Les chemins de l’Intelligence Artificielle et du Cinéma vont de plus en plus être amenés à se croiser. C’est pour répondre aux questionnements et inquiétudes des professionnels que le CNC a organisé une journée de réflexion sur le sujet…
“Nous vivons un nouveau chapitre de la révolution numérique”, a affirmé en préambule Dominique Boutonnat, président du CNC. “On trouve déjà trois utilisations vertueuses de l’IA dans la lutte contre la piraterie, la recommandation éditoriale et la création pour gagner en productivité “.
En ouverture, cette journée a présenté une Cartographie de l’impact de l’IA sur les filières cinéma, audiovisuelle et jeu vidéo , à partir d’une étude dirigée par Cécile LACOUE, directrice des études, des statistiques et de la prospective du CNC, ainsi que Claire Di Felici et Nicolas Reffait de Bearing Point.
Sans tomber dans le piège des prédictions aussi spectaculaires qu’incertaines sur le nombre d’emplois créées ou supprimés par l’IA, l’étude anticipe une adoption très hétérogène des outils de l’IA dans la filière. Elle estime que les secteurs de l’animation, de la gestion des tournages et du doublage/sous-titrage seront les plus susceptibles de tirer profit de l’IA. Une soixantaine de cas d’usage ont été décrits, mais cette première version n’en publie que quelques-uns.
Il est ressorti des différentes tables rondes que l’IA était déjà partie prenante dans plusieurs secteurs d’activité, y compris très en amont, c’est-à-dire au moment même de l’écriture de scénario. Certains outils, dont le français Genario, ont été conçus pour aider les scénaristes à trouver des idées. « Une IA peut soulager l’angoisse de la page blanche, évoque Virginie Mosser, Narrative Director chez Ubisoft. On peut aussi l’utiliser pour faire parler des personnages secondaires dans les jeux vidéo, en prenant soin à ce qu’elle peut faire dire ou pas ». Pour information, les différentes conférences seront disponibles en Replay. En fin de journée, Bruno Patino, président d’Arte, a affirmé que l’IA ouvre « une perspective de production infinie » et renforce l’imbrication entre le réel et le synthétique qui représente « un danger phénoménal pour l’information, mais une nouvelle expérience pour la création et la culture ». « Nous vivons un moment de vertige très intéressant », a-t-il conclut en rappelant que le modèle économique des usages s’imposera toujours sur celui des œuvres : une manière de replacer l’église au milieu du village, ou, autrement dit, l’utilisateur au cœur des usages.
Pour prolonger la réflexion sur l’impact de l’IA dans la filière audiovisuelle et Cinéma, rendez-vous ce mercredi 13 Mars à la Cinémathèque pour une journée consacrée à cette thématique sous l’angle : L’intelligence artificielle générative : une révolution pour le cinéma ?