Pour contourner cet obstacle, Grass Valley propose, pour son système ITX, des surfaces de contrôles destinées à gérer des transitions ou à introduire des modifications de dernière minute. Pour la version hardware de Versio, Imagine propose un écran tactile ELO sur lequel on pourra dessiner un panneau à touches tactiles. Harmonic propose également un panneau tactile pour son Spectrum.
Les principaux constructeurs d’équipements broadcast (GV, Harmonic, SAM ou Imagine) sont quasiment absents du secteur des chaînes locales à cause du coût trop élevé de leurs CIAB par rapport aux moyens financiers de ces dernières. Celles-ci se tournent vers les systèmes basés sur des équipements IT comme l’AirBox en version CIAB de PlayBox (SAV), VSNONETV de VSN (Visualdis) ou Winmedia.
Plutôt que pour les chaînes locales, ces systèmes rencontrent un vrai succès auprès des petites chaînes thématiques ou musicales. Pour Winmedia, l’accès à ce marché est assez logique car la société a débuté en créant des systèmes pour disc-jockeys, puis a développé des logiciels de diffusion radio, pour ensuite concevoir des outils CIAB. Comme nombre de ses concurrents, ses produits
disposent tous de sorties en streaming qui servent à diffuser l’antenne en IP via des CDN qui démultiplient les formats vers tous les types de terminaux mobiles.
Pour les chaînes qui diffusent uniquement en IP, Stéphane Tesoriere, directeur et fondateur de Winmedia explique d’ailleurs que « les clients installent directement leur système CIAB dans des data centers ou des centres de diffusion comme Pixagility, Streamakaci ou DVRM ».
Axel Technology, distribué en France par Visualdis propose XPlayout Web, un système CIAB totalement orienté diffusion sur le web, tournant sur PC avec un coût de licence particulièrement économique.
L’autre segment du marché où les CIAB ont fait une entrée en force, c’est celui du « disastery recovery ». On y retrouve les acteurs principaux des équipements broadcast (Imagine, Harmonic, SAM, Grass Valley, Pebble Beach), car ces systèmes s’interfacent directement avec les automations des chaînes premium et peuvent reprendre la diffusion en cas de sinistre, même si c’est dans un mode moins élaboré au niveau de l’habillage.
Les fabricants jouent sur l’unification des interfaces avec le système principal ou fournissent les API nécessaires à l’intégration dans les automations les plus performantes. Une fois basculé sur le système de secours, et si le sinistre est important (incendie, dégâts des eaux) et nécessite une interruption longue de la diffusion, se pose alors la redondance du système de back-up. Olivier Lecocq, responsable commercial EMEA chez Imagine Communications, explique que « dans des situations de “disaster recovery”, la diffusion de secours dans le cloud prend tout son sens ».
Pour assurer la continuité de la diffusion en cas de défaillance, PlayBox a enrichi son offre avec des outils de supervision comme Multi Playout Manager afin de gérer à distance plusieurs serveurs et SafeBox pour une réplication des contenus sur plusieurs unités. L’éditeur a également développé un outil de vérification de contenus QC Box. Winmedia a, en outre, mis au point des outils de vérification des contenus et de diffusion de contenus de remplacement en cas de défaillance d’un média.
(1) Cet article est extrait de « Les systèmes de diffusion Channel in a box, en route vers l’IP et le cloud » paru en intégralité, pour la première fois, dans Mediakwest#15, p46-50.Abonnez-vous à Mediakwest (5 nos/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour recevoir, dès leur sortie, nos articles dans leur totalité.