MICROFILMS
Spécialisée dans la toute petite machinerie, le terrain de jeu principal de Microfilms reste la télévision. Mais la numérisation et la réduction de la taille des caméras de cinéma permettent aux machines de Microfilms d’être de plus en plus présentes sur ce marché. Les caméras de cinéma grands capteurs sont également exploitées pour des tournages TV, notamment pour la captation de concerts avec une recherche esthétique particulière. Sur le salon, la Tescam était le produit phare de la marque : une grue télescopique mono-opérateur équipée d’une nouvelle tête stabilisée. Très légère (140 kg), fabriquée en fibre de carbone, la Tescam s’installe en moins de 45 minutes. Avec une longueur maximum de 2,80 mètres la grue peut être installée dans des endroits inaccessibles à d’autres modèles, même dans un petit appartement ou sur un balcon. Microfilms est concepteur, fabricant et exploitant de son propre matériel. En France, le matériel est disponible uniquement à la location, mais il est vendu à l’étranger. La situation géographique de l’entreprise, à Bagnolet à proximité de Paris, lui permet de répondre très rapidement aux exigences de ses clients. Parmi les autres produits présentés au Micro Salon, on pouvait admirer une petite Dolly sur batterie pilotable sans fil évitant la mise en place de gros travellings. Cette dernière, très légère, facile à mettre en œuvre et précise, sera prochainement déclinée en version motion contrôle. Les machines de Microfilms incluent le pilotage des optiques via de petites électroniques intégrant les protocoles numériques de tous les constructeurs ; les optiques cinémas pouvant, elles, être pilotées via un boîtier Preston permettant l’enregistrement des mouvements pour des applications en motion contrôle (commandes de point et de zoom). Un peu plus d’une dizaine d’employés permanents et autant, voire plus, d’intermittents constituent la société avec une équipe de développement importante par rapport à la taille de la structure (cinq à six personnes) : « ce qu’on aime, c’est faire de nouvelles machines, trouver de nouvelles techniques et être toujours en avance. »
PANAVISION
La marque présentait la nouvelle caméra Millenium DXL 2. Elle est équipée du capteur 8K Monstro de chez Red au format 1:89, le diamètre du cercle d’image est de 46 mm, avec en plus du color process standard un ltre PX Pro qui, couplé au processus Light Iron Colour 2, permet d’améliorer le rendu colorimétrique de la caméra. Il est conçu pour mieux séparer les couleurs, améliorer la transition entre elles, les rendre plus précises et plus proches de la réalité. Ceci est particulièrement utile dans les groupes de couleurs complexes, sur les teintes chair, les ares et les ombres.
Pour mieux apprécier ces nouvelles performances, Panavision France propose de nouveaux moniteurs de plateau : un petit moniteur 7’’ HDR avec un récepteur Teradek intégré et des poignées de portage ; un moniteur 20’’ fabriqué à partir d’un cahier des charges dé ni par Panavision, avec un menu sur mesure. Le menu de base est caché, le retour aux réglages d’usine ne permet pas d’effacer l’étalonnage de base du moniteur. C’est une dalle 4K, HDR, qui peut être alimentée sur batterie (autonomie 2 heures environ) et dotée d’un récepteur HF. Elle possède des LUT intégrées, des courbes HLG standard, mais il est possible d’en injecter d’autres. Dans le menu, se trouvent aussi les fonctions de Zébra et d’assistance à la mise au point.
Panavision présentait aussi plusieurs séries d’optiques 65 mm. La série Artiste qui est une déclinaison de la série Primo, l’ouverture de diaphragme est de 1.8 (2 pour les Primo). La transition du net au flou est plus douce sur la série Artiste. Les ares sont plus importants, ils sont un peu moins définis, l’entre verre a été un peu décalé et le traitement de l’arrière de l’optique modifié.
La série 65 Vintage comporte des optiques film recarrossées. La série Ultra Panavision 70 Scope dispose de focales : 35 mm, 40 mm, 50 mm, 65 mm, 75 mm, 100 mm, 135 mm, 180 mm, 290 mm, 400 mm.
La série T anamorphique conçue pour le capteur Monstro de la caméra DXL dispose quant à elle de focales : 28 mm, 35mm, 40mm, 50mm, 60mm, 75mm, 100 mm, 135 mm, 150 mm, 180 mm.
PAPA SIERRA
Société spécialisée dans la prise de vue aérienne par hélicoptère, Papa Sierra mettait en avant les différents systèmes qu’elle exploite, dont une GSS équipée d’une caméra Red. La marque a également investi dans une optique anamorphique 44-440 d’Angénieux et travaille également avec des caméras Cineflex et Wescam. La société a également développé une banque d’images consultable sur Internet, certaines images étant proposées en association avec Yann Arthus-Bertrand avec qui Papa Sierra a beaucoup collaboré. La couverture des événements sportifs représente 80 % de l’activité de Papa Sierra, dont les courses de vélo avec le Tour de France, événement phare couvert par quatre caméras de Papa Sierra, le Paris-Nice et le Paris-Roubaix. La société travaille également au développement de son activité dans les domaines du cinéma et de la publicité ; elle a œuvré sur le dernier Taxi 5. Basé à Issy-les-Moulineaux, à l’héliport de Paris, Papa Sierra est prêt à installer ses caméras très rapidement. Les caméras de Papa Sierra peuvent être installées sur des bateaux, des avions ou des voitures. Pour ses prestations à l’étranger, la société a développé des caisses spécifiques respectant les normes de colisage aérien (moins de 32 kg).
