Depuis 2016, Aspera s’invite notamment parmi les exposants du Sportel. « Ici, c’est un marché centré sur les contenus, et des contenus le plus souvent temps réel. D’où notre présence », justifie Laurent Martin, ingénieur avant vente, sur le stand de la société. Avant de développer : « Dans le sport, la valeur du contenu décroît avec le temps. Il est donc important de pouvoir transmettre rapidement et de manière sécurisée, grâce à un encryptage et indépendamment des conditions de réseau, ce que permettent précisément notre protocole en mode fichier (Fasp) et son dérivé en mode flux (Fasp Stream). »
À ces protocoles, viennent se greffer des API pour des intégrations avec des solutions externes et des interfaces web pour les utilisateurs, comme Faspex, qui permet d’envoyer des paquets de fichiers aussi simplement qu’un courriel, Aspera Files, une solution cloud en mode SaaS, Aspera Shares pour le partage de fichiers ou encore Aspera Console pour la gestion de la bande passante et la consultation des métadonnées de tous les transferts effectués sur les plates-formes Aspera. Quelle que soit la distance entre deux points, l’avantage de la technologie de transfert à grande vitesse Fasp est de pouvoir utiliser l’Internet standard, donc sans qualité de service, et le réseau au maximum de sa capacité, à la différence des protocoles TCP classiques qui ne permettent pas une utilisation optimale de la bande passante. Parmi les nouveautés ou améliorations introduites depuis le Sportel 2016, la plate-forme Aspera Transfer Service (ATS) permet de bénéficier d’un service SaaS de transfert accéléré de fichiers grâce au protocole Fasp. « Dans des clouds publics aussi divers qu’Amazon, IBM Bluemix, Google Cloud et Microsoft Azure, nos clients peuvent ainsi bénéficier de notre solution d’accélération sans avoir à déployer eux-mêmes des machines virtuelles. Ils n’ont plus qu’à utiliser le service de la même manière qu’ils utilisent déjà un stockage objet S3, par exemple, ou un service EC2 pour le processing », explique Laurent Martin. De même, l’intégration réalisée avec son nouveau partenaire Telestream a donné naissance à la solution Telestream Live Capture, laquelle permet de procéder au montage et à la distribution, en même temps qu’un flux est envoyé en haute résolution.
De son côté, Fasp Stream est également utilisé pour l’implémentation des growing files, à mi-chemin entre le transfert de fichier et le transfert de flux, en développement depuis deux ans avec, bientôt, le support de RTMP en natif dans le protocole.
Une autre solution, présentée sur le NAB, est Fasp.io. À la différence des plates-formes de streaming traditionnelles qui s’adressent au plus grand nombre, cette librairie intégrée devrait permettre d’afficher dans le navigateur un contenu qui se trouverait, par exemple, dans le cloud.
Le pic du Mondial 2014
Dans le sport, Aspera travaille avec des fédérations, comme l’Union des associations européennes de football (UEFA), des producteurs et prestataires, comme l’américain UFC et le suisse Sportradar, lequel utilise Fasp Stream pour la réception et l’ingest de flux haute résolution à travers le monde, et des diffuseurs, comme BT Sport au Royaume-Uni. Signe des temps, « nous avons aussi pas mal de clients dans le sport électronique (e-sport) », glisse Laurent Martin.
La filiale d’IBM est également présente par le biais de partenaires qui fournissent des services, comme le belge EVS et sa plate-forme collaborative C-Next, à laquelle la technologie Aspera a été intégrée lors du Mondial 2014 de football au Brésil, avec des records de transferts à la clé.
Cet événement coïncide en effet avec la plus vaste opération de transport de flux et de fichiers à laquelle la filiale d’IBM a été associée à ce jour. En dépit d’un réseau accusant 200 millisecondes de latence dues à la distance et 10 % de perte de paquets, Aspera et son partenaire EVS ont acheminé pour l’occasion plus de 14 000 heures de médias, soit plus de 200 heures par match, représentant 27 téraoctets de flux et de fichiers (trois millions au total) transférés en quatorze heures.
Le 28e Sportel, la convention internationale annuelle du sport business et des médias – dont Mediakwest est partenaire – a réuni, du 23 au 26 octobre dernier à Monaco, 3 045 participants, 1 048 sociétés représentant 78 pays et 23,5 % de nouvelles sociétés.
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** Article paru pour la première fois dans Mediakwest #25, p. 80. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.