Sennheiser XS Wireless Digital : aussi simple qu’un câble ?

Nouvelle entrée de gamme pour les systèmes sans fil chez Sennheiser, la série XS Wireless Digital repose sur une transmission numérique effectuée dans la bande des 2,4 GHz bien connue du grand public car utilisée quotidiennement pour la wi-fi. Plus abordable que la HF analogique, elle permet d’acquérir une liaison sans fil complète autour de 300 euros, sachant qu’il existe une dizaine de configurations avec ou sans micro cravate, micro main, mais aussi pour les guitaristes, chanteurs, youtubers… Muni d’un seul et unique bouton, chaque composant se veut aussi simple à utiliser qu’un câble. Pour quels compromis ? Essai en situation…
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En test, deux configurations prêtes à l’emploi incluant émetteur, récepteur et micro. La première, le Vocal Set, comprend le micro main Sennheiser XS-1, un émetteur enfichable de type plug-on et un récepteur doté d’une sortie XLR, ce qui demandera donc de se procurer un adaptateur si l’on souhaite l’utiliser avec un appareil photo doté d’une entrée micro en minijack. Il a donc été plutôt conçu pour se brancher directement dans l’entrée micro d’une petite sono afin d’amplifier la voix pour du concert en club, mais aussi des mini conférences, meetings, séances d’animation etc.

Baptisée Portable ENG Set, la deuxième configuration se compose du micro cravate Me-2-II, d’un émetteur doté d’une entrée minijack et d’un clip ceinture, d’un autre émetteur de type plug-on directement enfichable dans un micro main dynamique (non fourni ici) et d’un récepteur miniature livré avec son berceau qui permet de le fixer sur la griffe porte-accessoire d’un appareil photo. C’est le kit tout terrain pour le vidéo journaliste qui souhaite pouvoir effectuer des reportages dans toutes les conditions. En effet, en y ajoutant un micro main dynamique (filaire), il peut bénéficier des avantages du micro main sans fil pour les environnements bruyants et utiliser le micro cravate pour les situations plus calmes. Notons que comme il s’agit d’un récepteur simple canal, les deux émetteurs, comme sur un système HF « classique », ne peuvent pas être utilisés en même temps.

 

Mise en route : simplissime

La mise en route est littéralement plug’n play : on branche, on allume émetteur et récepteur en appuyant sur l’unique bouton, situé légèrement en retrait afin de protéger contre l’extinction accidentelle, et… c’est tout ! Les composants de chaque kit étant appairés en usine, ils se « reconnaissent » en quelques secondes et il n’y a absolument rien à régler : pas de menu, aucun niveau en entrée ni en sortie, et encore moins de fréquences à gérer. Simplissime !

Côté récepteur, la configuration ENG Set inclut un raccord minijack stéréo spiralé qui, une fois connecté à l’appareil photo, distribue, grâce à un câblage spécial, le son mono sur les deux canaux. Même si ce n’est pas la vocation de ce produit, nous avons juste, par curiosité, tenté de réaliser une liaison sans fil entre une mixette et un appareil photo. On constate rapidement que l’absence de réglage à l’entrée de l’émetteur demande d’atténuer sérieusement la sortie de la mixette afin de ne pas saturer la liaison. L’absence de visualisation rend le réglage empirique, mais pas impossible…

 

Facile à vivre, mais avec quelques limitations

Nous revenons sur une utilisation plus standard du produit en tournant une interview avec un appareil photo Sony RX 10. Le récepteur se montre très léger et facile à placer. Les utilisateurs de stabilisateurs type Gimbals devraient apprécier… Attention par contre, l’émetteur et le récepteur se ressemblent comme deux gouttes d’eau lorsqu’ils sortent de la boîte et il faut chercher la mention TX (émetteur) ou RX (récepteur) pour les distinguer. Piégeant ! Heureusement, une fois le clip ceinture pour l’émetteur et le berceau hot shoe pour le récepteur fixés, tout rentre dans l’ordre.

