Le groupe de media français s’engage à des financements de production avec des niveaux significativement supérieurs à ceux fixés aux décrets dits « productions » de décembre 2021 (66%) à la grande satisfaction du SPI, qui souhaitait un engagement fort du groupe M6 à l’égard de la production indépendante audiovisuelle patrimoniale. Le syndicat a donc rejoint l’accord interprofessionnel du Groupe M6 aux côtés d’autres organisations audiovisuelles…
Un accord qui ne fait pas l’unanimité…
Le groupe s’engage à ce que sa chaîne premium consacre au moins 8,7% de son chiffre d’affaires à la production d’œuvres audiovisuelles patrimoniales indépendantes (soit 75,65% de son obligation d’investissement) et au moins 10,7% de son chiffre d’affaires à la production d’œuvres audiovisuelles indépendantes (soit 71,33% de son obligation d’investissement en la matière).
M6 s’engage par ailleurs à diffuser au moins 12 documentaires de création inédits par an en première ou seconde partie de soirée hors cases sous marque M6.
Nora Melhli, Présidente du bureau audiovisuel du SPI, déclare : « Nous sommes ravis d’avoir trouvé un accord et de renouveler notre partenariat qui préserve les équilibres éditoriaux du Groupe M6 tout en renforçant son engagement à l’égard de la production indépendante. »
De son côté, la SACD a cependant publié suite à la signature un communiqué qui explique que les engagements pris par le Groupe M6 ne changent pas vraiment la situation de déséquilibre qui existe avec les autres acteurs historiques de la TNT, en particulier pour la fiction française en première partie de soirée…. “Alors que, pour les premières parties de soirées consacrées à la fiction, M6 a fait le choix de limiter à l’extrême sa part de fiction française à 10,8 %, les autres chaînes historiques, malgré leurs lignes éditoriales différentes, en assurent une visibilité bien plus grande : TF1 réserve ainsi 54,8 % de ses soirées de fiction à la fiction française, France 2 78,3 %, France3, 71,7 %, Canal+ 25,8 % et ARTE 42,2 % “, souligne ce communiqué.
“À ce stade, les engagements pris par le Groupe M6 ne changent pas la donne. Ni celle qui pérennise pendant les 10 prochaines années un sous-investissement chronique dans la fiction française. Ni celle qui conduit à une invisibilisation de la fiction française en soirée. Ni celle qui conduit à une distorsion d’obligations avec les principaux groupes audiovisuels historiques qui opèrent sur la TNT. L’octroi gratuit d’une fréquence hertzienne doit avoir pour contrepartie des engagements substantiels dans la création patrimoniale, en matière d’investissements comme de diffusion. Alors que l’ARCOM attribuera dans quelques semaines la fréquence dévolue aujourd’hui à M6 pour une durée de 10 ans, il est essentiel que les deux futures conventions d’attribution de ces fréquences comprennent de réels engagements à l’égard de la création patrimoniale, dans toutes ses composantes. L’ARCOM dispose au cours des prochaines semaines d’une opportunité unique de rétablir de l’équité dans le régime d’obligations des principales chaînes de la TNT et de renouer avec une nouvelle ambition pour la création française et européenne”, conclu la SACD.