« Il était important de moderniser notre système de soutien en prenant en compte les nouveaux métiers et nouvelles pratiques induites par la révolution numérique. Cet outil se devait aussi de renforcer la relocalisation de la production – dans cette perspective, le nouvel agrément fonctionnera en synergie avec le crédit d’impôt. La nécessité de lui donner plus de souplesse et de renforcer sa dimension artistique était également devenu un impératif que nous avons pris en compte », a déclaré Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) en préambule d’une présentation du dispositif de la nouvelle formule de l’agrément qui entrera en vigueur le 1er Janvier.
L’agrément” permet aux producteurs d’accéder au soutien automatique, c’est aussi la porte d’entrée pour prétendre aux aides du CNC. Ce système s’appuie sur un barème de points précis selon lequel plus un film recueille de points, plus il génère de soutien automatique pour son producteur.
« Depuis 18 ans, les règles de l’agrément n’avaient pas été changées, explique Frédérique Bredin. Le secteur a évolué de façon considérable : révolution numérique, délocalisations économiques, internationalisation des productions,… Il était essentiel de moderniser nos soutiens pour qu’ils répondent pleinement aux conditions de création d’aujourd’hui et de demain ».
Suite à un rapport remis en juin 2016 par Alain Sussfeld à Frédérique Bredin, une large consultation a été menée par le CNC avec l’ensemble de la filière, soit plus de 30 organisations professionnelles (cinéastes, auteurs, scénaristes, producteurs, distributeurs, salariés, industries techniques…) pour définir les nouvelles lignes du dispositif d’agrément…
La réforme de l’agrément s’appuie sur trois objectifs principaux :
· Intégrer la révolution numérique
La réforme fait entrer de manière importante les effets visuels dans le calcul du soutien financier, ainsi que l’ensemble des nouveaux métiers afférents à la révolution numérique : coordinateur de postproduction, superviseur d’effets spéciaux…
· Renforcer la relocalisation des productions
C’est dorénavant la totalité des dépenses faites en France qui sera prise en compte. La réforme soutient la création d’emplois car elle valorise, de manière très significative, la localisation du tournage des films, dont les retombées économiques dépassent largement la seule filière du cinéma.
« Cette réforme, ajoute Frédérique Bredin, va permettre de renforcer encore le mouvement de relocalisation des productions, déjà très engagé, grâce aux nouvelles mesures du crédit d’impôt.»
· Renforcer la dimension culturelle du soutien
« Cette réforme va permettre aussi de mieux valoriser l’écriture et la dimension artistique des œuvres », précise Frédérique Bredin, en renforçant la place de plusieurs métiers artistiques : auteurs, scénaristes, créateurs graphiques pour l’animation…
Enfin, la réforme prend en compte l’internationalisation des œuvres et incite à renforcer la place de la langue française et, plus largement, la francophonie.
En 2016, L’agrément a été accordé à 283 films français et près de 60 M€ de soutien automatique ont ainsi été mobilisé pour les producteurs… Ces soutiens sont de la plus grande importance pour les producteurs car ils représentent une porte d’entrée incontournable pour l’accès à d’autres soutiens du CNC qui dans ce second temps s’inscrivent dans une enveloppe de 120 millions.
Cette réforme de l’agrément, qui entrera en vigueur le 1er janvier prochain, vient d’être validée par la Commission européenne.
Télécharger les nouveaux barèmes (format PDF)
> fiction
> animation
> documentaire