Salto, chronique d’une fin annoncée

Ce 20 janvier, le sort de la plateforme de vidéo à la demande réunissant TF1, M6 et France Télévisions, sera entériné. Moins de trois ans après son lancement, sa dissolution est à l’ordre du jour du Comité social économique extraordinaire de France Télévisions...
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Si l’on en croit un récent communiqué de la Commission des finances du Sénat, son avenir est en effet plus qu’incertain. Roger Karoutchi, rapporteur spécial des crédits dédiés à l’audiovisuel public au sein de ladite commission, souhaite que « le coût de cet investissement absurde soit actualisé et transmis au Parlement dans les plus brefs délais ».

France Télévisions, estime la commission, n’était finalement là que « pour combler les pertes, soit 42 millions d’euros fin 2021. Il est aberrant que le groupe public se trouve en position de combler les pertes d’un service mettant notamment en vente des séries produites initialement pour le service public et financées à ce titre par la ressource publique ».

Roger Karoutchi avait exprimé ses réticences lors de la création de cette plateforme sur le problème de positionnement que celle-ci allait rencontrer face aux géants américains. Il s’était, en outre, interrogé sur la stratégie d’investissement de France Télévisions.

Par ailleurs, au regard du caractère confidentiel des données financières de Salto, imposé par l’Autorité de la concurrence, et étant rappelé que France Télévisions n’est pas l’éditeur des programmes de cette société, le groupe public ne disposait pas du détail des investissements dans les programmes et dans la plateforme technologique, ni du détail de ses dépenses de fonctionnement.

La commission sénatoriale demande à ce que la réforme de l’audiovisuel public intègre le développement d’une stratégie numérique innovante respectant la spécificité du service public en s’appuyant sur les succès déjà enregistrés dans ce domaine (podcasts de Radio France, Arte.tv).