vous perdez en rendement lumineux. On peut dire que la perte peut atteindre 25/30 % entre un IRC de bonne qualité supérieure à 90 et un IRC moyen de 75/80. Aujourd’hui d’ailleurs, les constructeurs de ces familles de projecteurs asservis proposent des modèles avec deux références, IRC élevé et IRC moyen, à l’instar de la marque Ayrton qui, la première, a fait deux références d’un même produit. Mais depuis, Robe Lighting a sorti une version à IRC élevé dans la gamme LEDBeam 150 dont Acc&LED est équipé d’une douzaine d’unités. Elation Lighting aussi, vient de sortir un profile avec un fort IRC, le Fuze, dont s’est également équipé Acc&LED.

Synoptique qui explique la gestion des projecteurs ou tubes Astera, via une application ou une console DMX. © DR

 

L’autre très forte tendance de ces dernières années est la possibilité de commander les changements d’état d’un projecteur (intensité, température, couleur ou effet) avec ou sans fil, par une console, comme en événementiel, ou par une application sur tablette qui émule la console. La marque pionnière qui a fait rentrer le sans-fil (CRMX) sur les tournages de pub et fiction est sans conteste Astera. La gamme de projecteurs Astera autonomes et CRMX, initialement utilisés dans l’événementiel, a vu la version à fort niveau d’IRC sortir en 2018, les Titan Tubes de 1 mètre qui ont remplacé les tubes AX1 sortis en 2016. En 2019, sont sortis les tubes Helios (0.5 mètre) et début 2020 les tubes Hyperion (2 mètres). Ces produits sont de plus en plus utilisés en pub et en fiction. C’est leur facilité d’utilisation qui a permis de faire rentrer des PARS à Led comme les AX3 ou AX5 sur ces types de tournages, ce qui aurait été impossible il y a plus d’un an. La gamme s’est agrandie en 2021 avec les Pixel Brick, qui remplacent les AX3 et en 2022 arrivent les AX9, les plus puissants.

 

Pourquoi utiliser ces projecteurs ?

« Les projecteurs asservis et CRMX permettent, pour certains cas de figure, de gagner en efficacité et en rapidité. Il ne s’agit pas de remplacer les projecteurs traditionnels, mais de les compléter. Sur un tournage, plus besoin de prendre une échelle pour focaliser ou régler un projecteur, il suffit via le pupitre ou l’application de modifier la couleur, l’intensité ou bien l’angle, de faire un zoom ou de faire une découpe sur un acteur. C’est une façon différente de travailler », souligne Jacqueline Delaunay.

En effet, les méthodes de travail évoluent : il faut un pupitre et avec, souvent un pupitreur, même si des solutions alternatives existent avec des applications sur tablettes ou des mini pupitres comme le Gaffer Control. Si, en son temps, le développement des caméras numériques pour le cinéma a vu l’arrivée d’un nouveau métier, celui de DIT, pour gérer les médias sur le tournage, la lumière fait de même et voit son métier évoluer. Il y a de plus en plus d’intelligence dans les projecteurs. Cela nécessite de la formation, évidemment ! D’ailleurs, la plupart des constructeurs s’en rendent compte et pour faciliter l’utilisation de leurs projecteurs de nouvelle génération, proposent leur pilotage par une App.

Même si, à l’instar de l’événementiel, lors d’installations lourdes ou de configurations importantes la console s’impose, avec un pupitreur, de plus en plus de tournages font appel à une application sur iPad. L’application la plus fréquemment utilisée est Lumin’Air de Synthe F. Elle permet aux concepteurs d’éclairage, cinéastes et professionnels de la télévision, un contrôle avancé sur les lumières compatibles DMX, ainsi que sur les lumières « Smart » via Apple Home Kit.

L’autre application, plus récente, est Blackout. Plus intuitive, elle reprend graphiquement le panneau de contrôle d’un pupitre. Pour piloter les projecteurs via ces applications, sans-fil, il faut ajouter un module Radio. L’iPad se connecte à un boîtier wi-fi qui lui-même est relié à ce module radio CRMX (on trouve des boîtiers qui font les deux). Dans ce cas d’utilisation, il faut placer des récepteurs CRMX sur les projecteurs qui n’en sont pas équipés d’origine et on peut chaîner en câble les projecteurs pour limiter les récepteurs. Il est possible également de mettre un splitter connecté au boîtier pour piloter les projecteurs via des câbles en DMX. Dans le cinéma, dans ce type de configuration, souvent l’iPad est fourni par le chef électricien.

Acc&LED propose à la location tous ces outils de pilotage, les interfaces, consoles et tablettes avec appli et une gamme de projecteurs asservis répondant aux impératifs de qualité d’IRC.

Parmi les investissements réguliers et soutenus de la société, plusieurs unités Vortex 8 de Cream Source, une dalle Led de 650 W. © DR

 

Les références

Matthieu Misiraca, qui utilise la Led depuis plusieurs années sur différents projets, vient de réaliser la photographie du long-métrage Le Visiteur du futur entièrement en Led et a fait appel à tous ces nouveaux outils.

Acc&LED est présent sur de nombreux programmes de télévision en prime sur les émissions de cuisine comme Le Meilleur pâtissier, Top Chef, Petits plats en équilibre, Tous en cuisine mais aussi sur des concerts de musique classique ou électro, pour Arte ou encore des films d’entreprise ou publicitaires. Le loueur est également un interlocuteur privilégié des sociétés qui produisent pour le Web.

« Je choisis les projecteurs qui me plaisent et je vois tout de suite comment ils peuvent être utiles aux chefs opérateurs. Je connais les constructeurs grâce aux distributeurs qui me les présentent. Cela permet d’avoir une vision complète du marché, en avance de phase des sorties des produits et quelques fois de peser sur leur conception. Cette année, j’ai été séduite par le Vortex 8 de Cream Source, une dalle puissante (650W), compacte et IP65 (supporte les intempéries). J’ai commencé par quatre équipements et aujourd’hui j’en ai seize. Dans les nouveaux produits puissants en COB (monoled), je peux citer chez Nanlux, l’evoke 1 200 W et bientôt le COB1200 chez Aputure. Mais dans les petits produits intéressants, arrive dans la gamme de DMG, le Dash avec son récepteur CRMX », conclut Jacqueline Delaunay.

Une gamme très large de produits disponible à la location et qui correspond aux différents besoins des tournages actuels, et un service sur mesure sont quelques-uns des atouts d’Acc&LED.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #45, p. 22-23