PHOTOCINERENT
Photocinerent est un loueur parisien de matériel audiovisuel et cinéma proposant des départements caméra, machinerie et éclairage. À côté de la fourniture de matériel pour les tournages de fiction et de publicité, la marque s’est forgé une solide réputation dans le domaine de la captation multicaméra avec des caméras grands capteurs « cinéma ». Sur le salon, on pouvait par exemple apprécier une Panasonic Varicam LT en configuration multicaméra. Au sein du groupe, l’entreprise Photocineshop prend en charge la vente de caméras, d’accessoires caméras, d’éclairage et de machinerie (souvent similaires aux matériels loués par Photocinerent), avec par exemple les produits de Arri Lighting, Vip Factory, Sony, Canon et les accessoires caméras de la marque Arri. La pièce star présentée sur le salon c’est la Venice : la nouvelle génération de caméras grands capteurs de Sony qui permet d’utiliser correctement les objectifs anamorphiques. Photocinerent est persuadé du futur succès de cette caméra. La société faisait un focus sur les nouvelles optiques de plusieurs fabricants allemands : P+S technik avec une récréation de Kowa Anamorphic, Hanse Inno Tech et une série qui rencontre un beau succès actuellement, la série Celere, en version coated et uncoated (avec ou sans traitement), ainsi que Gecko-Cam qui a sorti une nouvelle série d’optiques, la G35, recréation des optiques K35. Dans la catégorie du tournage à très grande vitesse, Photocinerent présentait la nouvelle Phantom VEO4K et les éclairages puissants adaptés à la haute vitesse, notamment les 10 kW HMI du fabricant Briese, particulièrement adaptés à la captation de plans super ralentis, de beauté, de nourriture, de packshots ou de natures mortes (c’est un dispositif doté de quatre panneaux de 2,5 kW proposant 10 kW au total avec une très grande uniformité).
PROPULSION
Propulsion est prestataire et revendeur de systèmes robotisés. Le Max était présenté cette année avec une nouveauté : une tournette synchronisée au robot. Bientôt, un rail de travelling de 6 mètres de long permettra de déplacer le robot pendant les mouvements et dès maintenant la tournette peut être agrandie avec un plateau de 6 mètres pour porter des voitures : « on peut alors entrer par une porte, visiter l’intérieur du véhicule et ressortir. » Propulsion utilise des solutions existantes : le robot est un modèle industriel adapté pour porter des caméras ; la tournette provient également de l’industrie. Une autre nouveauté est également présentée : un robot automate photographe. Cet automate, construit selon des normes très strictes, est destiné à de grandes enseignes de vente par correspondance pour faire de la photographie à cadence industrielle. Il permet de photographier des objets et de réaliser des visuels en QuickTime 360 pour les sites Internet. Jean Chesneau a travaillé sur Mission Impossible 5 en Nouvelle-Zélande et pour de nombreux clips publicitaires. Depuis plusieurs mois, Propulsion utilise une nouvelle méthode très différente de pilotage de ses robots avec des échanges interface-robot toutes les 1/250 de seconde. Un chef opérateur peut placer la caméra aux endroits qui l’intéressent, l’interface reprendra la main pour mettre en place une trajectoire harmonieuse pour déplacer la caméra selon les positions précises imposées par le chef opérateur : c’est une nouveauté inédite, « de la robotique intuitive et interactive ».
SKYDRONE
Skydrone-Aeromaker est le regroupement des deux sociétés Skydrone et Aeromaker (CQFD). Skydrone se transforme en groupe dédié à la prise de vue par drones, avec Skydrone Innovation (anciennement Skydrone) et Skydrone Image (ex Aeromaker). Des engins tels que des buggys complètent la proposition centrée autour d’un parc matériel de plus d’une vingtaine de drones, depuis les modèles très simples de l’incontournable marque DJI jusqu’à des systèmes complexes permettant de faire voler des caméras cinéma type Red avec des optiques anamorphiques et des moteurs dédiés à la mise au point pour un poids total de plus d’une dizaine de kilos. Parmi les autres engins, Skydrone-Aeromaker exploite des modèles Free y (dont l’alpha 8) au look « très cinéma » et présentant l’avantage de pouvoir se plier. Pour les optiques les plus lourdes, Skydrone-Aeromaker développe ses propres modèles, à l’image du drone baptisé Cinemorphic capable d’embarquer des optiques anamorphiques. Le pôle innovation de Skydrone a mis au point une attache rapide pour la réalisation de séquences inédites : le caméraman peut suivre une personne à l’aide d’un rig stabilisé qui sera lié au drone via l’attache pour continuer le mouvement de caméra. Le mouvement de départ peut également être réalisé à partir d’un travelling, le passage du travelling au drone étant invisible lorsqu’il est bien réalisé par des opérateurs expérimentés. L’idée de cette offre est d’apporter aux grosses configurations les possibilités déjà offertes par de petits drones équipés de poignées pour passer des images filmées en vol aux images filmées à la main.