En réglant l’entrée micro au minimum sur le Sony, le niveau est parfait. Ce n’est par contre pas le cas avec le Panasonic GH4 dont le niveau d’entrée micro est connu pour être assez élevé. En effet, même réglé au minimum, le son a tendance à saturer dès que le sujet parle un peu fort et c’est sans doute là une des limites d’un produit qui fonctionne à niveau nominal sans réglage possible.

Le micro cravate ME-2 livré ici dans sa version II avec une pince en métal et un berceau plastique se montre à l’usage plus pratique que la version initiale et offre un rendu moins « medium », légèrement supérieur. En chipotant, on peut remettre en question la forme de l’émetteur que l’on aurait préférée moins longue et plus plate afin de mieux se faire oublier dans une poche, mais à ce niveau de prix, Sennheiser a dû faire des compromis…

Enfin, la batterie interne fixe, rechargeable via le câble USB-C fourni, donne une autonomie d’environ 4-5 heures que l’on peut vérifier grâce au clignotement de la led. Suffisant dans la plupart des cas, mais mieux vaut oublier les conférences marathon ou les journées de tournage de 10 heures, à moins de recharger avec une batterie pour téléphone portable.

 

Les microphones livrés en kit

Une comparaison des microphones fournis dans ces kits avec d’autres références du marché montre que le micro cravate ME2 MKII fournit un niveau plutôt élevé. Par contre, le micro main XS-1 est moins sensible (environ 4 dB de moins) que des micros dynamiques de sensibilité moyenne comme le Shure SM58 ou le Sennheiser e835. L’isolation du sujet en environnement bruyant est bonne, mais on constate sur les prises un léger souffle qui disparaît quand on utilise un câble à la place de la liaison XSW-D.

Bref, visiblement Sennheiser a sélectionné pour ce Vocal Set un micro plutôt taillé pour le chant que la voix parlée en reportage ou en conférence. On constate sinon, par rapport à une liaison filaire ou HF, 3-4 ms de latence, comme annoncé, ce qui n’est absolument pas gênant pour ce type d’utilisation.

 

Conclusion

Au final, Sennheiser propose, avec sa solution XSW-D, une entrée de gamme complète comprenant émetteurs, récepteurs et microphones pour un grand nombre d’applications. Avec une technologie similaire, mais une approche davantage orientée son à l’image, le concurrent Røde propose d’ailleurs depuis peu sa solution Wireless Go qui comporte quelques réglages, mais Sennheiser est pour l’instant le seul à proposer un ensemble aussi simple à utiliser et facile à installer.

En outre, la qualité de son est satisfaisante pour le prix, et nous n’avons pas réussi à prendre en défaut la stabilité de la liaison durant toute la durée du test, y compris dans des lieux où la wi-fi est largement utilisée. Évidemment, l’absence de réglage de niveau ou la batterie fixe font partie des compromis qui limitent le champ d’utilisation…  

 

À PROPOS DE L’APPAIRAGE

Le récepteur et l’émetteur figurant dans chaque kit sont pré-appairés en usine et donc prêts à l’emploi immédiat. Dès que l’émetteur et le récepteur sont allumés et se trouvent à portée l’un de l’autre, la liaison radio s’établit en moins de cinq secondes. En outre, un récepteur peut mémoriser les fréquences d’un maximum de quatre émetteurs mais, évidemment, un seul d’entre eux sera utilisable à la fois, l’idée des concepteurs étant de permettre au vidéo journaliste de passer rapidement du micro main au micro cravate ou pour le guitariste de passer d’une guitare à l’autre. Par contre, contrairement aux systèmes HF traditionnels, impossible, dans le cadre d’un tournage multicam par exemple, de distribuer le signal d’un émetteur vers plusieurs récepteurs, par exemple pour un micro vers plusieurs caméras ou appareils photo.

 

Article paru pour la première fois dans Mediakwest #32, p.20/22. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.