Son catalogue propose une gamme d’outils pour gérer une station locale de TV, à savoir un outil d’ingest, un gestionnaire de newsroom, un générateur graphique, un système de playout ou encore un encodeur de streaming.
Fonctionnant sous Windows 10, le logiciel VideoMixo se présente sous la forme d’une interface multifenêtres affichant à la fois les sorties programme et preview, les sources live configurées en entrées directes et les divers panneaux de commande des fonctions habituelles d’un mélangeur : la barre preview/programme, un panneau de mixage audio, la fenêtre de gestion de titrage et d’habillage et les commandes du lecteur vidéo intégré.
Ces diverses fenêtres sont modifiables en taille et en positionnement pour organiser l’espace de travail du réalisateur selon ses habitudes et le type de production. Selon le nombre de sorties disponibles sur l’unité centrale, elles peuvent être disposées sur un ou plusieurs écrans. Si celui-ci est tactile, le réalisateur effectue une commutation « cut » en cliquant directement sur la fenêtre d’une source. Leur sélection ainsi que la commande des effets programmés sont également disponibles via un clavier avec configuration complète des raccourcis. Marsis propose en option une surface de contrôle dédiée pour retrouver les sensations habituelles du pupitre de mélangeur vidéo.
Une interface similaire à celle des mélangeurs classiques
L’interface du logiciel VideoMixo est conçue pour afficher simultanément en imagettes les sources vidéo directement sélectionnables. L’architecture interne permet d’en préconfigurer une quantité virtuellement infinie mais le nombre de celles affichées dépend de l’espace disponible et du nombre d’écrans d’affichage. L’utilisateur a le choix entre des sources SDI, HDMI, NDI ou des flux de streaming, avec des résolutions 4K, UHD, HD et SD, qui sont converties automatiquement dans le format de diffusion. Elle accepte aussi les contenus des périphériques compatibles comme DirectShow et les webcams.
Pour y raccorder des caméras avec sortie SDI ou HDMI, il faut équiper l’ordinateur avec des cartes d’acquisition PCIE comme celles de Blackmagic, AJA Kona ou Bluefish444 ou des boîtiers d’interface des mêmes constructeurs. Les sources NDI (pleine résolution ou HX) et les flux de streaming (codés en RTP, RTMP, RTSP, UDP et SRT), passeront par les ports réseau de la machine. Un panneau de réglages est affecté à la configuration de chaque entrée et il est repérable grâce à l’attribution d’un nom explicite.
En complément de ces entrées, le logiciel VideoMixo offre un player vidéo. Après avoir transféré les fichiers vidéo sur le disque interne, il est capable de lire une très large gamme de conteneurs et de codecs : AVI, MPEG, MOV et QuickTime, DV, XDCam, MXF, H.264, HEVC, etc. Pour en faciliter la lecture au cours du direct, ceux-ci sont présentés dans une playlist correspondant à leur ordre de passage avec les fonctions classiques d’autoplay, d’auto switch et d’auto pause.
En cours de développement, le plug-in Marsis Call In servira à établir des liaisons duplex de type Skype avec des correspondants distants de manière à insérer leurs interventions au cours de l’émission. Ce plug-in devrait ensuite s’ouvrir à de nouveaux services de visioconférence.
Un module d’habillage graphique complet
Le module d’habillage graphique est très complet et possède tous les outils de création et de mise en pages de texte, de composition d’éléments d’illustration assemblés dans des projets indépendants. Il dispose aussi d’une horloge, d’un chronomètre et d’un compteur. Il peut également accéder à des fichiers XML externes pour une mise à jour automatique de contenus (flux RSS, scoring…) et s’interfacer ainsi à des réseaux sociaux. Divers modes d’incrustation avec gestion du canal alpha agrémentent les modes d’apparition avec de multiples volets d’affichage ou d’effacement.
De manière très classique l’enchaînement des sources est disponible en « cut », en fondu et avec une large palette d’effets numériques, volets, balayage, pixellisation et bien entendu un chroma key. Pour ne pas surcharger le panneau de commande des enchaînements, la sélection des effets, réglés au préalable, s’effectue dans un menu placé de manière très classique entre la fenêtre d’affichage du preview et celle du programme.
Ensuite sur le panneau d’enchaînement, le réalisateur dispose d’un bouton de déclenchement avec durée prédéterminée ou ajuste la durée manuellement grâce à un T-bar virtuel. Ce panneau de commande avec barres de preview/program, similaire à celui d’un mélangeur traditionnel, facilite la prise en main du logiciel et permet de démarrer très vite un direct simplifié.
De multiples sorties configurables
Les concepteurs du VideoMixo ont prévu cinq sorties indépendantes, chacune pouvant être affectée au choix à la sortie programme, au preview, à l’une des huit sources ou au lecteur vidéo. Du point de vue hardware, chacune de ces sorties peut être envoyée vers une sortie SDI ou HDMI selon le type de carte vidéo insérée dans l’unité centrale (exactement comme pour les entrées), vers une sortie NDI par réseau, un périphérique DirectShow ou vers l’encodeur de streaming intégré. Celui-ci est préconfiguré pour transmettre directement le programme vers YouTube, Facebook Live ou Twitch.
Pour accéder à d’autres services de streaming ou vers un CDN, un module de configuration permet d’ajuster l’ensemble des paramètres de transmission et de compression correspondant au service de diffusion. Ces cinq sorties sont complétées par deux modules d’enregistrement avec les mêmes choix de contenus que pour les sorties directes ainsi qu’une vaste palette de résolutions, de codecs et de conteneurs.
Un panneau de mixage audio complète l’écran de travail. Il sert à ajuster les niveaux des pistes audio stéréo accompagnant les sources d’image traitées de manière autonome ou en mode audio follow avec une transition douce. Comme de nombreux mélangeurs vidéo avec mixage audio intégré, les fonctionnalités restent assez limitées. Pour effectuer une vraie prise de son de plateau, il faudra prévoir un mélangeur audio externe dont la sortie sera renvoyée sur l’une des entrées audio externes du VideoMixo.
À noter que, dans les panneaux de configuration des sorties, il est prévu un réglage de retard audio pour compenser les délais induits par les traitements vidéo. Marsis vend aussi une caméra PTZ dont le pilotage est directement intégré à VideoMixo.
Un support technique présent en France
Côté hardware, le logiciel VideoMixo fonctionne sur un PC tournant sous Windows 10 avec au minimum un processeur de type i7 avec 32 Go de RAM, (un cœur i9 offre plus de confort), associé à une carte graphique de type gaming. Une carte GeForce RTX 2080 est recommandée par l’éditeur.
Les produits de Marsis sont distribués en France par OBV.TV qui en assure le support technique. La présence en France d’un représentant de l’éditeur est un atout pour les utilisateurs. Beaucoup de logiciels de mixage vidéo sont distribués en ligne avec seulement un support à distance en anglais induisant pour certains une aide limitée à des échanges sur des forums ou des discussions sur Discord.
OBV.TV annonce un prix de vente de l’ordre de 2 000 € HT pour le logiciel en version la plus complète et pour un bundle complet, logiciel et ordinateur à 4 500 € HT.
Article paru pour la première fois dans Mediakwest #39, p. 106-108. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors série « Guide du tournage) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.