VANTAGE
Implanté à Baïden en Allemagne, Vantage est fabricant et loueur d’optiques depuis 1993. L’entreprise fabrique les différentes séries Hawk Anamorphic et a sorti en 25 ans dix séries différentes présentées au Micro Salon. Les objectifs Hawk sont disponibles en anamorphique x2 classique et x1.3 (pour obtenir du cinémascope à partir d’un capteur 16/9 ou un format 16/9 à partir d’un capteur 4/3). La série C, la première de la marque est sortie en 1995, suivie en 1998 par la série V (cinémascope x2) et la série V+ en 2002/2003. Ces dernières optiques particulièrement piquées présentent des gabarits conséquents ; elles sont utilisées pour les « gros » longs-métrages tournés en cinémascope 2.39 pellicule et numérique et ont été utilisées sur Taken 2 et 3. Les V-Lite sont des optiques plus compactes, particulièrement adaptées pour des configurations « stead » ou « épaule ». La série V-Lite Vintage’74 (plus douce et avec plus de défauts) imite le rendu des images des années 70 grâce à un traitement chimique particulier. La première série sphérique s’appelle Vantage One en référence à l’ouverture 1.0 de la gamme. La série 65 (en x1.3) en monture XPL est dédiée à l’Alexa 65 et son capteur 65 mm 16/9. Vantage présentait sur le Micro Salon le tout nouveau zoom 38-80 de la série Hawk Classic directement reçu d’Allemagne. Avec un gabarit équivalent à la gamme V+, le piqué se situe entre les V+ et V-Lite très défini et le vintage’74 très doux (équivalent d’une série G chez Panavision). Vantage propose également un nouveau type d’objectif hybride (optique sphérique avec système de double diaphragme) pour simuler un look cinémascope sur des capteurs 16/9, ainsi qu’une série d’objectifs pour le super 16, de plus en plus demandés grâce au renouveau des pellicules Kodak. Vantage présentait également sur son stand les accessoires développés à la demande des chefs opérateurs : bonnettes, filtres, épaulières, bras de fixation. Vantage Paris a ouvert officiellement en 2011 à Saint-Denis. Son activité principale est la location de matériel caméras pour les marques Sony, Arri et Red et la location d’un très grand parc d’objectifs. Les autres succursales de Vantage sont Vantage Prague, Vantage Berlin, Vantage Baiden et bientôt une petite succursale aux USA. Parmi les films tournés en Hawk on peut citer Independance Day, Silence, Le Pont des espions, Le Loup de Wall Street ou encore Taken 3.
ZEISS
La marque présentait sa nouvelle série d’optiques : les CP3. Ils couvrent les capteurs au format 24 x 36 et Vistavision. Ce sont des objectifs, petits, compacts, légers, carrossés pour le cinéma. Leur bague de point est assez souple et leurs gravures précises (vérifié). Ils héritent en grande partie des caractéristiques des CP2. En revanche, le traitement de surface des lentilles a été modifié pour augmenter leur luminosité et leur contraste dans le but de les rendre compatibles avec la technologie HDR.
Les CP3 existent en deux versions : classique et pouvant transmettre des métadonnées : focale, distance de mise au point, ouverture de diaphragme, distorsion et vignettage suivant le protocole i/cooke.
La gamme :
– 15 mm T 2.9, minimum point : 12’’
– 18 mm T 2.9, minimum point : 12’’
– 21 mm T 2.9, minimum point : 10”
– 25 mm T 2.1, minimum point : 10’’
– 28 mm T 2.1, minimum point : 10’’
– 35 mm T 2.1, minimum point : 12’’
- 50 mm T 2.1, minimum point : 18’’
- 85 mm T 2.1, minimum point : 3’3’’
– 100 mm T 2.1, minimum point : 2’6’’
– 135 mm T 2.1, minimum point : 3’3’’
Des zooms avec les mêmes caractéristiques optiques viennent en complément.
En revanche, ils ne comportent pas l’option de transmission des métadonnées. Il s’agit de la gamme :
– Zoom 15/30 mm T 2.9, min. point : 1’1’’
– Zoom 28/80 mm T 2.9, min. point : 2’8’’
– Zoom 70/200 mm T 2.9, min. point : 5’
* Retrouvez la première partie de cet article ici…
** Extrait de l’article « Compte-rendu Micro Salon AFC 2018 » paru pour la première fois dans Mediakwest #26, p. 22-32. Abonnez-vous à Mediakwest (5 numéros/an + 1 Hors-Série « Guide du tournage ») pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.