Retour des JO en direct

Fin des Jeux de Pyeongchang, les compétitions sont terminées et la délégation olympique rentre en France... Cette année, la cérémonie de célébration des médaillés ne se déroule pas, comme chaque année, à Paris, mais à Grenoble à l’Alpexpo. C’est aussi l’occasion de commémorer les 50 ans des jeux olympiques de 1968 à Grenoble. La société de production iséroise Favoriz, équipée de caméras broadcast JVC, est en charge de la retransmission de l’événement. Analyse du dispositif mis en place et retour sur les coulisses de la captation live de cette célébration.
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Lundi 26 février 2018, début d’après-midi, la salle du Summum de l’Alpexpo est vide, mais on prépare déjà le dispositif pour l’événement du soir. Les techniciens installent les caméras. La société de production Favoriz est en charge de la captation de la cérémonie et les enjeux sont doubles : elle s’assure tout d’abord de la retransmission des images de la soirée via les écrans sur scène. Elle a également pour mission de mettre à disposition l’ensemble des images pour toutes les chaînes de télévision françaises. Favoriz a donc l’exclusivité sur cet événement et couvre en même temps le retour de la délégation olympique à l’aéroport de Lyon St-Exupéry, le trajet et l’arrivée à Grenoble.

 

Dispositif simple
 et performant


Afin d’assurer la captation de cette soirée, la production dispose de cinq caméras JVC GY-HM850/890. Les caméras JVC ont l’avantage d’intégrer des fonctionnalités de partage réseau et connectivité élaborées, tout en restant de petites caméras transportables. Trois de ces caméras sont placées dans la salle. Une première filme en plan large, tandis que deux autres sont pilotées par un opérateur et dotées de longues focales 2/3’. Associées au capteur 1/3’ des JVC GY-HM850/890 grâce à un adaptateur Fujinon ACM 17, on obtient alors un coefficient multiplicateur de la focale d’origine par 1,83. Ces caméras permettent donc de faire des plans rapprochés sur les acteurs de la soirée.

Les trois caméras sont équipées d’un système Volamp Camlinx Zéro. Couplé à un injecteur PoE près de la caméra, cette connectique fibre optique permet l’envoi de données au car régie. L’alimentation de la caméra est dissociée du transfert d’information et peut se faire au plus près de la caméra. Cette solution évite de multiplier les câbles entre la caméra et la régie et permet de gagner en souplesse dans la disposition du plateau de tournage.

Une autre caméra JVC GY-HM850 mobile est dotée d’un Teradek Bolt qui permet une liaison HF et un transfert radio jusqu’à 300 mètres. Un récepteur HF est positionné dans la salle et renvoie un signal au car régie via une connectique HD-SDI.

La dernière caméra se trouve à l’aéroport. Le caméscope JVC GY-HM850 présente l’avantage d’être doté d’un moteur de connexion réseau intégré. Ainsi, il suffit de connecter une clef 4G à l’interface USB Host de la caméra pour pouvoir diffuser en direct et en réseau. Avec un débit de 3 Mbits/seconde, une seule carte SIM permet la transmission du flux vidéo en réseau. Le réalisateur doit alors communiquer avec le cadreur par téléphone.

 

Côté Régie

La société de production Favoriz possède un car régie aménagé sur mesure. On y retrouve une console surplombée par deux moniteurs 4K grand public utilisés en split-screen, soit huit écrans. Sur la droite du réalisateur est installée la partie audio, ainsi qu’un serveur de ralenti, un générateur de caractères et un poste avec Softron Player.

La partie contrôle image se trouve à gauche du réalisateur avec cinq panneaux de contrôle (RCP) JVC RM-LP25U permettant de gérer simplement et à distance les caméras JVC GY-HM850/890 : réglage du diaphragme et contrôle colorimétrique afin d’homogénéiser la production.

Le flux d’images provenant des caméras est récupéré par des décodeurs et converti en un flux HD-SDI envoyé directement sur le mélangeur de production Sony MVS-3000A.

Pour la partie réseau, Favoriz travaille connectée en liaison Internet fibre à un serveur ZIXI. Ce serveur agit comme un cloud permettant à la fois l’import et l’export de données. Ainsi, les images filmées à l’aéroport sont transmises sur ce serveur puis récupérées dans le car régie à l’aide d’un décodeur vidéo broadcast JVC Pro-HD BR-DE800. Inversement, depuis le car régie il est également possible de transférer un flux H264 sur le serveur ZIXI à l’aide d’un encodeur Teradek Slice 656. Ce flux est mis à disposition des chaînes de télévision via une station satellite et envoyé au SERTE. Il est également transmis à TéléGrenoble et YouTube sur un décodeur Teradek Slice.

 

Un événement mouvementé

Si, pour le public du Summum à l’Alpexpo, la soirée s’est déroulée tranquillement, ce n’est pas le cas du côté de la production vidéo et de l’organisation en général. Après une semaine complète de préparation avec l’équipe du CNOSF et l’équipe de l’Alpexpo pour la retransmission de l’événement, l’annonce d’un retard de 2 h 45 de l’avion bouleverse totalement le planning. Une réunion de crise est même organisée pour savoir s’il faut maintenir ou non la cérémonie. À la suite, les répétitions permettent d’établir un nouveau plan. L’arrivée des médaillés clôturera la soirée et il faut alors trouver un contenu à produire pour faire attendre le public sans que cela se remarque. L’assistant réalisateur, Quentin Mourey, assure efficacement la communication entre les différents acteurs et c’est parfois à la minute près qu’il est question d’adapter le programme. Les deux journalistes de TéléGrenoble qui animent la soirée, Thibault Leduc et Lucile Dailly, font preuve de réactivité et d’une grande flexibilité. De même, la société Music Plus Grenoble, qui gère le son et lumière lors de l’événement, ainsi que les équipes organisatrices de l’Alpexpo et du CNOSF, ont su s’adapter et se coordonner parfaitement, de manière à ce que la soirée se déroule au mieux malgré cet impondérable.

 

Mickael Favard, réalisateur

Mickael Favard a un parcours plutôt atypique. Après des études de développement informatique, il commence sa carrière en tant que technicien dans le milieu du théâtre où il fait ses premiers pas avec des mélangeurs vidéo. Il crée ensuite une société de vidéoconférence qui lui permet d’acquérir des compétences en réseau, Internet et vidéo. Lors de la création de TéléGrenoble, Mickael est embauché comme responsable technique, puis directeur de production/réalisateur où il fait ses armes sur des plateaux journaliers en itinérant. Avant de créer sa propre société de production, il est truquiste pendant trois ans sur la L1 de football et côtoie les plus grands réalisateurs dans le domaine sportif.

C’est en 2012 qu’il crée Favoriz, en parallèle de son activité de réalisateur avec France 3, et sur le programme hebdomadaire La Puce à l’oreille diffusé sur RTS en Suisse. La société de production se construit progressivement avec l’aide d’acteurs comme DID Technolgy pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Favoriz, c’est aussi une équipe de production qui apporte des moyens, mais surtout un savoir-faire.

 

* Article paru pour la première fois dans Mediakwest #26, p. 34-36. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.


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