La filière française s’impose comme la première d’Europe et la troisième au niveau mondial, derrière les Etats-Unis et le Japon, avec des entreprises qui se distinguent régulièrement à l’international comme Xilam, Illumination Mac Guff ou Teamto. Les studios internationaux viennent également draguer les étudiants de nos filières de formations, avec des écoles telles que Les Gobelins ou Motion Pictures in Arles (MOPA), qui se classent parmi les 10 meilleures écoles d’animation au monde.
…Et cette vitalité du marché devrait perdurer puisque non moins de 3 long-métrages sont à venir prochainement et leur présentation dans les différentes sections du dernier Festival de Cannes a suscité l’enthousiasme de la critique (entre autres…) Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman & Eléa Gobbé-Mévellec et La Fameuse Invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti (présentés à Un Certain Regard), ainsi que J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, non seulement lauréat du Grand prix de la Semaine de la Critique mais aussi déjà acheté par Netflix (rendez-vous ce jeudi pour découvrir les coulisses du film). Ces trois films se retrouveront en salles à l’automne prochain…
De grands succès pour les productions françaises en 2018
L’année dernière, l’animation française a connu d’importants succès. Astérix – Le Secret de la potion magique, de Louis Clichy et Alexandre Astier, a notamment rassemblé plus de trois millions de spectateurs dans les salles. Dilili à Paris, de Michel Ocelot, et Croc Blanc, d’Alexandre Espigares, ont également réalisé de performances plus humbles mais néanmoins très respectables avec plus de 500 000 entrées pour chaque film.
Côté audiovisuel, l’export des programmes français d’animation a atteint un niveau historique avec plus de 75 millions d’euros de ventes. « En 10 ans, l’export de programmes d’animation a plus que doublé : avec des succès comme Miraculous, les aventures de LadyBug et Chat Noir ou encore Grizzy et les Lemmings », précise Frédérique Bredin
L’essor de la VàD profite également aux programmes d’animation jeunesse, et donc à l’animation, puisque que leur consommation en replay a plus que doublé en 4 ans pour atteindre 2,5 milliards de vidéos vues.
Un secteur particulièrement créateur d’emplois
290 heures d’animation audiovisuelle ont été produites en France l’an dernier, avec des séries comme Moka et Mush-Mush et les Champotes.
En 2018, le mouvement de relocalisation en France des dépenses de production liées aux œuvres d’animation s’est poursuivi.
« Grâce à la réforme des soutiens et des crédits d’impôts, 86% des dépenses ont été réalisées en France contre 60 % il y a 15 ans. Le pari de l’attractivité est gagné ! », annonce Frédérique Bredin.
Par ailleurs, le secteur de l’animation a continué, en 2018, à créer de l’emploi avec l’ouverture de nouveaux studios sur tout le territoire comme MadLab dans les Hauts-de-France, OOOlala ou Les Astronautes en Auvergne Rhône-Alpes, et L’Incroyable studio dans les Pays de la Loire…« Ce sont au total près de 1000 emplois qui ont été créés en un an et le secteur, en pleine croissance, compte désormais plus de 7200 salariés et près de 130 studios », commente Frédérique Bredin.
Un « Plan animation » pour amplifier la dynamique du secteur
Au cours des prochains mois, ces très bons résultats devraient être amplifiés par le « Plan animation » pour le cinéma du CNC, adopté en novembre 2018 et en vigueur depuis le 1er janvier dernier. « Avec ce plan de 2,5M€, l’enjeu est de consolider, dans une compétition mondiale exacerbée, la place de la France dans le top 3 mondial de l’animation », conclut Frédérique Bredin.
Dans le cadre de ce plan, les films à fort potentiel international pourront, s’ils ont bénéficié de l’Aide à la création visuelle et sonore (CVS) du CNC, obtenir une majoration de soutien. Une enveloppe d’1,5M€ sera attribuée aux projets les plus ambitieux par une commission présidée par Jacques Bled, Président d’Illumination Mac Guff.