Canal+ est le premier investisseur privé du documentaire. Et pour cette année consacrée au genre, le groupe compte bien redoubler d’effort pour enrichir son offre. Au Sunny Side of the Doc, ses représentants ont dévoilé les créations qui seront diffusées d’ici la fin de l’année et en 2024.
Des docus sur tous les sujets
« Nous sommes à la recherche d’histoires fortes, surprenantes », déclare Christine Cauquelin, directrice des chaînes documentaires chez Canal+. Et pour trouver ces « pépites », le groupe s’autorise tous les sujets. Dans son catalogue se trouve aussi bien des enquêtes policières que des récits historiques ou des portraits d’artistes. En voici quelques extraits du line up des prochains mois…
Pour les férus du genre criminel, Canal+ propose Chevaline, une série qui dévoile les dessous de l’enquête sur la Tuerie de Chevaline – un quadruple meurtre sans mobile apparent – ayant eu lieu en 2012. Un autre sujet devrait passionner les policiers en herbe : Dale, l’infiltré, une série documentaire sur un homme pasteur le jour et infiltré pour le FBI la nuit. « Il faut vraiment le voir pour le croire », commente Steeve Baumann, responsable éditorial des documentaires chez Canal+.
Du côté des documentaires historiques, Canal+ présente Jules, une série mêlant prises de vue de paysages et reconstitutions animées pendant lesquelles Jules César se raconte lui-même à la manière de son ouvrage La Guerre de Gaules.
Pour les audiophiles, le groupe emmène les spectateurs à la rencontre de chanteurs d’hier et d’aujourd’hui, avec Ça va bien se passer, un documentaire sur Dadju ou My Way qui retrace l’histoire de la chanson mythique de Franck Sinatra.
Enfin, Canal+ souhaite insister sur la dimension « impact » et responsabilité sociale de ses créations en s’axant sur des sujets de sociétés comme l’entre-aide intergénérationnelle avec Coloc, une expérience sociale proposant à trois jeunes adultes et trois seniors de partager un appartement pendant un an. Ou encore, les violences faites aux femmes avec Vivantes.
Dans cette riche programmation, Canal+ n’oublie pas son ADN premier qui est le sport avec des documentaires sur des grands joueurs sportifs, comme le prochain Tony Parker Academy.
Tenir en haleine les abonnés
« Si l’histoire est bien racontée, elle est aussi accrocheuse qu’une fiction », insiste Christine Cauquelin. Pour tenir ses spectateurs en haleine, Canal+ pense avoir trouvé la recette : la série documentaire, un format qui a déjà fait ses preuves. En effet, l’une de ses dernières créations Air Cocaïne, un 4 x 50 min, a été regardé par un quart des abonnés Canal.
« Cette écriture sérielle plait aux jeunes, alors nous la combinons avec des sujets spécialement faits pour eux », continue Christine Cauquelin. Dans cette ligne, les abonnés pourront découvrir des séries documentaires sur des hackeurs ou sur l’écologie.
Enfin, Canal+ ajoute des séries aux séries. Après le succès de la fiction BRI, le groupe a décidé de développer une série documentaire du même nom. Au fil des épisodes, des inspecteurs de la BRI commenteront des images filmées par des journalistes Canal+ ayant travaillé un an en immersion à la BRI de Paris.
Studio Canal pour la première fois au Sunny Side !
Surprise en cette fin de présentation Canal+ au Sunny Side, l’intervention de Studio Canal pour la première fois ! Cette antenne du groupe s’est exprimée non en tant que société de production mais en tant que distributeur.
« Nous sélectionnons des documentaires qui ont une dimension internationale afin que Canal puisse les distribuer », explique Anna Marsh, chief executif officer chez Studio Canal. Des thèmes bien précis attirent le regard du Studio : true crimes, sport et enfin ce qu’ils appellent « Spotlight On Europe », des documentaires qui mettent en lumière les trésors des paysages et de la culture européenne. Dans cette liste de prérequis, une grande attention est portée aux séries plutôt qu’aux unitaires.
« Plus qu’un simple distributeur, nous sommes de véritables accompagnateurs car nous pouvons intervenir en préfinancement, faire de la coproduction ou de la prévente », précise Anna Marsh.
Pour les producteurs de tous horizons les appels sont donc lancés afin de « continuer à mettre le documentaire à l’honneur dans les années à venir », selon les mots de Christine Cauquelin.