Panasonic HS410 : Un mélangeur qui ne fait pas que mélanger

Le constructeur a lancé, il y a quelques mois, un nouveau mélangeur qui se distingue par un rapport taille/performances/prix très attrayant. Surtout, ce mélangeur s'ouvre à la communication avec des matériels tiers : on pourra le programmer via une API pour le contrôler avec un iPad par exemple ou encore commander des caméras PTZ via son pupitre.
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Le monde des mélangeurs semble si « simple » que l’on ne pensait pas qu’il puisse bouger. A priori, il suffit de juger d’un nombre d’entrées/sorties donné et d’éviter tout temps de latence de traitement pour obtenir un bon produit. Les besoins évoluant à vitesse grand V, les mélangeurs se doivent désormais de tolérer une multitude de sources différentes (et de les conformer en sortie), et d’offrir des fonctions qui augmentent les possibilités en live (titrage, incrustation, replay…) afin de coller aux demandes croissantes de direct. L’innovation la plus récente, adoptée par tous les constructeurs, concerne le Multiview qui dispense le réalisateur de connecter autant de moniteurs que de sources. Panasonic va ici un peu plus loin avec la possibilité d’écrire des « programmes » afin d’ajouter des « briques » logicielles (comme des plugins) au firmware d’origine. On peut ainsi espérer développer n’importe quelle fonctionnalité qui serait manquante. Ces plugins, il en existe déjà comme celui qui permet de contrôler des périphériques P2 depuis le pupitre, ou des caméras PTZ. Positionné autour de 10 000 euros, le HS410 est un bon investissement qui vient concurrencer le nouvel ATEM 1/ME (et son panneau de contrôle optionnel), ou le Ross Crossover Solo, entre autres.

Vive l’écran LCD multifonction
On passera rapidement les caractéristiques de base. À commencer par le nombre confortable d’entrées/sorties (8 entrées HD-SDI et une entrée DVI / 5 sorties SDI, et une sortie DVI, le tout extensible par des cartes optionnelles) et le fait que 4 des entrées SDI soient dotées d’un circuit d’upscaling, pour s’intéresser à la forme du mélangeur. Il est extrêmement compact et surtout, il dispose d’un écran LCD de 7 pouces qui ne sert pas qu’aux menus. On peut ainsi y voir tout ce qui peut être affiché en externe : le multiview, une source donnée, le moniteur d’ondes… C’est extrêmement pratique au point qu’on est tenté de s’en servir comme d’une tablette, c’est-à-dire avec les doigts ! On se prend à rêver de faire une réalisation en tapotant l’écran, mais pas de chance, cet écran n’est pas encore tactile et on est obligé de naviguer avec les traditionnelles molettes Push to Sel. Pour autant, l’adjonction de cet écran est extrêmement plaisante. Le reste du mélangeur est plus classique, mais on apprécie que chaque menu ait une touche d’accès direct et que le pavé numérique permette de saisir des valeurs sans défilement. Bref, c’est solide, bien pensé et plutôt costaud. Seul reproche, comme toujours chez Panasonic, le ventilateur est bruyant.

Et la programmation d’évènements
En fonctionnement, le mélangeur montre son potentiel équilibré : on dispose de quatre Bus Auxiliaires et surtout, tout ou presque y est paramétrable : de l’apparence du multiview jusqu’à l’ordre de priorité des couches vidéos quand on utilise une clé (Picture In Picture…) ou l’affectation des touches aux sources, etc. Chaque opérateur peut sauvegarder sa configuration sur carte SD et la rappeler dès qu’il reprend les commandes. Une fonctionnalité intéressante en nomade aussi pour recharger automatiquement telle ou telle configuration de salle/évènement. On peut aussi charger les images fixes ou des clips dans les deux mémoires directement depuis une connexion réseau et afficher des vignettes miniatures afin de sélectionner les bonnes images. Des mémoires qui supportent la preview. Mieux, Panasonic offre aussi une sorte de Timeline graphique. Une Timeline qui permet ainsi de placer des marqueurs de lecture, d’arrêt, de pause ou de transitions d’évènements, associée au fait que l’on peut enregistrer environ 10 secondes d’image en mémoire pendant la réalisation et faire un replay avec prévue. Pour résumer, cette Timeline permet en quelque sorte de « programmer » simplement une suite d’évènements dans le temps. Le premier usage concerne par exemple le fait d’utiliser une transition customisée entre deux sources à n’importe quel moment. C’est assez unique et une fois maitrisée, la fonctionnalité est extrêmement utile. Bref, les possibilités sont nombreuses mais on regrette que le constructeur n’aille pas assez loin dans le concept (tout comme ses concurrents d’ailleurs). Quand disposera-t-on d’une vraie mémoire vidéo moins limitée pour stocker au moins quelques minutes de film et, si possible, dans des formats standards ? Que dire de la banque énorme de transitions toutes plus ringardes les unes que les autres (cœurs, étoile, etc.) dont on ne se sert même plus dans les mariages ? En effet, au vu des performances de la machine on regrette que les ingénieurs ne portent pas de transitions plus modernes sachant qu’on utilise de toute façon le cut et le fondu à 95 %. Ce sont ainsi de petits regrets qui font que l’on sourit dès la prise en main en sachant que personne n’ira puiser dans cette banque et utilisera comme toujours une bonne source « player » pour les vidéos longues.

Pour le reste et d’un point de vue technique, le mélangeur ne souffre guère la critique à ce niveau de prix. Le temps de traitement est inexistant dans toutes les configurations, le nombre de formats supportés, pléthorique. Étant donné son rapport poids/encombrement/possibilités, on peut envisager de l’utiliser à peu près partout, en fixe, comme en nomade. Ceci d’autant plus que le keyer embarqué (Primatte) est excellent. On peut donc totalement envisager son utilisation en live (Internet avec studio virtuel…). D’autant plus que la promesse de voir se développer des plugins pour augmenter ses possibilités est l’un des plus gros points forts de la machine. Encore à l’état de prototype, la fonction qui permet de réaliser un live via un écran tactile (iPad…) est l’un des plus gros « rêves de réalisateur » tant cette fonction est instinctive.

On aime 
– La taille, le poids, la qualité du traitement
– L’écran qui s’utilise comme un moniteur externe avec multiview
– La Timeline pour programmer des évènements.
– Le rapport qualité/prix
– Les plugins à venir
– La customisation totale et le stockage des préférences
– Les fonctions réseau

On n’aime pas
– Les transitions
– Le non tactile (à venir sur un futur modèle ?)
– Le bruit de fonctionnement
– Il manque une entrée HDMI pour les périphériques grand public souvent rencontrés en nomade.
Les spécifications techniques